Et Lawo entra dans le stade !

L’histoire récente du constructeur allemand Lawo est intimement liée à celle du sport broadcast des années 2000. Ainsi, la première utilisation du routeur Nova73 remonte aux jeux Olympiques d’Athènes en 2004
Au siège de Lawo, à Rastatt (Allemagne), 330 employés s’activent dans huit immeubles occupant un terrain de 8 000 mètres carrés. © Lawo

 

Depuis, Lawo n’a cessé d’accompagner de ses prouesses techniques les performances des athlètes. À quelques semaines des Jeux de Tokyo, enquête sur une entreprise patrimoniale de notre industrie qui, le 1er janvier, a fêté ses cinquante ans.

L’année 2020, qui marque le 250e anniversaire de la naissance de Ludwig van Beethoven, célébré un peu partout dans le monde, est aussi celle du 50e anniversaire de Lawo, fondé le 1er janvier 1970 par Peter Lawo, père de Philipp, son actuel président depuis 1999. D’ailleurs, c’est dans le monde de la musique que le constructeur allemand s’est d’abord fait un nom, en tant que concepteur de matériel de traitement audio analogique (vocodeurs, filtres…) pour des compositeurs contemporains, tels ses compatriotes Karlheinz Stockhausen et Hans Peter Haller, le français Pierre Boulez ou encore l’italien Luigi Nono. Mais, très vite, l’entreprise de Rastatt s’est forgée une solide réputation de concepteur broadcast, d’abord auprès des chaînes publiques allemandes, avant d’exporter ses solutions dans le monde entier.

 

À la conquête du monde…

Il y a encore quelques mois, l’Europe, le Moyen-Orient, l’Afrique et l’Asie concentraient l’essentiel des commandes de matériel Lawo. Depuis, les Amériques (nord et sud) affichent une progression exponentielle et représentent des marchés où ces commandes ont pris l’ascenseur. D’autre part, depuis quelques années, celles-ci ne se limitent plus à la partie audio (consoles, routeurs, unités de commentaire…), mais comprennent souvent aussi des solutions de contribution vidéo (V__matrix, V__remote4) et le système de pilotage broadcast VSM.

Fin 2019, le constructeur avait déjà vendu dans le monde plus de 1 600 consoles de mixage audio de la série mc², lesquelles disposent de fonctionnalités parfaitement adaptées au direct, grâce à plusieurs niveaux d’automatisation et à la commande à distance de solutions tierces (productions immersives, Waves SoundGrid, etc.). Par ailleurs, un peu plus de 1 000 cars-régies sont aujourd’hui équipés de matériel Lawo. Parfois, l’équipement se limite à la console mc² et au routeur Nova. Dans beaucoup de cas, le système VSM, qui fonctionne sur une dorsale IP, les accompagne. Depuis quelques années, les unités de la série V__line, pour le transport d’images avec ou sans audio incorporé, et la plate-forme V__matrix en font également partie. Le choix de cette dernière est motivé par sa grande capacité de traitement dans un rack, somme toute compact, et par la réduction des contraintes de câblage et de poids qui en découle.

Côté connectivité et traitement vidéo, les unités V__remote4, V__pro8, ainsi que l’applicatif V__matrix contenant des modules C100, se retrouvent de plus en plus souvent aux abords des terrains, dans les locaux techniques et/ou les cars-régies. « Les modules C100 sont des unités de traitement dont la fonction est définie par le logiciel que l’on y installe et sont souvent utilisés comme passerelles (SDI > IP ou IP > SDI), comme générateurs de mosaïques (multiviewers) pour le traitement vidéo et pour des conversions de formats », prolonge un spécialiste maison.

De même, le système VSM (logiciel + matériel) pour le pilotage et l’orchestration des équipements audio, vidéo et de contrôle de toutes marques, qu’ils soient IP ou « baseband », occupe une place centrale au sein de bon nombre de régies mobiles et d’installations fixes (IBC, locaux techniques…). En plus du pilotage uniformisé de toutes les solutions, celui-ci se charge de la configuration, de l’acheminement de flux IP, de l’assignation des unités (caméras, stageboxes, etc.) au local ou véhicule voulu, de la surveillance du fonctionnement et des labels, de la gestion des tallies (vsmTally), etc.

Parmi les tout derniers upgrades logiciels, une avancée spectaculaire de l’application vm_dmv (module virtuel de mosaïque IP UHD pour V_matrix) est son fonctionnement avec une grappe (cluster) de plusieurs modules C100 en vue d’abattre un nombre plus important de routines de calcul. Au sein d’un réseau IP, les modules impliqués peuvent se trouver à des milliers de kilomètres de l’endroit où le fruit de leur travail est « consommé ».

Courant 2020, le principe de grappe deviendra également disponible pour d’autres applications de la plate-forme V__matrix. « Cela s’avère avantageux pour des tâches qui s’annoncent de plus en plus lourdes », pointe le constructeur. Parallèlement, le nombre de modules C100 installés dans les cars-régies ne cesse de croître. Ainsi, les cinq nouvelles unités mobiles de l’américain GameCreek, dont deux ont été livrées à l’automne dernier, embarquent des plates-formes V_matrix et jusqu’à cent modules C100 par unité, « ce qui représente un nouveau record pour les régies mobiles ».

Pour le reste, Lawo continue à optimiser ses solutions existantes en leur greffant davantage de puissance et de fonctionnalités, dont le catalogue ne cesse de s’étoffer, notamment en ce qui concerne le nombre de canaux audio pouvant être traités simultanément.

 

… et du sport broadcast

Pour Lawo, « le secteur sportif est d’une importance capitale, car une bonne partie du direct télévisuel se concentre sur des événements sportifs », souligne-t-on au siège de l’entreprise. Les solutions maison sont ainsi régulièrement utilisées par les opérateurs hôtes des plus grandes compétitions internationales, comme Olympic Broadcasting Services (OBS) pour les jeux Olympiques d’été et d’hiver, Host Broadcast Services (HBS) pour la Coupe du monde de la Fifa, l’UEFA HB pour l’Euro de football ou encore l’Union européenne de radio-télévision (UER/Eurovision) pour divers championnats européens (athlétisme, natation…). Lesquels opérateurs hôtes possèdent déjà du matériel qu’ils complètent souvent avec de la location. Ainsi, en 2016, lors de l’Euro de foot en France, où la technologie utilisée était full IP, « nos appareils de la série V__line et A__line faisaient office de passerelles entre le réseau IP et les périphériques (caméras, micros…). »

De même, lors de la dernière Coupe du monde de football en Russie, la totalité des flux audio entre les différents stades était gérée par des solutions Lawo, donnant lieu au déploiement d’importantes infrastructures de production basées sur des technologies maison.

Enfin, pour les JO de Tokyo, l’été prochain, parmi d’autres matériels, des consoles mc²56 avec des unités DSP A__UHD Core, qui ne sont disponibles que depuis quelques semaines, et des boîtiers de scène A__stage, mosaïques générées par l’application vm_dmv (en UHD), seront mis à contribution lors des épreuves disputées au stade olympique. De leur côté, les cérémonies d’ouverture et de clôture feront appel à des consoles mc²56, équipées de 16 à 144 faders, et des plates-formes V__matrix.

Autant d’événements qui, par ailleurs, ont souvent été prétextes à des « premières ». Ainsi, la première utilisation du routeur Nova73, qui permit à Lawo d’acquérir une renommée internationale grâce à sa fiabilité, remonte aux jeux Olympiques d’Athènes en 2004. De même, la première console mc²56 fit son apparition en 2008, lors des JO de Pékin. Et en 2012, à Londres, Lawo contribua aux premières émissions en 22.2. Avant de commencer, en 2014, à utiliser la technologie IP lors de la Coupe du monde de football au Brésil, après l’avoir étrennée lors de la Coupe des Confédérations, l’année précédente.

De la même manière, en Europe, les consoles audio de la série mc² se sont imposées, au quotidien, dans les cars-régies et les studios de production. Ainsi, en France, celles qui équipent les deux cars-régies les plus récents de France Télévisions (historiquement, France 3 Toulouse et France 3 Strasbourg) sont des Lawo mc²56. Ces unités mobiles sont notamment utilisées pour la couverture des Internationaux de France de tennis et du Tour de France. Le car C42 d’Euromedia, qui est régulièrement mis à contribution pour la production d’évènements sportifs en UHD, est également équipé d’une console mc²56.

Par ailleurs, des surfaces de contrôle Lawo mc²66 garnissent les deux cars de MediaPro France (ex-Imagina), lesquels sont déployés sur de multiples évènements sportifs (matches de Ligue 1, Ligue 2 et autres). Enfin, beIN Sports exploite trois consoles mc²56 dans ses régies de production à Paris. La marque se charge elle-même de la commercialisation de ses produits en France, à l’exception de la gamme de produits spécialement conçus pour les studios des stations de radio. « Notre partenaire ACE Medias Tools nous représente sur ce marché très spécifique », signale le constructeur.

En Asie également, le succès commercial des consoles de la série mc² s’étend bien au-delà du Japon, où elles ont été utilisées lors de la dernière Coupe du monde de rugby et où d’importantes commandes en la matière ont été enregistrées pour les prochains jeux Olympiques d’été. De la même manière, la technologie de mixage automatisé Kick 2.0 a été officiellement adoptée par les diffuseurs des matches de l’élite allemande (Bundesliga et Bundesliga 2) et suscite l’intérêt des instances dirigeantes du football européen et mondial.

De son côté, toujours dans le domaine de l’audio, l’unité de commentaire LCU, qui dispose d’une entrée/sortie analogique pour une utilisation autonome en cas de problème de réseau, s’est imposée dans les dispositifs des plus grandes compétitions internationales : Coupe du monde de rugby au Japon (2019), jeux Olympiques (2008, 2012, 2016, 2020), Coupe du monde et Euro de football (2014, 2016, 2018, 2020)… Les unités des séries A__line et A__stage (stageboxes) sont également souvent sélectionnées pour des événements sportifs. « Cela s’explique en partie par leur capacité à fonctionner dans des configurations remote », fait-on valoir chez le constructeur.

D’autres unités audio souvent utilisées dans un contexte sport sont les nodaux et routeurs de la série Nova73 et, de plus en plus, le PowerCore RP (unité I/O tout-en-un pour les productions à distance utilisant un réseau WAN), lequel, avec jusqu’à 64 entrées, 64 canaux DSP et 16 bus Aux, dispose d’une grande puissance de traitement pour les réseaux AoIP. Quant à l’unité à haute densité A__UHD Core, qui propose 1 024 canaux audio DSP sur 1U, elle permet de répartir cette puissance sur quatre consoles mc²56 ou mc²96 (soit 256 canaux chacune) et fera partie de tous les set-up mis en place lors des grandes compétitions de 2020 afin de maximaliser le nombre de canaux DSP pour les consoles de la série mc².

 

Des outils personnalisables à la demande…

Le dénominateur commun de toutes les solutions Lawo, tant matérielles que logicielles, est leur assise IP entièrement compatible avec des standards ouverts comme l’AES67, SMPTE, ST2110, ST2022-7, Ravenna et le protocole de contrôle Ember+, favorisant ainsi l’interopérabilité avec des solutions tierces. « Le fait que tous nos produits soient basés sur le protocole IP constitue un avantage indéniable en matière de flexibilité pour le direct et, a fortiori, pour des productions sportives », souligne-t-on chez le constructeur.

La force de la technologie IP et des logiciels déterminant la fonction des unités réside précisément dans la possibilité de répondre à des besoins spécifiques. Là où les options disponibles ne couvrent pas les besoins exprimés, Lawo s’efforce de trouver rapidement une solution. Ainsi, côté matériel, l’unité de commentaire LCU a été créée à la demande de HBS, l’opérateur hôte de la Coupe du monde de la Fifa, et n’a été inscrite au catalogue de la marque qu’au terme de l’édition 2014 au Brésil. Ainsi encore, le succès de la plate-forme V__matrix provient en grande partie de sa flexibilité et des nombreuses options disponibles pour les modules C100. De son côté, le PowerCore RP peut être équipé des cartes d’entrée et de sortie voulues, en fonction des sources disponibles sur place. Il peut être piloté à distance depuis une console mc² en régie et, sur place, avec le logiciel VisTool RP.

L’intégration du pilotage de produits tiers dans les consoles de la série mc² existe depuis de nombreuses années et a été en partie inspirée par la chaîne japonaise NHK, laquelle, en 2012, souhaitait retransmettre les JO de Londres au format audio 22.2. Idem pour les paramètres des effets Waves SoundGrid et la commande à distance du processeur audio immersif depuis une console mc²96, qui dispose de 24 à 200 faders, lors des Coupes du monde de football au Brésil (2014) et en Russie (2018). « Cette intégration rend le poste de travail plus compact et permet à l’ingénieur du son de rester dans le sweet spot à tout moment. »

La séparation d’une console mc²96 ou mc²56 en deux sections distinctes, les doubles rangées de faders et la section centrale à seize faders, au lieu de huit, sur la surface de contrôle mc²96 sont également le fruit de requêtes formulées par les utilisateurs.

Quant au système VSM, celui-ci doit de toute manière être personnalisé. Son point fort est de pouvoir ainsi constituer une interface utilisateur pour tous les appareils en régie et sur le terrain. « Les panneaux de commandes existent en plusieurs versions, leurs labels peuvent être modifiés par voie logicielle et si un utilisateur préfère travailler avec des écrans tactiles, des panneaux matériels ne sont même plus nécessaires », fait-on valoir chez le constructeur. Comme la majeure partie des fonctionnalités des autres solutions Lawo repose sur un code logiciel, celui-ci peut être adapté aux besoins les plus pointus. Enfin, une autre personnalisation souvent réclamée par la clientèle est la possibilité du VSM et du logiciel VisTool d’escamoter les paramètres susceptibles de distraire l’utilisateur afin d’éviter des erreurs de manipulation dans le feu de l’action.

 

… et au service de la remote production

De nos jours, pour réduire leurs coûts, les acteurs du broadcast ont érigé en dogme le concept de remote production. Lawo a su répondre à leurs attentes et construire des outils qui contribuent à ce nouvel écosystème. À l’instar de celui mis en place par SiA/Proximus en Belgique. L’opérateur télécom, qui, à l’heure actuelle, partage les droits des championnats belges de Ligue 1 et Ligue 2 avec Telenet et Voo, s’est inspiré de l’exemple de l’Euro 2016 en France, où tous les signaux transitaient par le réseau fibre redondant à 100 Gb/s d’Orange, depuis les dix stades de la compétition jusqu’à l’IBC (International Broadcast Centre).

Outre-Quiévrain, à raison de deux matches par jour (vendredi, samedi ou dimanche), l’un à la suite de l’autre, le principe de production à distance met en œuvre deux véhicules légers munis d’un rack 6U avec tout le matériel nécessaire pour recevoir les signaux SDI des caméras (quatre signaux par unité V__remote4), des micros de terrain et d’interview, ainsi que des unités de commentaire (trois A__mic8) et, enfin, la connexion réseau. Tous les stades belges sont équipés d’une connexion fibre faisant le lien avec les équipements actifs (switch Arista…). Un technicien, trois cameramen et deux commentateurs sont sur place, ainsi qu’un car-régie dans le cas des matches de première division afin de satisfaire aux conditions contractuelles. Les autres acteurs de la production se trouvent à Bruxelles et restent les mêmes pour le deuxième match.

Les flux audio des A__mic8 sont embeddés dans les signaux vidéo et acheminés vers la capitale belge par les V__remote4, via un lien optique à 10 Gb/s pour les matches de première division et seulement 1 Gb/s pour ceux de deuxième division, et ce afin de maîtriser les coûts. Une bande passante néanmoins suffisante, eu égard au standard de compression (Jpeg 2000) utilisé pour les images. À Bruxelles, la régie de production est équipée des mêmes unités V__remote4 que les flight dans les stades et réceptionne les flux qui sont ensuite distribués sous forme de signaux SDI (vidéo) et Madi (audio) aux ayants droit. Tous les signaux sont disponibles séparément.

Grâce à la norme ST2110 et à la possibilité d’utiliser le protocole Ember+ en parallèle, l’équipe de production peut télécommander à distance les V__remote4 (correction colorimétrique, étalonnage, niveaux audio, etc.) dans les deux stades. Les retours vidéo et audio pour les commentateurs et le technicien sur place passent également par le lien optique.

Une plate-forme V__matrix avec vingt modules C100 se charge des multiviewers (mosaïques) dans les deux régies (l’une pour le public francophone, l’autre pour le néerlandophone). Quant au son, celui-ci est géré par deux consoles mc²56 et deux routeurs Nova73 Compact.

De son côté, le système VSM, par le biais de six panneaux de commande logiciels et matériels (LCD), pilote toutes les unités et permet de basculer d’un stade à l’autre à l’issue du premier match, ce qui revient à reconfigurer bon nombre d’adresses IP par un simple clic.

 

De la nécessité de former et d’accompagner

Pour la mise au point et la prise en main de ses produits, Lawo est à l’écoute, non seulement des opérateurs hôtes, mais aussi d’utilisateurs, comme CBS au Canada, par exemple, pour des projets qui requièrent toute une série de développements susceptibles de profiter à l’ensemble du monde du broadcast.

La formation des opérateurs fait partie du « contrat de base » passé avec le client car, ici, les enjeux sont énormes. Certaines formations se font par Skype, tard le soir ou au milieu de la nuit à Rastatt, pour des opérateurs en Amérique du Nord ou en Australie, par exemple.

Le système de pilotage broadcast VSM peut être programmé par les utilisateurs après une formation de deux jours, tandis que les stageboxes audio (série A) et vidéo (série V) proposent une interface utilisateur pouvant être éditée par le biais d’un browser web et/ou avec des scripts.

Pour autant, les enjeux des productions en direct, a fortiori pour des compétitions majeures comme les jeux Olympiques ou la Coupe du monde de football, sont tels que l’on préfère souvent faire appel à l’équipe de configuration Lawo pour ne rien laisser au hasard. En règle générale, un ou plusieurs collaborateurs maison sont d’ailleurs sur place durant l’événement pour intervenir rapidement le cas échéant. De son côté, le « global event manager », qui prépare et programme le matériel à Rastatt, accompagne entre deux et cinq opérations par an.

Au siège de l’entreprise, il est l’un des 330 employés qui s’activent dans huit immeubles occupant un terrain de 8 000 mètres carrés. Et une petite centaine se répartit entre les différentes implantations à l’international (États-Unis, Royaume-Uni, Canada, Chine, Singapour, Benelux, Suisse). La fabrication de tous les produits, tant logiciels que matériels, est centralisée à Rastatt, tandis que les équipes R&D sont domiciliées en Allemagne, en Suisse, aux États-Unis et au Royaume-Uni. Dans ces antennes délocalisées s’ébauchent les solutions du futur. Mais on n’en saura pas plus car, désormais, « toute nouveauté doit être commercialement disponible dans les trois mois suivant sa présentation officielle. »

 

ESSAI TRANSFORMÉ AU JAPON

Contractuellement tenu à des règles de confidentialité, le constructeur n’a pas souhaité nous communiquer les détails de sa participation à la dernière Coupe du monde de rugby, du 20 septembre au 2 novembre 2019, au Japon, dont les images ont été produites par IGBS, la joint-venture créée par IMG et HBS. Néanmoins, selon nos informations, le set-up déployé pour l’occasion aurait été le suivant :

  • Liens 10 Gb/s (redondance rouge/bleu) pour tous les stades, sauf Tokyo (2 x 40Gb/s fibre noire, connexion directe à l’IBC2 via un applicatif V__matrix, lui-même relié à l’IBC avec un autre V__matrix).
  • Partie vidéo (HBS) : 63 modules C100, dont 51 pour le streaming.
  • Liens audio : connexion Ravenna à la matrice de commentaire Nova73 à l’IBC (signaux des unités de commentaire LCU).
  • VSM pour routage, surveillance/système d’alerte, pilotage de paramètres (serveurs VSM redondants) et configuration des sites utilisés.
  • Applications pour modules C100 : 9 mosaïques vm_dmv (configuration avec The Wall, le logiciel d’agencement de Lawo), vm_streaming.
  • Autres : quatre V__remote4 pour alignement Dolby et embedding MADI, pilotage des V__remote4 via VSM (paramètres : retard, détection et alignement Dolby, transfert de vignettes).
  • Formats vidéo utilisés : HD, 3G UHD.
  • Unités de commentaire LCU (propriété de HBS) : 12 kits de commentaire avec 40 LCU par stade.
  • 4 consoles Lawo + consoles d’autres marques.

 

Article paru pour la première fois dans Mediakwest #36, p. 94-99. Abonnez-vous à Mediakwest (5 numéros/an + 1 Hors série « Guide du tournage) pour accéder, dès leur sortie, à nos articles dans leur intégralité.