L’engagement d’Avid pour le multiscreen

Les infrastructures ont radicalement évolué chez les diffuseurs et les postproducteurs. Nous avons eu des évolutions avec des cycles de vie tous les dix ans. Ainsi, dans les années 90, les stations de travail étaient isolées et indépendantes les unes des autres. Puis, dans les années 2000, apparait le concept de groupe de travail, les stations alors se connectent sur un stockage partagé, mais l'interactivité entre utilisateurs reste faible. Enfin, depuis 2010, nous sommes dans l'ère d'un service centralisé, une plateforme centrale offrant un véritable travail collaboratif, multi sites, et distant. Les médias sont désormais accessibles par tous les membres d'une équipe, et pas uniquement les fonctions créatives. Les services marketing, d'achat, les gestionnaires de droits peuvent visualiser les contenus disponibles. Depuis quelques années, les contenus numériques n'ont de valeur que s'ils sont consultables sur tous les « devices ». Idem pour leur fabrication, aujourd'hui il est nécessaire de pouvoir disposer pour un journaliste des images, quel que soit l'endroit où il se trouve. Il doit pouvoir également publier son sujet n'importe où. La mobilité est devenue un véritable enjeu de la fabrication à la diffusion. Pourtant peu d'acteurs industriels du marché ont pris pleinement conscience de ces évolutions.
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Everywhere et pour tout le monde

Avid a, semble-t-il, compris ce message. L’entreprise, qui fut pionnière dans la numérisation des images, le montage non linéaire image et son, se positionne désormais comme un architecte vers cette transition des workflows hybrides (broadcast et web/mobile). Les étapes dans la vie des médias ne sont plus linéaires. Il ne s’agit pas d’enchaîner les étapes de la production à la distribution. La chaîne de valeur est itérative et cyclique. Les essences des médias peuvent être réutilisées, reformatées, multi distribuées. Surtout, les médias doivent être enrichis de données associées, leur diffusion doit être mesurée, analysée. Nous sommes dans un écosystème collaboratif et le lien entre les étapes techniques et la monétisation des contenus se resserre de plus en plus..

Pour répondre à cette problématique Avid a développé sa plateforme Avid Everywhere qui ne cesse de gagner en fonctionnalités. Le but est simple : pouvoir offrir des solutions complètes pouvant se connecter à différents services comme le stockage en cloud privé ou public, la connexion à des applications tierces, la compatibilité
avec une architecture multi site comprenant des accès distants… travailler sur ces images et les distribuer.

Le concept Avid Everywhere se compose de plusieurs briques pour répondre à ces problématiques. La première brique est Interplay Production 3.0. Ce point d’entrée va servir à administrer les workflows fichiers, via une base de données.

Ce module d’acquisition offre les services nécessaires à la gestion des médias (archivage, capture, copie, transfert, distribution, transcodage, déplacement). La version 3.0 dispose désormais d’un moteur Interplay 64 bit, offrant une rapidité de calcul accrue, la possibilité de travailler sur plus de fichiers, et des performances en termes de transcodage 3,5 x plus rapides que la version 32 bit. Autre nouveauté, l’ajout d’un système de « Messaging ». Il est ainsi possible d’envoyer des liens d’image, de séquence, de dossiers, de marqueurs d’un utilisateur à un autre comme on le ferait avec un logiciel de messagerie. Cette application sera utile pour donner des indications de montage ou faire valider une séquence, faire du « reviewing », servir lors des phases de
planning. Le moteur de recherche a également été amélioré.

En termes de fonctionnalités de montage, Interplay Production 3.0 peut logger des séquences multicaméra (9 angles avec l’audio associé). Ce qui veut dire que depuis un site distant et sur une simple tablette, un monteur pourra travailler sur un montage multicaméra. Enfin Interplay Production supporte le format AMA (Avid Media
Access), permettant de relinker une séquence depuis le format natif sans avoir besoin de le retranscoder. L’interface utilisateur a été simplifiée, elle doit fonctionner sur des tablettes (écrans compagnons), offrir une souplesse d’utilisation sans toutefois rogner sur la puissance.

 

Le montage déporté

Autre brique, InterPlay Central, qui correspond à la fois au concept et à la suite d’outils. Le but est de fournir des outils flexibles et communs aux utilisateurs d’Interplay MAM, Interplay Production et iNews pour collaborer depuis différents lieux et à tout moment. Interplay Central est une plateforme, ce n’est pas un produit. C’est un
portail web qui permet d’accéder aux médias qui sont stockés sur ISIS. Toutefois il ne s’agit pas d’une connexion directe, l’accès aux médias se fait via un serveur de streaming (Interplay Common Playback Service) ICPS. Il sera possible soit de lire le fichier source en haute résolution, soit de lire un proxy de ce fichier. Prenons l’exemple d’un fichier haute résolution en XDCAM HD 50 stocké sur un ISIS 5000 : lorsqu’un utilisateur veut utiliser ce fichier, il est lu depuis ISIS, il est transcodé à la volée en temps réel depuis le serveur (Central Server) en une série d’images fixes Jpeg et son PCM. Cela permet d’éviter la création de proxys en amont. Si l’utilisateur choisi d’utiliser un fichier proxy, il sera également transcodé en Jpeg, tout en permettant d’augmenter le nombre de flux streamés, en soulageant la bande passante sur l’ISIS, tout en respectant une image de bonne qualité. L’utilisateur pourra donc choisir la quantité ou la qualité.

Les images Jpeg disponibles sur le poste client Interplay Central sont des proxys éphémères. Ces images disparaissent lorsque la mémoire cache est vidée sur le post client. Autre point important, la technologie Interplay Central offre une grande souplesse d’utilisation pour les clients. Lors d’une mise à jour sur le serveur, tous les postes clients sont upgradés automatiquement.

Interplay Central a pour objectif de simplifier les process et les outils. Interplay Central remplace ainsi, sur une même interface, ce qu’il fallait faire avec Interplay Access, Interplay Assist et iNews instinct. L’interface est somme toute simple, et totalement paramétrable, customisable à souhait. L’application s’adapte au client qui se connecte. Si je suis journaliste je n’ai pas les mêmes onglets qu’un monteur.

Un utilisateur peut travailler sur le mode Séquence Standard ou Séquence Avancée. Pour la partie avancée, il est possible de choisir où l’on veut mettre ses pistes audio, on dispose de 8 pistes audio (4 en standard) et la possibilité de faire des fondus image (cut en standard).

Dans l’environnement Interplay Everywhere, Interplay Sphere va jouer le rôle d’un connecteur supplémentaire permettant d’associer des systèmes « éditoriaux » comme les Media Composer ou NewsCutter à la plateforme. Ainsi le Media Composer pourra accéder aux médias présents sur le stockage ISIS en utilisant la technologie
de streaming. Il pourra combiner ces médias distants avec des médias stockés localement. À la fin d’un montage, les médias locaux présents sur le Media Composer pourront ainsi être transférés vers l’ISIS (en haute ou basse définition). Lors de l’envoi, si on privilégie la vitesse, le système de montage crée automatiquement
une basse résolution puis l’envoie vers le site distant. Si, au contraire, on privilégie la qualité du media, le système de montage transfère les fichiers en résolution native. Il est possible également d’envoyer une basse résolution puis la résolution native. Toutes ces opérations sont effectuées en tâche de fond sans interrompre le
travail du monteur.

 

Et après le montage

Dans la logique de workflow d’Avid Everywhere, la prochaine étape est la publication des contenus qui ont été postproduits via Interplay Pulse. Cela peut être l’envoi vers la salle de rédaction, vers des outils de finishing plus puissants (Avid Media Composer, Avid Motion Graphics, Avid Pro Tools) mais aussi directement sur les réseaux
sociaux. Interplay Pulse est donc l’outil de distribution multi plateformes.

En amont, il faut paramétrer les accès vers les sites de diffusion, cela peut être You Tube, Facebook, ou autres. Ensuite, il suffit de choisir la séquence à publier, la ou les plateformes et cela se fait automatiquement. Le journaliste peut ainsi créer un message à destination des réseaux sociaux au travers d’un processus dédié de l’outil rédactionnel traditionnel. La vidéo sera incluse au message social.

Même si la plateforme Avid Everywhere est déjà complète, il y a fort à parier qu’Avid va continuer à développer les briques de cette solution, soit par de nouveaux partenariats, soit par de nouvelles acquisitions, soit enfin par le développement de nouveaux outils. La demande croissante de revenus complémentaires qu’ont les diffuseurs va dans ce sens d’une plateforme intégrée multi écran de plus en plus puissante et Avid a compris le message.