Object Matrix déjà vingt ans et enfin marié !

Object Matrix, distribué en France par Ivory, a fait l’objet d’une acquisition par le groupe DataCore. L’occasion de faire le point de ce rachat avec Jonathan Morgan, CEO d’Object Matrix.
Object Matrix, au sein du groupe DataCore, pour de nouvelles opportunités de développement. © DR

 

En quoi cette acquisition par DataCore va-t-elle changer la donne ?

Jonathan Morgan : À beaucoup d’égards, rien ne va changer. Nous restons au service du secteur des médias et du divertissement, nous proposerons toujours nos produits de stockage : en somme les affaires continuent comme d’habitude. Nous étions déjà rentables et en croissance avant l’acquisition, et cette dernière ne fera donc qu’accroître notre potentiel de développement. Par exemple, nous aurons désormais accès à une équipe de R&D plus importante et pourrons atteindre plus de clients. C’est un peu comme un stimulant qui viendrait renforcer une croissance organique déjà saine !

 

S’agit-il d’une acquisition à 100 % ?

C’est bien cela : DataCore a fait l’acquisition totale d’Object Matrix.

 

Votre rôle ou votre poste vont-ils changer ?

Tous les membres du personnel ont accepté de rester dans l’entreprise après l’acquisition, et la structure hiérarchique reste la même : en pratique, rien ne changera donc au quotidien. Pour ma part, en revanche, il y a bien sûr du changement puisque je me retrouve « marié » en quelque sorte ! Nous avons été indépendants pendant vingt ans et nous sommes heureux d’avoir trouvé un repreneur qui partage nos valeurs. Nous avons également pris le temps de faire connaissance avec l’équipe dirigeante de DataCore et de découvrir l’entreprise. Quand DataCore a racheté Caringo il y a un an environ, nous connaissions bien ce dernier et son produit phare, Swarm ; nous avons suivi de près l’évolution de la situation et ainsi pu voir que Caringo a continué son développement sans problème après l’acquisition, ce qui nous a mis en confiance lorsqu’il s’est agi de franchir le même pas. Qu’il s’agisse de management ou d’aspects plus techniques, nous sommes alignés avec DataCore et c’est grâce à elle que nous pourrons conquérir de nouveaux marchés.

 

Comme vous l’avez dit, Object Matrix a vingt ans ; quelles sont les principales étapes qui ont jalonné ce parcours ?

Jonathan Morgan, CEO d’Object Matrix. © DR

À nos tout débuts, nous étions purement un acteur du stockage objet, et c’est au fil des ans que nous nous sommes progressivement spécialisés dans les médias et le divertissement. L’évolution de nos produits logiciels, à la fois en matière d’interface utilisateur, de traitement des données en interne ou encore de métadonnées, a donc été influencée par cette spécialisation. C’est en 2008 que nous avons pris la décision définitive de nous concentrer sur les workflows de contenus média et de ne plus chercher à être présents sur d’autres segments verticaux, et c’est à partir de ce moment-là que les clients ont commencé à arriver en grand nombre. Il y a eu une deuxième accélération de notre développement pendant la période du confinement, où nous avons lancé nos offres cloud qui ont été très bien accueillies par nos clients. Nous prévoyons que cette tendance se poursuivra et que le cloud a le vent en poupe, et nous continuerons d’ajouter de nouvelles fonctions et workflows qui répondront aux besoins du secteur. Notre cloud était jusqu’à présent hébergé au Royaume-Uni, mais nous aurons maintenant l’occasion de mettre en place un cloud avec une plus grande portée géographique.

 

Il est peut-être trop tôt pour répondre, mais quelles synergies prévoyez-vous avec DataCore ?

DataCore est un disrupteur technologique depuis ses débuts, notamment avec l’achat d’une plate-forme de virtualisation qui a depuis rencontré un grand succès, et cette disruption fait également partie de l’ADN d’Object Matrix. Comme DataCore, nous sommes partisans de l’amélioration continue, et il y aura donc de nombreuses synergies lorsqu’il s’agira de continuer le développement et la disruption technologique. C’est une deuxième phase de notre histoire qui s’ouvre, et elle nous permettra de poursuivre de manière encore plus efficace la lancée que nous avons entamée en autonomie.

 

DataCore a-t-elle déjà une forte présence en France et dans le reste de l’Europe, ainsi que dans la région EMEA ? Ou s’agira-t-il pour eux d’un nouveau territoire ?

En fait, ils sont déjà très bien implantés en Allemagne, mais également en France et dans le reste de l’Europe. Cette répartition géographique ne changera pas. Nous faisons désormais partie des succursales de DataCore qui ne sont pas dans l’écosystème SANsymphony, et à ce titre nous continuerons notre propre développement en France et dans le reste de l’Europe.

 

Les réseaux de distribution (par exemple avec Ivory) évolueront-ils ? Restez-vous responsables de votre distribution ou cela passera-t-il par DataCore ?

Nous avons déjà des réseaux très efficaces, et DataCore n’est pas là pour briser les relations que nous avons nouées, bien sûr. Au contraire, nous espérons grâce à eux renforcer nos réseaux, mais Ivory demeure en tout cas le représentant de nos solutions.

 

A-t-il fallu du temps pour conclure cette acquisition ?

Nous avons passé un certain temps à étudier différents scénarios avant de porter notre choix sur DataCore, mais une fois que c’était fait l’audit a été réalisé très rapidement, pendant la période des fêtes de fin d’année. C’était donc une très longue préparation, suivie d’une concrétisation extrêmement rapide.

 

Pour démarrer cette nouvelle phase de votre histoire, avez-vous de nouvelles annonces de produits ou services à lancer bientôt ?

Nous allons bientôt lancer de nouvelles fonctions pour notre produit MatrixStore, y compris des intégrations avec d’autres produits utilisés dans le secteur. Nous avons également lancé récemment un outil HSM permettant le transfert de données dans les clouds de Google et Microsoft, ce qui permet aux workflows hybrides de faire appel à plus de plates-formes cloud publiques. Il y aura également de nouvelles fonctions dans notre application Vision, permettant l’ajout de nouvelles métadonnées et le partage de contenus. Et puis, bien sûr, nous avons des nouveautés bien plus importantes prévues à plus long terme, mais je ne peux malheureusement pas encore en parler.

 

Article paru pour la première fois dans Mediakwest #51, p. 116-118