Diversité et indépendance du cinéma de nouveau au cœur des préoccupations des prochaines Rencontres Cinématographiques de Dijon…

« Le cinéma évolue…Internet, les téléphones intelligents, la possibilité de télécharger les films, la facilité de se procurer un équipement de projection de qualité et l’immense volume de la production cinématographique ont changé les habitudes du public.
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Le public évolue lui aussi, et si vite que les réalisateurs ont du mal à suivre.
Il devrait idéalement nous suffire de consacrer du temps à réfléchir sur les changements à apporter aux films pour satisfaire les nouvelles demandes du public.

Malheureusement, nous n’avons pas ce luxe. Nous devons nous assurer que les lois qui régissent le secteur du cinéma évoluent elles aussi pour s’adapter à cette nouvelle réalité.

Le statut de l’auteur tel que nous le connaissons aujourd’hui est relégué au second plan, passant après « le contenu ».

Faire ainsi primer le contenu implique que les créateurs de ce contenu comptent peu.
Cette idée revient à voir les films comme une marchandise formatable et productible à très grande échelle.
On préfère ainsi l’efficacité à la créativité, et pour atteindre la meilleure efficacité, on rejette les risques créatifs.
Ceci signe l’arrêt de mort de l’« auteur » tel que nous le connaissons aujourd’hui.

Pourtant, seuls les auteurs repoussent les frontières de leur art et renouvellent ses formes d’expression, les artisans des « contenus » en sont bien incapables. Mais dans le monde d’aujourd’hui, le cinéma est-il encore considéré comme un art ? Le genre d’art à partager dans des cinémas, avec le plus grand nombre ? Dans des multiplex au sein de centres commerciaux ? Le genre d’art que l’on cantonne aux musées ? Ou bien celui que l’on diffuse sur Internet ?

…La plupart d’entre nous ne détiennent pas de réponse, car nous sommes trop âgés. Tout ce que nous pouvons faire est nous concentrer jusqu’au bout sur notre liberté de créer. Cette liberté implique une responsabilité, celle de créer des films de meilleure qualité que la production actuelle. Et celle de ne jamais oublier que le cinéma, qu’on le considère comme un contenu ou un art, s’adresse à un public » … Voici le message que nous adresse le réalisateur scénariste et producteur roumain Cristian Mungiu qui sera le président des Rencontres Cinématographiques de Dijon 2018 organisées par l’ARP (Société civile des Auteurs Réalisateurs Producteurs)

 

Récompensé par la Palme d’Or du Festival de Cannes en 2007 pour son deuxième long métrage, 4 mois, 3 semaines et 2 jours, Cristian Mungiu s’est également vu décerner le Prix de la Mise en scène en 2016 du Festival de Cannes pour Baccalauréat, son cinquième film.

 

Depuis 28 ans, près de 600 professionnels (auteurs, réalisateurs, producteurs, représentants de chaînes de télévision, d’institutions, distributeurs, organisations professionnelles et politiques), échangent, pendant trois jours autour des problématiques du secteur et envisagent ensemble des solutions d’avenir, qui inscrivent la diversité et l’indépendance du cinéma dans un mouvement pérenne.

 

Temps de réflexion et de partage incontournable pour le cinéma français, ces rencontres proposent une série de tables rondes dont la ligne éditoriale se met donc à l’amble de l’actualité…

Dans ce cadre, l’objet de la prochaine édition des Rencontres cinématographiques de L’ARP continue à saisir les contours des transformations que représentent l’évolution des usages, la dématérialisation liée au numérique, la mondialisation de l’écosystème du cinéma et de l’audiovisuel avec, bien entendu, en toile de fond, l’envahissante omniprésence des Géants d’Internet… Pour dessiner des propositions qui inscrivent le changement de paradigme actuel dans un cercle vertueux afin de garantir l’indépendance du cinéma français et européen…

 

 

« La représentation des femmes au cinéma est-elle sexiste ? – L’exception culturelle et le droit d’auteur ont-ils déjà perdu la bataille face au copyright et à la loi du marché ? – Quelle loi audiovisuelle à l’ère numérique ? – Pourquoi un service public audiovisuel français dans un contexte national et global ? – Quels enjeux pour la création ? – Quelle place pour la France et l’Europe dans le cinéma mondial ? », voici les 6 tables rondes qui seront proposées pour ces Rencontres 2018…

Les échanges promettent d’être animés ! Mais les Rencontres Cinématographiques représentent aussi une occasion privilégiée pour les réalisateurs de présenter leurs œuvres au public et à leurs pairs au travers près d’une douzaine de projections (Avant-premières, cartes blanches, courts-métrages…).

 

Rencontres Cinématographiques de Dijon

7 -9 Novembre 2018

www.rc-dijon.fr