Digimage : La technologie au service de l’artistique

Digimage a étroitement participé à la dernière aventure cinématographique de Jean-Pierre Jeunet, L'extravagant voyage du jeune et prodigieux T.S Spivet, en concevant et mettant en place un workflow totalement dématérialisé entre le Canada, lieu du tournage, et Montrouge, lieu de la postproduction et siège de la société.
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Jean-Pierre Jeunet est un homme fidèle, il s’entoure toujours de la même équipe de collaborateurs artistiques et techniques. Ainsi, depuis plusieurs films, il collabore avec Digimage. Pour ce nouveau projet, Digimage a mis les petits plats dans les grands, et a réservé durant plusieurs mois un plateau complet à la production du film (montage, étalonnage, effets spéciaux) facilitant ainsi les échanges. Digimage est devenu la société la plus expérimentée dans la postproduction des contenus 3D en France.

 

Du sur-mesure

Le film étant tourné au Canada, et la postproduction réalisée en France, il a été nécessaire de mettre en place une liaison en fibre optique entre le site de Digimage et Vision Global, prestataire canadien. Le film a été tourné en Arri RAW relief, donnant un gros volume de données quotidien : plus de 1,2 To de données devaient être transmises chaque jour. Digimage a utilisé la technologie Aspera pour le transfert de fichiers. « Nous avons désigné le pipeline de façon à ce que le monteur Hervé Schneid puisse avoir accès le plus rapidement possible aux images. Lorsque les images arrivaient en Arri RAW, elles étaient transcodées en DnXHD 115. Le montage a été fait sur Media Composer Avid 6, qui était la première version totalement compatible pour les contenus stéréoscopiques double flux. Dans cette version, les deux yeux sont en HD dans la time-line et non en « side-by-side », ce qui offre une qualité d’image plus importante et un confort pour la réalisation des maquettes VFX » indique François Dupuy, Directeur Technique de Digimage Cinéma, et designer de ce workflow.

Le décalage horaire entre la France et le Canada a permis d’optimiser le workflow grâce à la dématérialisation totale des contenus. Les rushes pouvaient être envoyés au fur et à mesure et stockés sur un serveur à Digimage. Lorsqu’un prémontage était prêt, il pouvait de la même manière l’envoyer au Canada, et s’entretenir sur Skype avec Jean-Pierre Jeunet.

« Nous avons travaillé dans des conditions assez exceptionnelles. Jean-Pierre Jeunet nous a renouvelé sa confiance, et il nous a impliqué au tout début du projet. Nous avons fait de nombreux tests, nous avons été au Canada pour rencontrer les prestataires sur place. De plus ce film vient renforcer notre expertise et légitimité sur la 3D. 100 % des films 3D (hors animation) avec une production ou coproduction française ont été faits chez Digimage », souligne Tommaso Vergallo, directeur du laboratoire cinéma numérique de Digimage.

 

 

Étalonnage 3D et effets spéciaux

Fabrice Blin était étalonneur, à la fois sur les rushes pour le pré-étalonnage mais également sur l’étalonnage définitif. Cette double compétence est unique sur un projet de cette envergure. Cela permet une direction artistique de bout en bout. L’étalonneur commençait sa journée à 18h00 et pouvait ainsi s’entretenir avec l’équipe technique présente au Canada. Sur le tournage, les rushes étaient gérés via On Set Dailies de Colorfront. On Set Dailies permet de relire les ARRIRAW en stéréoscopie en temps réel, de synchroniser les rushes, de faire un pré-étalonnage, de gérer les métadonnées et d’appliquer les corrections stéréoscopiques demandées par le stéréographe. L’étalonneur Fabrice Blin s’entretenait avec le chef opérateur Thomas Hardmeier et pouvait préparer la correction des plans. Il les envoyait sous forme de fichiers cryptés consultables sur iPad. Le chef opérateur ainsi que le réalisateur pouvaient apporter de nouvelles modifications, et les fichiers définitifs allaient directement à la station de montage.

Le stéréographe Demetri Portelli travaillait sur les réglages stéréo principalement à la prise de vue, toutefois il donnait sur 10 à 15 % des plans un ensemble de réglages à réaliser sur Mistika. Jean-Pierre Jeunet aime avoir autour de lui l’ensemble des intervenants techniques et artistiques. Pour créer ce microcosme, Digimage a mis à disposition plusieurs bureaux et un plateau technique pour y accueillir la société CGEV (la Compagnie Générale des Effets Visuels) et mettre en place les salles de montage ainsi qu’une salle de projection dédiée.

« L’ensemble des locaux étant pré-câblés il était facile d’installer l’ensemble des stations de travail. La société CGEV d’Alain Carsoux a pu ainsi prendre possession d’un espace avec une trentaine de machines. Les stations étaient raccordées au nodal général de Digimage, communiquant avec les stations montage et étalonnage Mistika, véritable hub du projet. Le Mistika gérait l’ensemble des entrées/sorties » indique François Dupuy.

 

Le projet s’est étalé sur un an de juin 2012 (tournage) à juin 2013, fin de l’étalonnage.

 

 

Équipe Technique Digimage

Tommaso Vergallo
Directeur laboratoire cinéma numérique
Juan Eveno Directeur d’Exploitation
François Dupuy Directeur Technique
Cendrine Gady Chargée de Production
Hussam Korkut Opérateur Mistika

Et plein d’opérateurs numériques…