Rencontre avec Dominique Trocnet, Déléguée générale du RECA (Réseau des Écoles de Cinéma d’Animation)

Nommée en février 2015 au poste de Déléguée générale du Réseau des Écoles de Cinéma d’Animation (RECA), Dominique Trocnet déroule la feuille de route du réseau pour les prochains mois : chantiers en cours, stratégie en germe, etc.
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Quels sont les chantiers proches de leur conclusion ?

L’un des plus emblématiques du travail effectué depuis plusieurs années par le RECA, est le partenariat mis en place avec la Commission Paritaire Nationale Emploi et Formation de l’audiovisuel (CPNEF-AV) pour créer une cartographie des formations à l’animation. L’idée participe d’un besoin de visibilité des formations pour les jeunes et leurs familles. Cette cartographie est actuellement en cours de validation et devrait être mise en ligne entre juin et septembre, sur les sites Internet du RECA et de la CPNEF, avec une communication plus importante lors des prochaines RAF. Il faut noter que cette cartographie ne se cantonne évidemment pas aux 25 membres du réseau mais englobe toute l’offre, sans pour autant certifier leur valeur, hormis pour les écoles du RECA.

Dans la même démarche, un groupe de travail du RECA finalise un document relatif aux parcours de formation qui seraient généralement suivis par les étudiants. Il s’agira de lister les éventuelles passerelles d’une école à une autre, en fin de cursus par exemple, pour favoriser les liens en termes de parcours d’étudiants entre les écoles membres. J’aimerais que l’on puisse, à terme, formaliser ces passerelles.

Le RECA avait également entamé une réflexion sur la question des stages avec l’objectif de remettre à plat d’un point de vue juridique ce qu’implique un stage et en informer les jeunes pour éviter les abus. En quelque sorte, formaliser une déontologie du stage. Ce document est terminé et sera disponible sur le site Internet du RECA en juillet, à destination des jeunes mais aussi des structures de formation.

Enfin, l’un des gros chantiers du RECA touche aux logiciels avec deux axes concomitants : l’un touche la politique des éditeurs de logiciels, l’autre sur l’intégration des logiciels libres dans les cursus. Toutes les écoles s’accordent pour dire qu’Autodesk a entrepris une démarche positive dans ses relations avec les écoles et leurs étudiants, ce qui n’est pas, loin de là, le cas d’Adobe.

Le logiciel libre a indubitablement des avantages… et des inconvénients sur les aspects techniques mais aussi pédagogiques. Afin de mieux comprendre leur usage et les besoins en termes de formation, nous allons nous rapprocher des studios et du SPFA pour travailler en synergie sur ces questions.

 

Sur quels points souhaitez-vous initier d’autres projets ?

Avec la CPNEF–AV toujours, nous allons mettre en place une cartographie des pipelines de production en ciblant les différentes activités, en expliquant chaque étape d’un point de vue technique et artistique. Ensuite, l’idée est de mettre en face les formations afférentes, les métiers et leurs descriptions (activité/compétence). C’est un gros travail prévu sur 2015 et 2016 que nous espérons pouvoir appuyer sur plusieurs exemples de pipelines afin d’être non pas exhaustif – chaque studio a son approche – mais de fournir un vrai document de fond. Dans un premier temps, nous ciblons certaines étapes phares, comme le storyboard, la réalisation ou la direction de production entre autres et, au fur et à mesure, nous intégrerons ces nouveaux métiers qui apparaissent et ceux qui voient leurs sphères de compétences évoluer, la plupart du temps dans le sens d’un élargissement de celles-ci.

 

Des écoles comme l’ENJMIN et, plus largement, du jeu vidéo, ont-elles vocation à intégrer le RECA ?

Au sein du réseau, il existe des positions différentes sur ce sujet. Le jeu vidéo est un secteur qui inquiète. Après il y a une réalité de terrain, créative. À titre personnel, je pense qu’il serait utile qu’il y ait des liens forts avec le jeu vidéo.

Et, dans le même temps, les écoles d’animation seraient tout à fait légitimes pour investir à leur tour ce créneau. Ce serait une démarche compréhensible tant le jeu vidéo est de plus en plus imbriqué dans le secteur de l’image au sens large. Avoir une connaissance de ce secteur, des techniques mais aussi des modes narratifs qu’il recouvre me semble tout à fait en phase avec les écoles d’animation. Encore une fois, établir des synergies permet de mieux appréhender la diversité du secteur ce qui apporte aux étudiants une vision plus large des potentialités d’emploi et, plus simplement des informations quant à leur orientation. Enrichir le jeu vidéo par l’animation et vice-versa…

 


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