La crème de l’animation européenne s’est retrouvée à Animar_BCN 2024

Du 26 au 28 novembre, Barcelone est devenue le carrefour européen de l’animation à l’occasion de la troisième édition d’Animar_BCN...
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L’événement a réuni plus de 90 délégués issus de 60 organisations représentant 24 pays européens. La Convention Européenne de l’Animation 2024 a abordé des thématiques essentielles, telles que l’impact de l’intelligence artificielle, les pratiques d’animation durable, la régulation des médias et le renforcement des coproductions.

Des personnalités influentes de l’industrie de l’animation et des médias ont participé à cet événement, notamment Lucia Recalde, Directrice adjointe et responsable des programmes de soutien à l’industrie audiovisuelle et aux médias à la DG Connect de la Commission européenne, Patricia Hidalgo, Directrice de la section Enfants & Éducation à la BBC, et Edgar Garcia Casellas, Directeur de l’ICEC. Aux côtés des producteurs, distributeurs, diffuseurs, fonds cinématographiques et instances gouvernementales présents, leur expertise a permis de façonner des discussions décisives sur l’avenir de l’animation européenne.

Au coeur d’Animar_BCN, des groupes de travail thématiques ont examiné les principaux défis et opportunités de l’industrie, en formulant des recommandations pour renforcer le secteur de l’animation en Europe.

 

Conclusions des groupes de travail
  • Groupe 1 : Renforcer la régulation des médias.

Face à l’immense portée des plateformes comme YouTube et TikTok et à la nécessité de protéger les enfants, le groupe a recommandé l’application de la Directive sur les Services de Médias Audiovisuels (SMA) à toutes les plateformes offrant un accès à des contenus audiovisuels. Ils ont également plaidé pour une définition renforcée des “oeuvres européennes” dans la Directive, afin de garantir la préservation de la propriété intellectuelle en Europe et soutenir ainsi la croissance à long terme de l’écosystème européen.

 

  • Groupe 2 : Encourager les coproductions européennes en animation.

Confronté à un financement insuffisant des programmes pour enfants et à une crise mondiale de l’animation, le groupe a souligné l’importance de renforcer les outils et la collaboration entre fonds de financement et diffuseurs pour soutenir le développement des projets. Pour la production, ils recommandent de créer des incitations fiscales liées à la rétention de la propriété intellectuelle (IP) par des entreprises européennes et à la pertinence européenne des contenus, afin de renforcer la compétitivité du secteur indépendant.

 

  • Groupe 3 : Intégrer une IA éthique pour une industrie européenne centrée sur l’humain.

L’industrie européenne de l’animation soutient une approche centrée sur l’humain pour intégrer l’intelligence artificielle (IA) dans ses entreprises. L’association Animation in Europe recommande l’élaboration d’un Guide des Bonnes Pratiques pour l’utilisation juridique, éthique et durable d’outils d’IA fiables. Parallèlement, le groupe propose de renforcer l’accès à des programmes de formation et des experts en IA pour aider les professionnels à développer des compétences adaptées aux objectifs créatifs et productifs du secteur.

 

  • Groupe 4 : Promouvoir la durabilité avec des standards communs de production verte.

Les participants au groupe de réflexion sur la durabilité ont mis en avant l’urgence de développer des outils communs pour favoriser des coproductions durables à travers l’Europe. Ils se sont engagés à mobiliser leurs parties prenantes nationales pour rejoindre un groupe de travail international existant dédié à l’élaboration de standards de production verte pour l’animation. Cette initiative vise à unifier les pratiques durables à l’échelle du continent.

 

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ANIMA MUNDI : la première étude académique sur l’industrie européenne de l’animation

Conformément à l’une des recommandations majeures de l’édition précédente, Animation in Europe s’associe à un consortium d’universités européennes pour lancer ANIMA MUNDI, le premier projet académique, interdisciplinaire et multi-acteurs consacré à l’écosystème de l’animation européenne, prévu de février 2025 à juillet 2028.

Financé à hauteur de 4 millions d’euros par la Commission européenne dans le cadre du programme Horizon Europe, ce projet ambitieux vise à relever des défis liés à la propriété intellectuelle, à la diffusion des contenus européens et aux partenariats transfrontaliers.

Animation in Europe jouera un rôle central en établissant des ponts entre producteurs et parties prenantes. Parmi ses livrables figurent la création d’une marque européenne d’animation, un tableau de bord politique et des outils pour améliorer la gestion et la visibilité de la propriété intellectuelle. ANIMA MUNDI réaffirme l’engagement de l’Europe à promouvoir son patrimoine et ses valeurs culturelles sur la scène mondiale.

 

L’avenir d’Animar_BCN : et après ?

En trois ans, Animar_BCN a démontré que son modèle de think tank réunissant producteurs, fonds, diffuseurs et décideurs politiques est une opportunité précieuse pour renforcer le secteur de l’animation. Toutefois, certains sujets nécessitent des actions spécifiques.

Dans cet élan, Animar_BCN lancera des spin-offs, des ateliers ciblant des thématiques spécifiques, organisés dans différents lieux de l’Union européenne. Le premier atelier se tiendra à Nova Gorica, Slovénie, en mars 2025, dans le cadre de la capitale européenne de la culture, en collaboration avec CEE Animation. Ce forum portera sur la durabilité de l’animation, avec un focus particulier sur l’Europe de l’Est.

De plus, deux spin-offs auront lieu lors du Festival du Film d’Animation d’Annecy en 2026 et 2027, dans le cadre des recherches d’ANIMA MUNDI. Ces forums se concentreront sur la distribution et la diffusion des films et séries d’animation européens en Europe et au-delà.

Animar_BCN continuera, à travers ses éditions futures, à être une force motrice pour l’industrie, en élargissant son champ d’action et en renforçant les collaborations entre les différents acteurs du secteur.