La société Airborne Films, spécialisée notamment dans la prise de vue aérienne, a réalisé film de prestige pour la communication interne et externe d’Air France. Baptisé We are Air France, ce film a pour vocation de présenter tous les métiers d’Air France, et montrer ainsi que faire voler un avion, c’est la somme de nombreux métiers différents, dont certains méconnus du grand public.
« Chez Air France, des milliers de personnes assurent le transport des passagers avec les meilleures qualités de confort et de sécurité. Tous ces points devaient être mis en valeur. En interne, le film doit avoir un rôle fédérateur des différents métiers et, en externe, de faire rêver sur le voyage, donner envie de voler dans les avions Air France, tel fut le brief de départ que nous avons eu », raconte Alexandre Magnan, co-réalisateur du film.
Le clip a été diffusé sur les réseaux sociaux et les plates-formes comme YouTube, Facebook, Instagram, Linkedin, et sera sur les écrans de bord des avions Air France. La première diffusion a eu lieu en juin 2019.
We are Air France est très esthétique, mais il a été tourné comme un documentaire. Un challenge rendu possible notamment grâce aux choix techniques de la société Airborne Films qui a tout filmé en Canon EOS C200, une caméra compacte et polyvalente. Airborne Films utilise depuis de nombreuses années le matériel Canon et s’équipe des nouveaux produits au fil des innovations de la marque.
Le tournage comportait de nombreuses contraintes et s’est étalé dans le temps. Pour mener à bien ce projet, trois personnes étaient présentes simultanément sur le tournage, deux réalisateurs/cadreurs et un cadreur/monteur.
« Cela est très compliqué de tourner seul car il faut être en permanence d’astreinte pour tourner des images. Il était important de pouvoir se relayer également pour des raisons de décalage horaire et de présence de l’avion pour des moments précis. Nous avons filmé six destinations en long courrier : Tokyo, Hong-Kong, Vancouver, Cape Town, Rio (deux fois), et deux destinations en moyen courrier : Lyon et Porto. Outre les tournages dans les avions, il y a eu de nombreux jours également dans les aéroports, dans les salons Air France, sur le tarmac avec les mécaniciens, dans les bureaux.
« Le tournage a duré plusieurs mois car il fallait prendre en compte les disponibilités de chacun, mais aussi être sûr d’avoir de bonnes lumières dans les avions. Il fut important en termes de temps et de postproduction car nous n’étions pas sur des séquences storyboardées. La volonté était de faire un film réel, avec du vrai personnel Air France, qui a accepté de se prêter au jeu. Tout est tourné sur des vols commerciaux, et ce sont des moments volés qui illustrent ce film. Il fallait réaliser un film qui reflète la réalité d’Air France et pas une pub juste esthétique », relate Alexandre.
Les équipes d’Airborne Films ont travaillé en étroite collaboration avec le commandant de bord, Éric Prevaut, qui est en charge de la communication d’Air France, pour ce qui touche à l’aérien, et a facilité l’accès aux avions et dans les cockpits. L’une des parties les plus sensibles de ce tournage fut de filmer en sécurité et en discrétion dans les cockpits. Il faut en effet ne pas gêner les pilotes, ces derniers doivent assurer la sécurité du vol. Il ne faut pas non plus toucher par mégarde à un bouton. Un cockpit est un environnement étroit, il faut donc avoir un matériel de tournage compact. Les tarmacs sont également des environnements hostiles, il faut tourner de manière efficace. Les caméras Canon EOS C200 peuvent se faufiler dans n’importe quel environnement.
Le film comprend des images aériennes filmées à l’extérieur de l’avion. Ces images ont été tournées dans un contexte hors du film We are Air France, comme le souligne Alexandre Magnan : « Sur la même période, Air France nous a sollicités pour fabriquer des images aériennes de stock pour de futures pubs, d’autres reportages… Ces séquences ont été tournées en très haute définition sur un vol de 4 heures. Il s’agissait de créer des images avec un contexte apaisant, dans les nuages, avec de magnifiques lumières. Ces images évoquent le voyage. »
La caméra EOS C200, un choix pratique et esthétique
Les images du film ont été faites avec la Canon C200, même s’il y a eu quelques images tournées avec l’EOS C300 Mark II. Le choix de cette caméra par rapport à d’autres marques est motivé par sa simplicité d’utilisation ; une seule personne peut la manipuler.
« Dans des situations où nous entrons dans l’avion en même temps que les passagers, il faut déployer son matériel sans gêner ni retarder l’embarquement. Il faut être discret et rapide, et la C200 permet cela. Nous tournons dans des conditions difficiles, sans assistance, sans préparations des plans dans des contextes de prises de vues difficiles, comme dans un cockpit où les lumières sont très crues (les lumières des instruments de bord et celles de l’extérieur). La vraie volonté était d’avoir dans les cockpits une grande plage dynamique pour produire de belles images (les pilotes, mais aussi l’extérieur). La Canon C200 permet de ne pas avoir des images surexposées à l’extérieur. Nous avons trouvé avec la Canon C200 une caméra qui permet d’obtenir des images qui collent parfaitement à notre demande et à la vision que nous avions du résultat final. »
Le tournage s’est déroulé en lumière naturelle, sans aucune lumière complémentaire, caméra à la main, pour des raisons techniques, de contexte. Il y a eu quelques plans filmés avec un slider dans l’avion qui permet de faire des petits mouvements de caméra. Le tournage s’est fait en type commando à la façon d’un documentaire, mais avec une qualité visuelle équivalente à celle d’un film publicitaire. Le film a été tourné dans de nombreux endroits et à différentes saisons.
L’étalonnage a permis d’homogénéiser les différentes séquences. Il a été simplifié car les images produites par la Canon EOS C200 ont une dynamique énorme, il y a beaucoup de détails dans les images. Le tournage a été fait en XAVC en 4K 25p et en Canon Cinema RAW Light.
Des optiques à la hauteur des enjeux
En complément des caméras Canon EOS C200, Airborne Films a utilisé un jeu d’optiques Canon. « Dans les cockpits, nous avons eu recours à des optiques cinéma de Canon, 35 mm et 50 mm, qui font des images superbes avec un magnifique piqué et qui sont parfaitement adaptées à ces caméras. Nous avons également utilisé notre parc d’optiques habituelles, nous avons beaucoup tourné au 70/200 mm F2.8, au 100 mm Macro F2.8. Sur les tarmacs, il fallait des longues focales, et nous avons eu recours au 100/400 F4 stabilisé. Le travail avec la C200 a permis d’avoir des images lumineuses, et les optiques Canon, qui ouvrent beaucoup, de travailler sur les profondeurs de champ. Nous étions souvent au 16/35 mm 2.8, notamment sur les vols de nuit dans le cockpit. La caméra est excellente dans les basses lumières sans ajouter de bruit », précise Alexandre Magnan.
La postproduction facilitée par les images de la Canon EOS C200
Le film a été tourné comme un documentaire, mais devait posséder une esthétique très léchée, avec du sens, de l’humanité. Pour arriver à ce résultat, il a fallu tourner beaucoup. Au final, plus de 10 To d’images ramenées lors des différents missions – dues notamment à la façon de filmer sans limites.
« Nous avons beaucoup tourné pour avoir la bonne image au bon moment. Les rushes ont été traités tournage par tournage. Le but était de ne garder que la quintessence des images. Au-dessus de certains paysages, nous avons laissé tourner les caméras plus de 20 minutes pour obtenir l’image souhaitée », indique Jeremy Lauvige, cadreur et monteur sur le film.
L’étalonnage a duré trois jours, une durée somme toute rapide, mais cependant plus longue que sur certains projets, car les lumières étaient toutes différentes. Pour donner un look, il a fallu passer plus de temps. « Le tournage en Cinema RAW Light nous a donné de la matière. Le film a gagné ses belles couleurs en étalonnage et nous n’avons jamais jeté une image qui pouvait avoir des problèmes de colorimétrie ou d’exposition. Des rushes prenaient leur sens à l’étalonnage, nous pouvions les magnifier », expose Jeremy.
Le film se conclut sur une interview du spationaute Thomas Pesquet, tournée en plateau à Düsseldorf, en Allemagne, à proximité de l’Agence spatiale européenne. Cette séquence a également été tournée en EOS C200 pour avoir une image très piquée qui puisse se raccorder aux autres images. Il y a quelques images spectaculaires à la fin du film, tournées depuis l’espace.
« Le clip a commencé à être tourné alors que Thomas Pesquet était encore dans la station spatiale. Nous lui en avions parlé avant son départ, et pendant son vol, il a filmé lui même deux plans que nous avions storyboardés », précise Alexandre Magnan.
« Ce fut un vrai bonheur de réaliser ce clip, car c’est une magnifique compagnie, et mettre en valeur ces métiers, pas tous connus et médiatisés, était une belle opportunité. Il faut beaucoup de personnes pour voyager sereinement. Les caméras Canon nous ont permis, une nouvelle fois, de relever ce défi », conclut Alexandre Magnan.
La société Airborne Films est spécialisée, depuis presque dix ans, dans la prise de vue aérienne pour différents marchés, comme le long-métrage, la publicité, la communication corporate. Des projets incroyables qui sont toujours des prototypes en termes de réalisation et qui ne peuvent voir le jour que grâce aux talents des équipes, à l’extrême préparation des tournages et aux matériels de prise de vue Canon, souvent mis à rude épreuve.
L’ÉQUIPE
• Jeremy Lauvige : cadreur monteur
• Alexandre Magnan : réalisateur cadreur
• Postproduction audio et sound design : Tempo Studio
Article paru pour la première fois dans Mediakwest #33, p.30/31. Abonnez-vous à Mediakwest (5 numéros/an + 1 Hors-Série « Guide du tournage ») pour accéder, dès leur sortie, à nos articles dans leur intégralité.