Top départ du Live IP interopérable (partie 2)

Deuxième partie de notre article sur l’un des derniers îlots d’usage des signaux vidéo SDI, la production Live, vue ici du côté de Sony, Grass Valley et SAM.*
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Démo Sony entre l’IBC et un studio à 30 km

Sony, qui a rejoint tardivement le consortium AIMS, faisait sur son stand, à l’IBC Amsterdam, une démonstration d’utilisation de la production IP en live sous la forme d’une remote production au format HD entre le salon et un studio basé à Hilversum, à une trentaine de kilomètres du RAI center. Relié par une fibre 40 GbE, le plateau de tournage du stand Sony et sa régie pouvaient prendre le contrôle des caméras du plateau situé à Hilversum et l’inverse était également possible.

Lors de cette démonstration, au cours de laquelle les deux sites partageaient l’ensemble de toutes leurs ressources en matière d’effets, on pouvait constater à peine une image de retard entre la prise de contrôle à distance d’une caméra et son monitoring en retour, ce qui, aux dires des professionnels interrogés à ce sujet, est tout à fait gérable au sein des régies actuelles.

À noter que Sony présentait également à l’occasion de cet IBC une nouvelle famille de mélangeurs IP capables de gérer le processing en 4K et HD avec des performances élevées, comme le milieu de gamme XVS-7000, qui permet de créer un puissant environnement mixte SDI et IP. En utilisation 4K, le XVS-7000 offre une capacité de production de 3 M/E, 28 entrées et 12 sorties et jusqu’à 6 keyers complets et 6 sub-keyers.

 

TICO en vedette chez Grass Valley

Grass Valley, quant à lui, avait décidé de faire la démonstration d’une régie de production IP Live complète, conforme aux recommandations de l’AIMS et fonctionnant grâce à un réseau 10 Gb/s avec comme cœur un routeur Cisco Nexus 92160.

GV, qui dispose déjà d’une dizaine de produits connectables en IP, s’appuie sur le concept de SDN (Software Defined Network) qui aiguille les flux de données entre sources et destinations à différents endroits du réseau par l’intermédiaire d’un premier niveau d’orchestration.

La marque américaine mettait aussi en avant l’intérêt du codec TICO (TIni COdec) conçu par Intopix spécialement pour les besoins du Live IP. TICO est destiné aux réseaux IP disposant d’une bande passante limitée, grâce à une légère compression non destructive et une latence réduite.

 

Le virage IP de Snell

SAM (Snell Advanced Media) amorce le virage IP un peu de la même manière que GV, en s’appuyant également sur des routeurs IP d’autres marques.

Robert Szabo-Rowe, le general manager des Infrastructures de Production Live chez SAM, part du constat suivant : « Rien ne sert de développer nos propres routeurs IP et de vouloir rivaliser de performances avec les fabricants de routeurs de l’IT, car les quelques dizaines de millions d’euros dépensés chaque année par les acteurs de l’audiovisuel dans les équipements SDI n’a rien de comparable aux dizaines de milliards investis par les acteurs industriels des télécoms ».

Dès lors, tous les nouveaux équipements de production IP de SAM s’interfacent avec les routeurs du marché sur la base de liaisons allant de 10 à 40 Gb/s.

SAM suit le protocole IGMPv3 qui ne nécessite pas l’ajout d’une couche logicielle supplémentaire de contrôle des routeurs, étant donné que chaque équipement branché sur le réseau va chercher les flux qui lui sont destinés.

Enfin, s’il adopte pour le moment le codec TICO et le VC-2 (spécifications SMPTE ST 2042) afin de pouvoir passer de l’Ultra HD sur une liaison de 10 Gb/s, SAM pronostique un avènement rapide des liaisons à 25 et 40 Gb/s qui devraient diminuer le besoin de la compression au cœur des réseaux Live IP.

 

*Extrait de notre « Cahier des tendances » réalisé par notre équipe de rédacteurs durant l’édition 2016 d’IBC et paru pour la première fois dans Mediakwest #19, p.44-76. Abonnez-vous à Mediakwest (5 nos/an + 1 Hors série « Guide du tournage) pour accéder, dès leur sortie, à nos articles dans leur intégralité.