Rencontre avec Joan Da Silva, directeur général d’ArtFX

Fondée par des professionnels issus de l’industrie du cinéma, ArtFX, membre fondateur du RECA, délivre un diplôme de réalisateur numérique. Entretien avec Joan Da Silva, son directeur général, anciennement directeur de LISAA (Paris).
Joan Da Silva, directeur général d’ArtFX © ArtFX

Pourquoi proposer une formation en cinq ans ? Les studios d’animation trouvent souvent les formations trop longues, trop chères…

Vu le niveau d’exigence des studios et celui des élèves lorsqu’ils arrivent à l’école, il semble difficile de faire autrement. De plus, le niveau master (Bac+5) fait partie de l’enseignement supérieur. Nous réfléchissons néanmoins à des propositions plus modulaires qui apporteraient des compléments de formation sur des points précis. Concernant le coût de la formation (environ 7 000 euros par an), nous ne recevons aucune aide publique. Le financement de l’école ne provient donc que des frais de scolarité des étudiants.

 

Quelles sont les difficultés auxquelles est confrontée une formation dédiée aux nouvelles technologies du cinéma ?

En approchant le cinéma, nous entrons dans une autre sphère : le prix d’une caméra cinéma équivaut à l’investissement en ordinateurs d’une école. Nous devons donc réinventer notre modèle économique. À nous de trouver des bons partenaires si nous ne voulons pas faire supporter cet investissement aux étudiants. Et de les convaincre que cette nouvelle formation va soutenir l’industrie. Le problème se pose de la même manière avec des formations coûteuses comme celle des TD. Le fait d’être indépendants nous permet de maintenir de telles formations, qui correspondent aux besoins des studios, quand bien même elles fonctionnent à perte.

 

Le temps réel fait-il partie de la formation d’ArtFX ?

Depuis 2019, le temps réel est au programme de la troisième année. Le film de fin d’études des étudiants qui rejoignent aujourd’hui l’école sera réalisé en temps réel. Le temps réel (mais aussi l’intelligence artificielle) libère les étudiants en termes de créativité. Maya, un dinosaure créé en 1996, reste néanmoins le pilier central de toutes les productions.

 

Quel est, d’après vous, le meilleur critère pour choisir une école ? Les récompenses reçues ? Le taux d’insertion des étudiants ?

Le classement international The Rookies 2019 place ArtFX en première position dans la catégorie Excellence des productions des étudiants. Nous pouvons aussi avancer que nos diplômés trouvent en moyenne un emploi dans les vingt jours suivant leur sortie d’école, etc. Le meilleur indicateur reste néanmoins la progression des diplômés. À quel poste et à quel niveau de salaire se situent-ils trois ou cinq ans après leur sortie ?

 

Extrait de l’article paru pour la première fois dans Moovee #4, p.54/63. Abonnez-vous à Moovee (4 numéros/an) pour accéder, dès leur sortie, à nos articles dans leur intégralité.

Joan Da Silva interviendra la semaine prochaine sur le Plateau d’experts de la SATIS TV intitulé “Les nouvelles écoles d’animation” le jeudi 26 novembre à 14h30.

Découvrez toutes les conférences SATIS TV ici…