Cinéma responsable : les choix verts du jury Ecoprod à Cannes !

A Cannes, l’écoresponsabilité monte en puissance avec un Prix Ecoprod 2025 qui met à l’honneur trois films engagés...
© Mediakwest / Génération Numérique

C’est Jeunes mères des frères Dardenne qui remporte le Grand Prix Ecoprod 2025 succédant ainsi au Roman de Jim des frères Larieux et à Maria de Jessica Palud, lauréats ex aequo en 2024.

Décerné ce 16 mai sur le Stand CST du Festival de Cannes, le Prix Ecoprod 2025 a récompensé pour sa quatrième édition trois longs-métrages exemplaires pour leurs démarches d’éco-production.

La distinction portée par l’association Ecoprod valorise les pratiques les plus responsables sur les tournages de films et ambitionne de créer ainsi une industrie cinématographique plus vertueuse. La démarche est plutôt bien perçue puisqu’Ecoprod a reçu18 candidatures cette année contre 15 l’année dernière— une augmentation qui témoigne de la mobilisation croissante du secteur.

 

 

Un jury engagé pour un cinéma durable

Présidé par la réalisatrice Carine Tardieu, le jury 2025 était composé de personnalités aux profils complémentaires : Maurice Barthélemy (réalisateur), Adélaïde Charlier (activiste climat), Émilie Kovacs (The Good), Mathieu Thill (coordinateur d’éco-production qui avait travaillé sur le Roman de Jim primé en 2024) et Géraldine Toitot (Cinéfrance Studios). Ces professionnels ont salué la diversité et l’abondance des films reçus cette année.

« L’ampleur de la responsabilité du cinéma face à l’urgence écologique est immense ! Ce secteur, par sa puissance narrative et son empreinte réelle, peut accélérer la transition — à condition de s’engager concrètement, à tous les niveaux de la production. » , souligne Émilie Kovacs.

 

 

Prix Ecoprod 2025 : Jeunes Mères, de Jean-Pierre et Luc Dardenne

Le jury a récompensé de son Prix Ecoprod 2025 Jeunes Mères, produit par Les Films du Fleuve et sélectionné en Compétition Officielle. « Sa démarche d’éco-production cohérente, transversale est ancrée dans le mode de fabrication historique des frères Dardenne. L’ensemble de l’équipe a été mobilisé dès la prépa : tournage concentré dans un seul décor (une maison maternelle), logistique optimisée, restauration locale et végétarienne, décorateur pratiquant le réemploi, et accessoires redistribués à des structures sociales.

«C’est tout leur cinéma que nous récompensons. J’espère qu’ils évoqueront ce prix s’ils montent sur scène à Cannes, pour inciter d’autres réalisateurs à faire autant d’efforts » , a expliqué Carine Tardieu.

 

 

Prix du Jury : Laurent dans le vent, de Anton Balekdjian, Léo Couture et Mattéo Eustachon

Présenté à l’ACID, Laurent dans le vent est un film produit par Mabel Films qui s’est distingué par une approche sobre de la production : équipe légère, pas de machinerie, tournage localisé à moins de 15 km, cantine 100 % végétarienne, réemploi de costumes et décors via des ressourceries. Une démarche sincère, portée par un fort engagement artistique et collectif… «Nous avons tenu à saluer ici une démarche d’éco-production organique : l’équipe a fait avec l’existant, sans le voir comme une contrainte. » , a salué Mathieu Thill.

 

Mention spéciale : Amour Apocalypse, de Anne Émond

Sélectionné à la Quinzaine des Cinéastes, Amour Apocalypse a été salué pour la mise en place d’un “comité vert”transversal à l’équipe (production, régie, technique, comédiens), chargé d’informer chaque semaine sur les actions durables mises en place. La production a anticipé la fin de vie des décors, instauré un compost, choisi des matériaux recyclés et certifiés, et conçu une œuvre cohérente avec son sujet, l’éco-anxiété.

« Ce n’est pas le job d’une seule personne, c’est à toute l’équipe de s’impliquer. Il devrait y avoir des comités comme ça pour tous les films. », a mentionné Adélaïde Charlier.

 

 

 

Un signal fort pour la transition du secteur

En rendant hommage à ces trois films exemplaires, Ecoprod souhaite montrer que la création artistique et l’exigence environnementale peuvent aller de pair avec des initiatives qui sont encore a créer. Leurs démarches démontrent que des productions éco-responsables peuvent non seulement exister mais aussi faire l’objet d’exemple dans les plus grands festivals internationaux.

Proposé avec le soutien du CNC, de Film Paris Région et de la Région Sud, le Prix Ecoprod s’impose désormais comme un repère pour l’industrie et un levier d’inspiration pour les équipes de tournage de demain.