Et, même si ce n’est pas pour toute suite, la gare RER et TGV de Massy accueillera en 2024 une des stations de métro du grand Paris express qui renforcera encore l’attraction du site.
Mais Massy a été aussi choisi pour des raisons techniques : vu le cahier des charges, mieux vaut installer la technologie Dolby cinéma dans un établissement en construction plutôt que dans un cinéma existant.
Pour atteindre le niveau de contraste requis, 1 : 1 000 000 alors que la moyenne est aux alentours de 1 : 2 000 dans les salles traditionnelles, il est impératif qu’aucune lumière parasite ne soit renvoyée par les différents équipements installés dans l’auditorium. En conséquence, et c’est l’un des points les plus surprenants quand on rentre dans la salle Dolby cinéma du Pathé Massy, les nombreux hauts parleurs Atmos sont totalement invisibles : encastrés et dissimulés derrière des cloisons opaques tant sur les murs qu’au plafond.
Le design et l’agencement des fauteuils impressionnent tout autant. Pathé a opté pour le très très haut de gamme : la salle Dolby cinéma de Massy est la première en France à être dotée de fauteuils totalement inclinables. On ne se couche pas – c’est préférable si on veut voir l’écran – mais on peut s’étendre aussi confortablement que dans un siège d’avion en classe club. Le cuir noir mat dont sont recouverts les fauteuils, pour ne pas refléter la lumière de l’écran, évoque lui plutôt la première classe.
Jouir d’un parfait confort de vision même quand on est aux trois quarts allongé impose d’espacer très largement les rangées de sièges. C’est une autre caractéristique étonnante de la salle Dolby du Pathé Massy qui, bien que très vaste, compte relativement peu de fauteuils : 200 alors qu’elle pourrait en accueillir 500 en configuration normale. Cette capacité limitée s’explique aussi par la largeur exceptionnelle des fauteuils (tous équipés d’une tablette rétractable).
Comme les autres équipements, la cabine de projection est invisible depuis la salle quand celle-ci est plongée dans le noir : la lumière infrarouge sous laquelle les projectionnistes travaillent est une des autres solutions trouvées par Dolby pour éliminer les émissions de lumières parasites dans l’auditorium. Seuls pénètrent dans la salle les faisceaux des deux projecteurs laser 6P Christie dotés de la technologie Dolby cinéma : 14 foot lambert (fL) quand le film est projeté en relief et 31 fL quand le film est en 2D, soit plus de deux fois le seuil imposé par la norme de projection.
Luminosité exceptionnelle et contraste exceptionnel. Blade runner 2049 est le film d’inauguration idéal pour s’assurer que la promesse de Dolby, qui est aussi maintenant celle de Pathé, est bien tenue. Elle l’est : voir des images avec de tels dégradés de couleurs est vraiment une expérience unique. Dans le cas de Blade Runner, dominé par des teintes sombres, c’est la richesse des nuances de noir qui est particulièrement incroyable. S’y on ajoute le son Dolby Atmos, le fait que Pathé fasse payer 4 euros de plus pour une séance Dolby cinéma à Massy semble tout à fait justifié.
La promesse de l’aube, premier film Français post-produit en Dolby cinéma, figure parmi les prochaines sorties programmées dans la salle (le 20 décembre). Si les responsables de Pathé ne s’inquiètent pas pour l’alimentation en films de leur nouvel écran premium (plus de la moitié des films américains sortent en version Dolby cinéma), ils tiennent à ce que les productions nationales y aient aussi leur place.
D’après Dolby, il suffit d’équiper quelques salles dans un territoire donné pour rendre la distribution d’un film local viable en version Dolby cinéma. Tout dépend du travail à effectuer sur le film mais trois écrans suffiraient dans certains cas.
C’est justement le nombre de salles que Pathé est en train d’équiper en France. A la fin de la projection de Blade Runner 2049 à Massy, les techniciens Dolby partaient installer la salle du Pathé Vaise (près de Lyon) avant de s’occuper de celle du Pathé Docks 76 à Rouen. Si les résultats suivent, ils ne tarderont probablement pas à revenir.