Elle a été réalisée à partir de données anonymes fournies par le CNC correspondant à un panel représentatif de 140 documentaires audiovisuels issus des 1.866 œuvres ayant été soutenues à la production par le Fonds de Soutien Audiovisuel (FSA) entre juillet 2017 et avril 2019 et ayant obtenu l’autorisation définitive.
Le principal constat qui s’impose est l’extrême disparité des rémunérations, tant à l’échelle du panel de films étudiés, qu’au sein d’une même catégorie de diffuseurs.
La rémunération globale des documentaristes pour un film type 52′ fait le grand écart de 2.900 € à 26.950 €, soit un rapport de 1 à 9, avec une moyenne de 12.326 €.
La rémunération pour un film type 52’ varie du simple au double selon le type de diffuseur : 8.142 euros pour une chaîne payante à 18.446 euros pour une chaîne publique nationale.
Rémunération et durée du film. La rémunération moyenne sur un documentaire de moins d’une heure est de 12 299 €. Elle passe à 32 163 € pour les films de plus d’une heure. Soit un écart de 1 à 2,6.
Rémunération et coût des films. La rémunération des documentaristes augmente avec le coût des films. En moyenne, les sociétés de production consacrent 14 % du coût définitif d’un documentaire à la rémunération (cotisations sociales incluses) du réalisateur ou de la réalisatrice.
Rémunération et temps de travail. Pour la réalisation d’un documentaire de 52′, le temps de travail moyen déclaré est de 7 semaines (34 jours). De part et d’autre de ce seuil, la rémunération moyenne passe du simple au double. Un/e documentariste sur deux a un temps de travail déclaré inférieur à celui cumulé par les chef/fes de postes image et montage.
Rémunération Homme/Femme. Les réalisatrices ne sont pas sur un pied d’égalité quant à l’accès aux films les mieux exposés et avec les budgets les plus importants. Alors que les femmes représentent 1/3 des documentaristes, elles ne sont plus que 16 % à réaliser des films au coût supérieur à 500 K€.
Rémunération et partage entre droits d’auteur et salaires. Sur l’ensemble du panel, les droits d’auteur représentent en moyenne 38 % de la rémunération brute du réalisateur ou de la réalisatrice, c’est-à-dire juste en dessous du maximum recommandé par l’Urssaf. Pour plus d’un film sur dix, la rémunération en droits d’auteur excède celle en salaires.
L’étude, disponible en ligne sur scam.fr et addoc.net et agrémentée de graphiques et de tableaux, analyse cette rémunération sous d’autres critères encore : co-réalisation, co-autorat, prise en charge de l’image / du montage, salaire journalier, bonification « temps de réalisation ».