Sunny Side of the Doc : Le documentaire toujours en mouvement

L’événement consacré au monde du documentaire a une foisde plus rencontré un beau succès en 2016. Le Canada était le pays à l’honneur, tout comme le furent également les nouveaux formats de création. Yves Janneau, créateur et directeur du Sunny Side of the Doc, dresse le bilan de l’édition 2016. Il aborde également la nouvelle mission que vient de lui confier le CNC.*
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Mediakwest : Que peut-on dire de la fréquentation du Sunny Side 2016 ?

Yves Janneau : En termes de fréquentation, nous avons commercialisé 2 080 badges, ce qui est un bon résultat. Bien entendu, nous avons assisté à quelques annulations de dernière minute liées aux problèmes rencontrés par la SNCF. Quelque 53 pays étaient représentés, et il faut noter surtout que, parmi l’ensemble des gens présents, il y avait un nombre important de décideurs, puisqu’ils étaient 287. J’entends par « décideurs », des personnalités qui ont un rôle réel en termes d’acquisition dans les chaînes, les plates-formes VOD, ou encore dans les différentes institutions qui financent le documentaire. Ce chiffre est en augmentation puisque, l’an passé, ils n’étaient « que » 270.

La présence nord-américaine avec, en particulier, le Canada qui était à l’honneur cette année, a permis d’amener un courant très positif sur notre évènement. Le Canada revient après huit longues années d’absence sur le Sunny Side, et c’est un très bon signe, car cela signifie là-bas le retour d’une politique culturelle et d’une ouverture sur le monde, ce qui avait malheureusement disparu depuis quelque temps. Nous avions 117 Canadiens présents, dont des responsables d’importantes structures.

Plus globalement, nous pouvons également constater que le Sunny Side est le reflet trait pour trait de ce qui se passe dans le monde aujourd’hui. Le renfermement de la Chine, et donc son absence pour cette édition, ou encore la quasi disparition des pays du Moyen-Orient, alors qu’ils ont eu par le passé un espace dédié, en sont la preuve.

 

MK : Quels ont été les temps fort de cette année ?

Y. J. : En termes d’innovations et de tendances, la révolution, si l’on peut l’appeler comme cela, poursuit son avancée. Outre les différents supports de diffusion, avec en particulier l’essor des plates-formes numériques, y compris celles des chaînes de télévision elles-mêmes, c’est la diversité des nouveaux formats du documentaire qui est à souligner. La réalité virtuelle, le 360 °, les nouvelles écritures, mais aussi le gaming, dont nous avons beaucoup parlé sur ce Sunny Side, étaient omniprésents sur les stands, mais aussi dans les discussions. Là encore, les Canadiens ont été très remarqués ; il faut dire que nous les savons très à la pointe dans tous ces domaines.

 

MK : Vous travaillez actuellement sur une mission que vous a confié le CNC, de quoi s’agit-il exactement ?

Y. J. : Frédérique Bredin, présidente du CNC, a souhaité me proposer d’intervenir jusqu’à la fin de l’année, dans la continuité de ce qui a déjà été engagé par le Centre national de la cinématographie et de l’image animée. Mon travail consiste à définir de manière très concrète ce qu’est un documentaire de création ou d’investigation, et ce qui les différencie d’autres types de programmes, comme le magazine, par exemple.

 

Dans sa mission, Yves Jeanneau est accompagné de Laurent Duret et Arnaud Hamelin.

 

* Cet article est paru en intégralité pour la première fois dans Mediakwest #18, p.88. Soyez parmi les premiers à lire nos articles en vous abonnant à notre magazine version papier ici