Mais où en est la restauration du Napoléon d’Abel Gance ?

Suite à l'arrivée de trois mécènes majeurs, Netflix, M. Michel Merkt, et la HFPA (Hollywood Foreign Press Association - Golden Globe Awards), la Cinémathèque Française a profité du Festival de Cannes pour donner des nouvelles de ce projet au long cours...
© Napoléon d'Abel Gance, 1927 - Cinémathèque Française : https://www.cinematheque.fr/intervention/2074.html

De nombreuses innovations comme les caméras montées sur des chevaux ou la fameuse fin en triptyque, sur trois écrans en simultané, font de Napoléon un film révolutionnaire et avant-gardiste sur le plan technique… Avec son casting grandiose, ses milliers de figurants, le film a bouleversé le public et la critique lors de sa première projection à l’Opéra de Paris le 7 avril 1927, en présence du Président de la République Gaston Doumergue et des Maréchaux Foch et Joffre.

Le film commence alors sa carrière en France et dans le monde. Malgré cet accueil triomphal, le succès ne dure pas, à cause, en grande partie, de l’essor du cinéma parlant. Oubliées pendant des années, les bobines de cette œuvre unique et foisonnante ont été dispersées à travers le globe, certaines perdues ou détruites. Le film a fait l’objet de nombreux remontages au fil du temps. À ce jour, pas moins de 22 versions différentes ont été recensées !

 

Une restauration ambitieuse

L’histoire de Napoléon, de sa réalisation, de son exploitation, de sa sauvegarde et de ses restaurations est l’une des plus complexes de l’histoire du cinéma, pour l’un de ses films les plus mythiques. L’ambition de la Cinémathèque française, avec le soutien initial du CNC, était de reconstruire et de restaurer, sous la direction de Georges Mourier, la version Apollo du film (également appelée la « grande version »), afin de faire découvrir au public le Napoléon tel qu’il n’a plus jamais été vu depuis 1927…

Georges Mourier et son équipe ont travaillé image par image et expertisé près de 100 kilomètres de pellicule. Pour conserver « l’âme et la matière du film », la restauration des images fait appel à des procédés chimiques et numériques, ainsi que des scans haute définition uniques au monde, réalisés grâce à un appareil spécialement conçu pour le projet…

Une partition musicale originale de près de sept heures est conçue par le compositeur franco-américain Simon Cloquet-Lafollye. L’Orchestre National de France, l’Orchestre philharmonique, le Chœur et la Maîtrise de Radio France enregistreront la musique et les parties chantées, assemblage inédit de pièces du grand répertoire symphonique, de Mozart à Penderecki, et l’interpréteront lors de plusieurs ciné-concerts, tout bonnement exceptionnels.

Ce projet devrait s’achever d’ici fin 2023, et sera lancé, symboliquement, en 2024, année du 220ème anniversaire du couronnement de l’Empereur. Il sera accompagné d’une ressortie en salles, d’une nouvelle édition DVD, de diffusions télévisuelles dans de nombreux pays, afin de toucher le public le plus large.

 

Un article complet sur l’histoire de la restauration de ce chef-d’oeuvre et l’action de la Cinémathèque en la faveur de ce projet hors-du-commun paraîtront dans Mediakwest au mois de septembre…