Production propre : les télévisions locales atteignent un seuil historique
Examinée à l’échelle du secteur, la durée des programmes « en première diffusion » est en augmentation significative par rapport à 2017, soit de plus de 18%. C’est la deuxième année consécutive que la croissance est aussi importante.
En outre, alors que 2016 et 2017 marquaient le retour à une certaine stabilité, la « production propre des télévisions locales repart fortement à la hausse en 2018 (+11%) pour atteindre la durée historique de 4.551 heures contre 4.105 en 2017.
Cette augmentation significative s’explique notamment par la couverture des élections communales et provinciales du 14 octobre 2018, pour laquelle les télévisions locales ont fourni des efforts importants et diffusé au total plus de 382 heures de programmes électoraux. Le focus concernant les élections représenté, pour plusieurs télévisions locales, une opportunité d’investir dans des infrastructures permettant une plus importante capacité d’accueil des intervenants et a permis enfin d’établir des synergies ponctuelles avec la RTBF.
Accessibilité : le nouveau règlement est sur les rails
Le Règlement accessibilité de 2018 fixe de nouvelles obligations pour les télévisions locales qui auront 5 ans pour progressivement remplir les nouveaux objectifs d’accessibilité des programmes. Si les nouvelles obligations ne seront contrôlées qu’à partir du prochain exercice, on observe une prise de conscience plus importante de cet enjeu en 2018, Canal C, Télésambre et TV Lux ont notamment pris des initiatives afin d’augmenter le volume de diffusion de programmes rendus accessibles.
Information et éducation permanente : le bémol du contrôle
Le CSA constate des manquements de certains éditeurs relatifs d’une part à la mission d’éducation permanente et d’autre part à celle d’information.
Les conventions précisent les obligations relatives à la mission d’information qui sont de deux types. Le premier point concerne le nombre minimum et la durée des journaux télévisés qui doivent être produits e diffusés par l’éditeur (par exemple 6 JT de 15 min.) ainsi que le nombre de semaines sur laquelle port l’obligation (par ex. 42 semaines). La convention indique que l’un de ces JT peut comprendre pour partie des rediffusions. Le deuxième point stipule que l’éditeur produit et diffuse au minimum deux programmes hebdomadaires d’information pouvant aborder l’actualité politique, culturelle, économique, sociale et sportive de sa zone de couverture et précise le nombre de semaines sur laquelle porte l’obligation (par ex. 38 ou 43 semaines). Deux télévisions locales ne parviennent pas à atteindre le nombre d’éditions de programmes hebdomadaires d’information. Un grief a été notifié à Canal C pour non-respect de cette obligation.
Concernant la mission d’éducation permanente, l’éditeur doit produire et diffuser au minimum un programme mensuel relevant de l’éducation permanente telle que définie par la convention. La matérialisation des objectifs en matière d’éducation permanente varie fortement d’un éditeur à l’autre. Alors qu’il s’agit d’un axe développé et solide chez certains éditeurs, d’autres ne rencontrent pas l’obligation. Au regard des projets qui, selon les éditeurs, sont soit diffusés en 2019, soit en cours de réalisation, le CSA a décidé de suspendre les notifications de grief à la concrétisation effective des projet dans un délai raisonnable. Le CSA belge souligne qu’il portera une attention particulière sur cette obligation lors du contrôle sur l’exercice 2019…
Retrouvez le Bilan télévisions locales 2018 : synthèse transversale