Audiens publie sa nouvelle Étude emploi cinéma & audiovisuel

Alors que la précédente étude (avril 2017) annonçait une reprise de l’activité, l’Observatoire de la production audiovisuelle et cinématographique 2018 confirme la forte croissance du secteur. 2016 est une année exceptionnelle avec une augmentation significative des emplois en CDI et CDDU. Il s’agit de la croissance la plus forte depuis 10 ans :
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• Une croissance à deux chiffres pour les emplois CDI : 1 500 emplois ont été créés en 2016, soit une hausse de + 11 % qui est à peu près équivalente au niveau de la masse salariale (+10%). En 2016, on approche la barre des 15 000 emplois en CDI.

• Une croissance de 6 % pour les emplois équivalent temps plein (ETP) : on compte désormais 31 119 emplois en région Ile-de-France. La croissance est du même ordre sur les autres régions françaises avec 5 167 emplois ETP.

En cumulant CDI et CDD (y compris CDDU), la masse salariale dépasse les 1,6 Mds€.

 

Plusieurs facteurs expliquent ce regain d’activité :

Les productions françaises se tournent de plus en plus… en France

Relocalisation significative des tournages de films français : Le taux de délocalisation passe de 36 % à 22 % avec une hausse + 7 % pour les semaines de tournage en France. Le nombre de semaines de tournage en France pour les productions audiovisuelles progresse de 30 %.

La production hors norme de Luc Besson, Valerian et la Cité des Milles Planètes avec 75 M€ de dépenses en France, 100 jours de tournage et 450 emplois.

• L’effet combiné du crédit d’impôt et du Fonds de soutien de la Région Ile-de-France a permis de localiser plusieurs grosses productions en France comme Au Revoir Là-Haut d’Albert Dupontel (tournage et effets visuels). Les séries françaises, comme Le Bureau des Légendes et Versailles, tournées en grande partie sur les plateaux de tournage franciliens (Bry-sur-Marne et La Cité du Cinéma) confirment ce regain d’intérêt pour l’Ile-de-France.

 

Paris et sa région attirent plus que jamais les talents du monde entier

De plus en plus de productions étrangères choisissent l’Ile-de-France pour y tourner ou bénéficier du savoir-faire des studios de création numérique (animation et effets visuels). L’effet levier du crédit d’impôt international, dont le taux est passé en 2016 de 20 à 30 %, contribue à cette dynamique même si ce n’est pas la seule explication.

• Le retour des tournages étrangers en Île-de-France :

Befikre de Aditya Chopra avec 6 M€ de dépenses en France pour 55 jours de tournage,

– 50 Shades Freed de James Foley. L’équipe s’est installée durant quelques jours au mois de juillet à l’Opéra Garnier et au Louvre,

– Jackie de Pablo Larrain avec Natalie Portman, tourné en grande partie dans les Studios de Paris de la Cité du Cinéma. Les effets visuels ont par ailleurs été fabriqués par la société Digital District.

• L’Ile-de-France reste par ailleurs un territoire très compétitif pour l’animation. Les talents, le savoir-faire et une fiscalité attractive sont le tiercé gagnant pour attirer les productions étrangères en France. Au-delà de l’exemple bien connu d’Illumination Mac Guff (Despicable Me 3), d’autres studios tels que Mikros (Captain Underpants), Cube ou TeamTO réalisent de plus en plus de prestations pour le compte de donneurs d’ordre étrangers.

 

L’année 2016 était déjà exceptionnelle. 2017 confirme la tendance.

La relocalisation de la production française se poursuit, notamment sur les films à gros budget : Dans la Brume de Daniel Roby et Un Peuple et son Roi de Pierre Schoeller, tous les deux soutenus par la Région Ile-de-France, ont été tournés et fabriqués essentiellement en Ile-de-France. On peut également citer Santa & Cie d’Alain Chabat (avec de fortes dépenses en VFX) ou Vidocq, L’Empereur de Paris de Jean-François Richet, soutenu par la Région Ile-de-France (630K€ dont bonus) et tourné sur la base aérienne de Brétigny-sur-Orge, transformée en backlots, mais aussi dans de nombreux lieux franciliens. Le taux de délocalisation reste historiquement bas, sous la barre des 20 %. En outre, le crédit d’impôt Cinéma réformé au 1er janvier 2016 permet de maintenir un niveau d’activité élevé avec la relocalisation en France des productions au budget supérieur à 20 M€, qui avaient tendance à se faire à l’étranger.

 

La France de plus en plus attractive pour la production internationale

Les dépenses de productions éligibles au crédit d’impôt international (C2I) continuent de progresser et les productions du monde entier tournent de plus en plus dans la Région Capitale : Mission Impossible 6 de Christopher Mc Quarrie (25M€ de dépenses avec 35 jours de tournages et l’embauche de plus de 300 techniciens français) ; The 15:17 to Paris de Clint Eastwood (tourné en Ile-de-France et dans les Hauts-de-France) ; At Eternity’s Gate de Julian Schnabel (tourné dans le Val d’Oise) mais aussi des séries TV telles que Sense 8 pour Netflix et Patriot pour Amazon Studio.

La prestation étrangère en animation se portent mieux que jamais : Sherlock Gnomes (Mikros), les productions Illumination Mac Guff, Playmobil (ON Entertainment) et l’industrie des VFX n’est pas en reste (Blade Runner 2049 ; American Gods (BUF)…)

Alors qu’on observe une stabilité de l’investissement dans la production cinématographique française et une baisse du nombre total de semaines de tournage, l’industrie cinématographique et audiovisuelle française tire l’essentiel de sa croissance de la production étrangère et de la relocalisation des tournages français (cinéma et fiction TV).

2018 devrait être une année de consolidation, notamment grâce à l’activité internationale. Cependant, quelques bémols à cette euphorie générale : les difficultés financières rencontrées par certaines grosses sociétés de production et la faible structuration du secteur de la production cinématographique française peuvent freiner la croissance des investissements et le développement de films à gros budgets, à même de doper l’emploi dans le secteur.

 

Agnès Evren, Vice-présidente de la Région Île-de-France chargée de la Culture, du Patrimoine et de la Création, se réjouit que « la réforme du fonds de soutien stimule, dans un même élan, la diversité de la création, la structuration de la filière et son développement économique. Avec un budget dédié de 20,5 M€, en hausse de 20 % en deux ans, notre ambition est de devenir la première région d’Europe en matière de soutien à la production cinématographique et audiovisuelle. »

Pour Jeremy Redler, Président de la Commission du Film d’Ile-de-France et Vice-président du Comité Régional du Tourisme Paris Ile-de-France, « l’industrie mondiale des contenus est en forte croissance et la Région Capitale a tous les atouts pour attirer les talents et les investissements. Le Cinéma et les séries TV représentent également un puissant vecteur de promotion touristique à même d’attirer de nouveaux visiteurs étrangers. »

« Nous produisons chaque année des études pour le monde de la culture et de la création. Au travers de cette analyse de données issues de sa base statistique, Audiens concrétise son rôle d’opérateur de référence en matière d’expertise sociale, au service des professions du cinéma et de l’audiovisuel » déclare Patrick Bézier, Directeur général d’Audiens.