
Ce bilan révèle une année 2024 plutôt dynamique pour le secteur cinématographique français. Avec 181,5 millions d’entrées (+0,6 % par rapport à 2023), la France demeure en effet le premier marché européen du cinéma, portée par un nombre élevé de spectateurs atteignant 41,8 millions (+2,3 %).
Dans ce contexte, le parc de salles reste solide, totalisant 6 354 écrans (+27 par rapport à 2023), avec une fréquentation moyenne stable à 88 462 entrées par établissement.
Un petit truc en plus pour le cinéma français
Dans ces salles, les films français conservent une part de marché significative à 44,8 % (3ème plus haut niveau depuis 1985), avec « Un p’tit truc en plus » et ses 10,72 millions de spectateurs, dominant le classement des entrées suivi du film « Le Comte de Monte-Cristo » avec 9,39 millions d’entrées.
Forte des succès français au box-office de ces dernières années, la production cinématographique continue d’investir massivement, avec 1,44 milliard d’euros (+7,5 % en un an), portée notamment par les diffuseurs qui ont injecté 411,6 millions d’euros dans les projets français, établissant ainsi un nouveau record historique (principalement grâce au décret SMAD qui a obligé les plateformes à participer à hauteur de plus de 76,4 millions d’euros, contre 48,0 M€ en 2023)
À l’exportation, la production française affiche de solides performances avec des flux financiers atteignant 1,5 milliard d’euros. Les ventes internationales de films français enregistrent une progression notable de 6 %, générant 127 millions d’euros. « Anatomie d’une chute » et « Le Comte de Monte-Cristo » se distinguent à l’international avec respectivement 3,3 et 3,2 millions d’entrées.
HPI, toujours en haut du podium audiovisuel !
Côté audiovisuel, si les français consacrent 64% de leur temps devant le petit écran aux émissions live, la fiction reste leur genre préféré représentant 19,8 % du temps d’écoute quotidien.
Le succès remarquable de la série « HPI, haut potentiel intellectuel » diffusée sur TF1, qui atteint 9,7 millions de téléspectateurs, illustre cette tendance forte vers les productions françaises. À noter que les 100 meilleures audiences de fiction sont toutes nationales, preuve du solide ancrage de la fiction française dans le paysage audiovisuel… Et l’on peut aussi souligner qu’Arte s’impose comme le premier diffuseur de film avec 361 films en 2024.
Du côté, des investissements, 3 978 heures de programmes ont bénéficié du soutien du CNC, soit une hausse de 4,5 % par rapport à 2023. Ces projets ont généré un investissement global de 1 942,6 millions d’euros, en augmentation notable de 9,1 % pour le secteur du spectacle vivant, de l’animation , de la fiction et du documentaire…
Le CNC a alloué 214,1 millions d’euros d’aides directes à la production audiovisuelle. Ces fonds ont particulièrement bénéficié à la fiction, qui représente 35,3 % des aides totales. Suivent le documentaire avec 33,5 %, l’animation avec 17,3 %, et le spectacle vivant qui atteint 13,9 %.
En détail, 1 105 heures de fiction ont été produites, représentant un devis total de 1 157,7 millions d’euros, dont 58,6 % financés par les diffuseurs.
L’animation représente 302 heures, avec un devis global de 281 millions d’euros, financés à 21,5 % par les diffuseurs.
Le documentaire reste très actif avec 1 738 heures produites, pour un devis de 395,1 millions d’euros, avec une participation des diffuseurs à hauteur de 46 %.
Enfin, les adaptations de spectacles vivants totalisent 833 heures pour un montant de 109 millions d’euros, financés à 41,9 % par les diffuseurs.
Un marché de la vidéo à la demande toujours en croissance
Sur le marché de la vidéo, la VàDA (vidéo à la demande par abonnement) confirme sa croissance avec un chiffre d’affaires atteignant 2,3 milliards d’euros, en hausse de 13,1 % par rapport à 2023. « La Chronique des Bridgerton » reste la série la plus consommée sur ces plateformes, témoignant de la popularité persistante des productions internationales de qualité.
Les jeunes générations toujours jeu vidéo first !
Le secteur du jeu vidéo enregistre une légère contraction à 5,7 milliards d’euros (-5,8 %), répartis principalement sur les segments consoles (45 %), mobile (28,3 %) et PC (26,7 %). Malgré cette baisse globale, le jeu vidéo demeure extrêmement populaire auprès des jeunes générations, avec 70 % des internautes de 10 ans et plus jouant régulièrement, et plus de 92 % des moins de 25 ans adeptes de cette pratique.
On peut observer que dans toutes les verticales des ICC, le soutien du CNC reste déterminant. Si ce soutien est avant tout fléché vers le cinéma (314,5 millions), l’audiovisuel (285,5 millions) et les dispositifs transversaux (158,7 millions) sont aussi néanmoins bien dotés, illustrant une volonté constante d’accompagner la création française dans sa diversité, son innovation et son rayonnement international.
Et cette volonté d’accompagnement de l’économie culturelle et créative nationale porte plutôt ses fruits, à en juger les chiffres de ce bilan 2024…