Une étude inédite sur l’impact environnemental des usages audiovisuels en France

Les usages audiovisuels des Français vient de faire l’objet d’une première évaluation de leur impact environnemental à travers une étude inédite, conduite par l’Arcom et l’Arcep en collaboration avec l’ADEME.
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Cette étude conduite conformément à la loi « Climat et résilience » a été réalisée avec l’appui du cabinet I Care by Bearing Point. L’impact environnemental des principaux modes de diffusion audiovisuelle a été mesuré en 2022, en tenant compte des éléments qui y concourent : les terminaux (équipements utilisateurs), les réseaux (haut et très haut débits fixes, mobiles, hertzien terrestre et satellitaire) et les centres de données. Les principaux usages audiovisuels : TV et radio en linéaire et en différé, vidéo à la demande, streaming audio et vidéo, et plateforme de partage de vidéo ont été pris en compte.

 

Les usages audiovisuels étudiés représentent 2,9 % de la consommation électrique de la France, soit 13 TWh, et 0,9 % de son empreinte carbone…

L’empreinte carbone des usages audiovisuels représente  5,6 millions de tonnes équivalent CO2 soit environ un tiers de l’empreinte carbone du numérique calculée dans l’étude Arcep-ADEME en France*.

 

Les terminaux, en particulier les téléviseurs, sont les premiers contributeurs aux impacts environnementaux des usages audiovisuels

Ils génèrent l’essentiel des impacts environnementaux (entre 72 % et 90 % selon les indicateurs : impact carbone, ressources minérales et métalliques ou consommation d’énergie finale), suivis des réseaux (entre 9 % et 26 %) et des centres de données (entre 1 % et 3 %).

Les réseaux fixe et mobile représentent près de 95 % de l’impact carbone des réseaux sollicités pour les usages audiovisuels, en raison de la part prépondérante de la vidéo à la demande et de la TV linéaire en IPTV. Les 5 % restants correspondent au réseau hertzien de diffusion de la télévision (TNT) et de la radio (FM, DAB+).

 

L’impact des usages dépendant en premier lieu du terminal utilisé

la TV linéaire, qui représente 70% des usages vidéo et est principalement regardée sur des téléviseurs, a de fait le plus fort impact environnemental (70% de l’impact carbone des usages vidéo) notamment en raison de l’empreinte importante associée à l’étape de fabrication du terminal.

 

L’étude met également en évidence que la publicité augmente jusqu’à 25 % l’impact carbone du visionnage de contenus vidéo, en particulier pour les usages sollicitant de la publicité programmatique (plateformes de partage de vidéos, TV de rattrapage, etc.).

 

Sans action pour limiter la croissance de l’impact environnemental des usages audiovisuels, leur empreinte carbone pourrait augmenter de 30 % d’ici 2030.

Si l’empreinte carbone non maitrisée est susceptible d’augmenter de près d’un tiers d’ici la fin de la décennie, a contrario, une combinaison des mesures d’écoconception et de sobriété bien menée pourrait au contraire la diminuer d’un tiers.

L’écoconception des terminaux et l’allongement de leur durée de vie constituent un levier majeur particulièrement efficace pour réduire l’impact carbone des usages audiovisuels. Des mesures de sobriété comme la diminution de la résolution vidéo et le choix d’un encodage adapté (tout particulièrement sur le réseau mobile) permettraient de réduire l’impact de la vidéo à la demande.

 

Ainsi l’étude permet d’identifier des leviers d’action assez simples à mettre en oeuvre, tels que…
  • Accroître la durabilité et la réparabilité des terminaux pour allonger leur durée de vie, et développer le reconditionnement ;
  • Encourager l’écoconception des services audiovisuels pour diminuer les ressources mobilisées sur le cycle de vie du service numérique (par exemple par l’utilisation de codecs adaptés ou de logiciels open-source).
  • Promouvoir une démarche de sobriété numérique en proposant des paramétrages sobres (qualité d’image et de son notamment) et en limitant les stratégies de captation de l’attention (par exemple bannir la lecture automatique ou limiter la captation des données à des fins publicitaires) ;
  • Rendre accessible l’information sur les impacts environnementaux des usages audiovisuels pour sensibiliser les utilisateurs aux enjeux environnementaux.

Ces pistes d’action invitent à une mobilisation de l’ensemble des parties prenantes (fournisseurs de services, équipementiers, consommateurs, …) pour que chacun prenne sa part pour réduire l’empreinte environnementale des usages audiovisuels.

 

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*Les réseaux TNT, FM et DAB+ n’étaient pas inclus dans le périmètre de l’étude ADEME-Arcep sur l’empreinte environnementale du numérique en 2020, 2030 et 2050.