« Seuls », film tourné en France avec 500 000 euros de budget VFX

Refonte des aides du Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC), volonté de créer un syndicat… le secteur des effets visuels français est en pleine évolution comme l’illustre « Seuls » de David Moreau, une adaptation de la bande dessinée franco-belge éponyme de Bruno Gazzotti et Fabien Vehlmann réalisée avec un budget de 500 000 euros en VFX.*
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« Nous avons travaillé sur 430 plans pour Seuls de David Moreau avec un budget de 500 000 euros en VFX. Nous avons demandé à travailler très en amont, et avons fait tout une partie de direction artistique avec la production (Echo Films en coproduction avec Faust Films) », explique Guillaume Marien, de Mathematic TV, pour qui Seuls est le second long métrage, après un film américain, tourné à New York, Creative Control, de Benjamin Dickinson.

Pendant trois mois et demis, une équipe de 40 personnes a travaillé sur ce long métrage dont les sujets principaux sont le brouillard et une ville qui n’existe pas, composée de Paris et de différents lieux de tournage, transformés en une ville générique. Nommée Fortville, elle a nécessité énormément d’interventions sur les décors et les arrière-plans pour acquérir une cohérence et une homogénéité.

« Nous avons aussi dû créer Le Monde de Saul, qui a été tourné sur l’Axe Majeur, une œuvre monumentale située à Cergy (Val-d’Oise) que nous avons transformée. Cela permet de valoriser le patrimoine en s’appuyant sur de l’existant tout en poussant le curseur vers la SF. Nous étions en plein plan Vigipirate, cela nous a compliqué les choses », souligne-t-il.

Ne pouvant tourner en aérien, ils ont donc créé des plans en Full 3D de la ville pour donner un peu de respiration au film. Seuls a permis à la société de terminer de bâtir son pipe technique et d’automatisation. Cela a été l’opportunité de renforcer son équipe Houdini. Quatre personnes sont d’ailleurs dédiées aux effets de fumées, eau, feu, etc.

Perçue comme un nouvel acteur dans le cinéma, Mathematic TV existe depuis dix ans et emploie une centaine de personnes, essentiellement dans la publicité et l’habillage télé. Un tiers de son CA est réalisé à l’étranger. « Nous avions envie de nous engager sur un film où les effets spéciaux prenaient part à la narration. C’était une belle aventure franco-française, la BD est franco-belge, le réalisateur est français, les acteurs aussi. C’est un film à 6,5 M€ ; je suis un peu triste qu’il n’ait pas eu un vrai succès malgré un bon démarrage. C’est dommage. C’est surtout embêtant, car il n’y aura sûrement pas de deuxième volet, tout le monde a beaucoup serré les budgets sur le premier », soupire-t-il, précisant « nous n’avons pas envie de faire de la postprod classique, mais de créer des univers, de faire du design. J’espère que nous aurons rapidement d’autres opportunités ».

 

* Extrait de l’article paru pour la première fois dans Mediakwest #21, p.98-101. Abonnez-vous à Mediakwest (5 nos/an + 1 Hors série « Guide du tournage) pour accéder, dès leur sortie, à nos articles dans leur totalité.