Réalité virtuelle : 3 questions à Michel Reilhac (A suivre…)

"Qu'est-ce que la réalité virtuelle ?"
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Quand on parle de production VR, peut-on encore parler de programme ?

Je ne suis pas sûr que l’on puisse encore parler de « programme » lorsque l’on parle de réalité virtuelle en raison de sa « qualité immersive ». On retrouve plongé au milieu de la scène que l’on est en train de regarder et on la vit plus encore qu’on la regarde… C’est plus une expérience qu’un programme que l’on regarde.

Donc si l’on comprend le mot « programme » comme un « contenu », oui c’est un contenu… Mais l’expérience de ce contenu est beaucoup plus forte, beaucoup plus empathique et donne un sentiment de présence infiniment plus fort que les programmes habituels sur les écrans 2D. D’ailleurs, dans le monde de la réalité virtuelle, lorsque l’on parle maintenant du monde traditionnel du cinéma ou de la télévision, en 2D, on appelle cela les « flatties », comme « flat » en anglais qui évoque une « représentation plate ».

 

Qu’est ce qu’une bonne expérience de réalité virtuelle ?

Une bonne expérience en réalité virtuelle, c’est celle qui va réussir à générer une émotion. C’est exactement comme pour le cinéma, un bon film c’est celui qui va créer un impact émotionnel dont on va se souvenir…

Une bonne expérience de réalité virtuelle, c’est probablement ce qu’on essaie d’inventer ! Le langage de la réalité virtuelle est encore extrêmement balbutiant, on découvre les choses petit à petit, on expérimente ce qui marche et ce qui ne marche pas.  A mon avis, Ces jours-ci, on a vu ici, à Cannes, le premier chef d’œuvre de la réalité virtuelle. C’est  « Allumette », une adaptation en une vingtaine de minutes du conte d’Andersen « La petite fille aux allumettes ». L’émotion est extraordinaire ! Et, à partir du moment où une nouvelle technologie, comme la réalité virtuelle, arrive à ne plus produire simplement un effet « Waouh », où tout d’un coup on s’émerveille, on oublie les caméras, le dispositif, les casques que l’on met sur la tête au profit d’une l’expérience émotionnelle dont on se souvient, c’est réussi ! »