EURO 2016 – Visite au cœur de l’IBC (Partie 2)

...Suite de notre visite organisée par EVS à l’IBC de l’Euro 2016* au mois de juin dernier, après les premiers matchs. Le Cloud bientôt ? (Première partie publiée hier)
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Sur l’IBC, il y avait 40 chaînes. Toutes disposaient de points de distribution, de contribution et de création, et pouvaient ainsi se trouver à proximité des flux UEFA. « Si nous mettions en place un IBC pour la Ligue des champions, la situation serait la même, à ceci près que les chaînes utiliseraient un IBC virtuel s’il était disponible, ce qui est envisageable d’ici à 2020 : nous continuerons d’offrir une infrastructure physique et ajouterons des services virtuels supplémentaires », précise Bernard Ross.

Les chaînes voudront toujours envoyer leurs journalistes dans les stades, près du terrain, mais si elles décident de centraliser la production dans leurs studios, cela représente une capacité supplémentaire et non une réaffectation de leur capacité existante.

« Mon domaine de travail – et c’est un sujet dont nous parlons avec le comité exécutif de l’UEFA, entre autres –, depuis 2006, ce n’est pas de définir une liste de services pour générer un certain niveau de revenu. Ce que je fais, c’est de répertorier les services que les chaînes souhaitent et leur permettre de diffuser l’Euro sur tous les écrans pendant un mois. En obligeant les chaînes à venir à l’IBC pour accéder à nos services, nous pourrions nuire à cet objectif », fait remarquer Bernard Ross.

 

Le futur

L’IBC, outre les moyens de production, présentait dans un espace ce qui pourrait être une vitrine technologique du futur des prochaines échéances sportives. « Nous avons voulu dans cet espace présenter les services que nous offrons actuellement aux chaînes, mais également avoir une vision prospective avec des solutions sur lesquelles nous travaillons en vue de les intégrer à notre offre à l’avenir, c’est-à-dire dans six mois à deux ans maximum. Ce ne sont pas des projets lointains, mais des technologies qui sont presque prêtes pour la production », indique Olivier Gaches, digital media manager pour l’UEFA.

Cette édition de l’Euro est la première au cours de laquelle l’UEFA a proposé des contenus en 4K, avec huit matchs (douze caméras pour la 4K, contre 45 pour la HD). La 4K, c’est quatre fois plus que la HD, ce qui nécessite une bande passante quatre fois supérieure pour distribuer les contenus, et donc des coûts plus élevés.

« Nous n’avons cependant pas le choix : nous offrirons des contenus en 4K dans tous les cas. En termes de production, la 4K a certaines particularités : par exemple, elle se prête mal aux mouvements panoramique rapides, et préfère les vues fixes avec un niveau de détail élevé. Il faut donc penser cela lorsqu’on produit en 4K », insiste Olivier Gaches.

Un autre grand avantage de la UHD, c’est la possibilité de recadrer : à terme, il sera possible d’avoir une caméra panoramique 8K filmant tout le terrain, et suivre l’action en n’affichant qu’une partie de ce cadre pour produire une image en HD. En plus des images en 4K, L’UEFA a déployé la technologie Dolby Atmos pour produire un son immersif. Il était possible de consulter les contenus sur une variétés de devices (tablette, smartphone, …) utilisés par les fans qui pouvaient durant la compétition suivre les informations sur les équipes favorites.

L’UEFA a profité de l’Euro pour faire des tests de captation 360. Tous les jours, des prises de vues étaient effectuées dans divers emplacements, le but étant à terme de créer une expérience à haute valeur ajoutée à offrir aux chaînes et donc aux supporteurs. Les images étaient filmées avec une caméra OZO de Nokia.

« Avec les expériences que nous réalisons, il y a plusieurs choses à souligner. D’une part, nous avons trouvé des emplacements, dans le stade, uniques en termes d’images, par exemple pour les cérémonies d’ouverture ou pour la remise de la coupe. Ensuite, nous travaillons sur la réalité virtuelle, en permettant au spectateur de se placer dans des lieux privilégiés pour voir l’action. Nous allons publier ces images sur Livex à la fin du tournoi pour les chaînes, et j’aimerais que nous mettions en place des processus pour utiliser ces caméras, par exemple pour afficher des statistiques en direct concernant le joueur à l’écran ou pour voir le match depuis n’importe quel siège dans les tribunes », conclut Olivier Gaches.

 

* Cet article est paru pour la première fois dans Mediakwest #18, pp.66-68. Soyez parmi les premiers à lire nos articles en vous abonnant à notre magazine version papier ici 

La première partie de cette visite est accessible ici