Radioscopie de la vidéo sur Internet et les réseaux mobiles d’ici 2015

L'IDATE a réalisé à la demande du CNC une étude sur l'utilisation des réseaux haut débit en France.
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Les services audiovisuels occupent aujourd’hui massivement ces canaux de diffusion puisque les images représentent déjà 90 % du trafic internet sur les réseaux fixes et un quart sur les réseaux mobiles. Pour évaluer la part des services audiovisuels au sein du trafic sur internet haut débit et sur les réseaux mobiles, l’IDATE a élaboré un modèle qui estime la volumétrie du trafic pour les services audiovisuels suivants : services de vidéo en ligne «traditionnels » (télévision linéaire, télévision de rattrapage, vidéo à la demande, contenus professionnels des services vidéos communautaires,…) et services de vidéo illégaux (streaming, téléchargement direct, échange de fichiers en mode peer-to-peer).

Ce modèle montre que l’ensemble de l’audiovisuel professionnel (vidéo légale et illégale) captait 89,3% du trafic des réseaux d’accès haut débit et très haut débit fixes en 2010. Si l’on exclut les services de téléchargement illégaux, dont l’importance est loin d’être moindre, ces contenus professionnels représentent encore 84% du trafic total sur les réseaux fixes… La part très importante des images vidéo dans le trafic total s’explique aujourd’hui en grande partie par la consommation de télévision linéaire, qui représente 90% du trafic audiovisuel (les services audiovisuels à la demande représentant 10% du trafic). Du côté réseaux mobiles haut débit, l’audiovisuel professionnel représentait 26% du trafic total en 2010… Ce chiffre passant à 14% si l’on ne prend plus en compte les services illégaux !

L’étude confirme la valeur structurante de l’audiovisuel dans l’économie de l’Internet fixe et mobile à haut débit, la croissance de ces réseaux étant de plus en plus tirée par la consommation d’images animées.

En termes d’avenir, l’IDATE anticipe entre 2010 et 2015 une croissance de la part des foyers français utilisant l’IPTV et le câble pour accéder aux services vidéo. En parallèle, les foyers s’équiperont progressivement de téléviseurs connectés, qui permettront d’accéder aux contenus «Over-the-top» sur le téléviseur et non plus sur le PC.
A l’horizon 2015, la totalité des programmes cinématographiques et télévisuels récents seront probablement accessibles sur les services délinéarisés. L’IDATE estime d’autre part que les formules d’abonnements se seront largement développées pour les programmes de catalogue et qu’elles constitueront le moteur de la croissance du marché. La consommation de contenus délinéarisés devrait cependant rester complémentaire de celle des services linéaires avec, néanmoins, une stagnation du temps consacré à la télévision linéaire et une croissance soutenue du temps consacré aux services à la demande. Au sein des services délinéarisés, l’IDATE estime que les services payants s’inscriront de plus en plus dans une logique d’abonnement forfaitaire …Mais l’usage restera majoritairement gratuit sous l’impact de la disponibilité générale des programmes des chaînes en télévision de rattrapage.

Au final, la part de la vidéo dans le trafic total des réseaux fixes haut débit n’aura évolué que de 2 à 3 points de 2010 à 2015 mais sera cependant omniprésente puisqu’elle représentera 90,5 % du trafic. Les réseaux mobiles connaîtront en revanche une croissance significative avec une augmentation de la consommation de la vidéo professionnelle plus de 14 points, soit au total 39,6% du trafic … Un indicateur de la bonne santé et de l’avenir prometteur du deuxième écran !

Lien pour charger la totalité de l’enquête CNC
http://www.cnc.fr/web/fr/etudes/-/ressources/2001682