La gestion des données, clé de voûte des organisations de médias

Il est clair que le secteur des médias et du divertissement est confronté à un défi lié aux énormes volumes de données. Stéphane Jamin, responsable marketing Europe du Sud de Seagate, s’exprime ici sur le sujet.
Selon la société d’études de marché IDC, le volume de données généré dans le monde devrait augmenter de façon exponentielle pour atteindre 175 zettaoctets (soit 175 milliards de téraoctets) d’ici à 2025. © iStock / nerminmuminovic

Aujourd’hui, le tournage d’un film en haute définition peut générer jusqu’à 2 To de données par heure, et ces données doivent ensuite être capturées, stockées et déplacées vers différents endroits tout au long du processus de postproduction et de sortie commerciale. Avec des résolutions de plus en plus élevées et le maintien des restrictions liées au Covid-19 dans de nombreuses régions du monde, il n’est pas surprenant que de nombreuses entreprises du secteur aient de plus en plus de mal à gérer les données.

Le secteur des médias n’est pas le seul à être confronté au problème de la gestion des données. Selon la société d’études de marché IDC, le volume de données générées dans le monde devrait augmenter de façon exponentielle pour atteindre 175 zettaoctets (soit 175 milliards de téraoctets) d’ici à 2025. IDC estime également que plus des deux tiers des données stockées ne sont pas facilement consultables ou accessibles après la première utilisation et que d’ici à 2025, 65 % des données créées par le secteur des médias et du divertissement nécessiteront une protection de la sécurité.

Alors, que cela signifie-t-il pour le secteur des médias ? Bien que la nécessité de tirer pleinement parti de ces banques de données croissantes puisse sembler évidente, il est souvent moins évident de savoir par où commencer et quels types de technologies envisager. Heureusement, quel que soit le flux de travail multimédia, il existe des technologies et des méthodes de travail permettant de transformer un problème lié aux données en opportunité commerciale.

Stéphane Jamin, responsable marketing Europe du Sud de Seagate © DR

 

Problèmes hérités et fracture numérique

Des séquences brutes en plateau aux fichiers finaux après le montage, chaque étape du processus de production moderne implique des données. Les quantités de données augmentent d’année en année à mesure que les résolutions augmentent, que les effets visuels deviennent plus ambitieux et que les services de streaming donnent le feu vert à un nombre sans cesse croissant de projets. La pandémie a compliqué la situation, car le télétravail nécessite que davantage de données soient transférées rapidement et en toute sécurité d’un lieu vers un autre.

Certaines sociétés de production peuvent toujours avoir recours aux anciennes méthodes de gestion des données : stockage des données sur site pour les tournages et stockage en réseau (NAS) pour sauvegarder en toute sécurité les données de manière centralisée à des fins d’utilisation et d’archivage ultérieurs. Mais pour bon nombre, non seulement cette configuration n’est plus viable pour les quantités de données à gérer, mais elle est potentiellement dangereuse en cas de catastrophe. Prenez par exemple les problèmes rencontrés par Channel 4 à la suite d’un incendie qui a détruit plusieurs de ses systèmes de stockage de données sur site.

Les entreprises nées à l’ère du numérique comme Amazon, Netflix et YouTube ont un avantage inhérent au Web, car elles se sont lancées avec une infrastructure cloud sur laquelle construire leurs plates-formes dédiées aux médias et au divertissement. Alors qu’elles sont à la pointe de la gestion, de la protection et de la distribution du contenu multimédia et de divertissement, bon nombre d’entreprises bien établies essaient de rattraper leur retard lorsqu’il s’agit d’utiliser efficacement le cloud. La mise en place de workflows de gestion de données plus modernes peut non seulement améliorer la collaboration et la sécurité, mais également apporter de nouvelles opportunités potentielles grâce à des informations plus pertinentes.

 

En traitant, en analysant, en étiquetant et en archivant correctement les données de production, les entreprises du secteur des médias pourront identifier plus efficacement les contenus très performants et peu performants, proposer un contenu plus attrayant et, en fin de compte, générer davantage de revenus publicitaires © iStock / simonkr

 

Flux de travail optimisés grâce au stockage cloud

La mobilité des données est cruciale pour un bon flux de travail multimédia numérique. Dans un monde où nous produisons plus de données que jamais, la question n’est pas de savoir si nous avons suffisamment d’espace pour les stocker, il s’agit de transférer assez rapidement ces données là où elles sont nécessaires.

Pour que le flux de travail soit optimal, les équipes à la périphérie du « réseau de données » doivent continuer à utiliser des disques SSD et des disques durs pour capturer les images brutes, puis combiner un système de stockage modulaire avec une solution de stockage cloud pour faciliter le partage des données entre les équipes et rendre l’archivage des projets terminés plus fiable.

Cette approche présente de nombreux avantages, notamment en termes de flexibilité, d’efficacité et de sécurité. Par exemple, le stockage des séquences brutes dans le cloud permet aux monteurs d’y accéder à distance au fur et à mesure de leur téléchargement, plutôt que des jours ou des semaines après la production. La centralisation du stockage accélère les cycles de production et réduit les risques de perte ou de destruction des données. Ce système permet également de respecter les mesures sanitaires liées au Covid-19 là où elles sont applicables.

 

De nouvelles perspectives pour la prise de décision fondée sur les données

Du marketing à la santé, de plus en plus d’entreprises utilisent les données pour éclairer leurs décisions commerciales. Le secteur des médias commence également à le faire : des entreprises comme Netflix fondent leurs décisions de donner le feu vert à des projets sur les chiffres d’audience d’une manière beaucoup plus granulaire qu’auparavant. La mise en œuvre d’un workflow de gestion des données optimisé ne permet pas automatiquement que ce soit le cas pour toutes les entreprises, mais cela le rend possible. En traitant, en analysant, en étiquetant et en archivant correctement les données de production, les entreprises du secteur des médias pourront identifier plus efficacement les contenus très performants et peu performants, proposer un contenu plus attrayant et, en fin de compte, générer davantage de revenus publicitaires.

En matière de médias numériques, les consommateurs n’ont eu que l’embarras du choix au cours des dix-huit derniers mois et les enjeux n’ont jamais été aussi importants pour le secteur des médias. En fin de compte, il n’est pas possible de produire, diffuser ou commercialiser un contenu attrayant et époustouflant sans une approche moderne de la gestion des données. Investir aujourd’hui est un gage de flux de travail optimisés pour les producteurs de contenu et de meilleures informations pour l’ensemble de l’entreprise.

 

 

D’après les propos de  Stéphane Jamin, responsable marketing Europe du Sud de Seagate

Article paru pour la première fois dans Mediakwest #45, p. 126-128