EVS était au rendez-vous de l’Euro 2016

Partenaire stratégique d’UEFA HB, l’opérateur hôte de l’Euro, la société belge a assuré, cette année encore, toute la partie captation, indexation, enregistrement, browsing, mise à disposition du contenu dans les fan-zones et sur tous les écrans géants, ainsi que toute l’acquisition du matériel ENG et tous les transferts de fichiers vers les broadcasters et les plates-formes dédiées, y compris les applications de produit blanc (« white label ») de l’UEFA, depuis l’IBC (l'International Broadcast Center) et le cloud.
EVS_C-CAST_IBC.jpg

 

Pour EVS, qui a dépêché en France 27 collaborateurs (13 à l’IBC, 14 sur les différents sites), les éditions de l’Euro se suivent et se ressemblent plus ou moins. Ainsi, dans la continuité du set-up mis en place en 2012, deux feeds de contribution furent produits cette année.

Le premier (clip emotion feed) compilait toutes les images montrant les réactions des joueurs, comme les « hero shot » (séquences de joie collective après un but), ou du public, et faisait appel à une station de gestion de contenu IPDirector sur chacun des dix stades de la compétition.

Le second (clip action feed) proposait un résumé des meilleurs moments du match, géré sur site par une station MultiReview, qui a fait sa première apparition lors du Mondial de 2014 au Brésil. L’un et l’autre furent distribués sous forme de flux standard SDI au débit de 1,5 Gbps non compressé.

Comme en 2012, avec deux feeds de contribution, le prérequis était de renforcer la puissance des machines et la capacité de transfert. Dans cet esprit, les nouveaux serveurs XT3 disposent aujourd’hui d’un triple réseau d’échange de contenus reposant sur le xNnet, réseau propriétaire d’EVS, pour les transferts en interne, un réseau de transfert de médias à 10 Gbps et un double port réseau LAN.

Sur les stades de l’Euro, les serveurs XT3 ont tous été configurés en mode Channel Max, soit 12 canaux en entrées et sorties. Seize machines furent déployées sur chaque site : douze pour les replays, une pour le clip emotion feed, une pour le clip action feed, une pour les résumés divers d’après-match et une dernière pour le fantertainment (écran géant dans le stade).

Par ailleurs, au Centre international de radio-télévision (en anglais, IBC), installé porte de Versailles, à Paris, neuf serveurs XT3/XS ont géré jusqu’à 48 flux entrants simultanés lors des matches de poule (12 par match, en tenant compte des double headers lors du premier tour de la compétition, où quatre matches pouvaient avoir lieu le même jour). Enfin, sept XT3 ont servi à la production des huit matches en 4K.

De la même manière, les objectifs initiaux du C-Cast furent les mêmes qu’en 2012 : permettre un choix éditorial d’angles isolés en temps réel et les mettre à disposition sur une plate-forme « second écran ». La solution a été déployée sous l’ombrelle de Deltatre, la société italienne en charge de l’ensemble de la partie multimédia, laquelle a sélectionné et diffusé, via son player Diva, les contenus multi-angles (jusqu’à quarante-cinq) générés par le C-Cast. Huit chaînes partenaires auraient ainsi commandé l’application en marque blanche (« white label ») créée par Netco Sports pour le compte de l’UEFA. 

 

Pléthore de nouveautés

Comparé à celui de 2012, le set-up de cette année a fait néanmoins sa part à la nouveauté. Ainsi, une nouvelle plate-forme (C-Next) a permis le partage et l’échange de contenus (flux Live, matériel ENG, images d’archives) entre les différents sites, l’IBC et  Genève, où étaient centralisées les copies numérisées des compétitions de l’UEFA.

De même, deux stations de browsing (Xplore), via une interface web disponible à l’IBC pour les équipes  d’UEFA HB, l’opérateur hôte, ont permis d’accéder aux contenus des XT3 en cours d’enregistrement sur les stades afin de créer des clips et de les importer via des LAN et WAN. 

À travers ces mêmes réseaux, il a également été possible, d’une part d’accéder à la plate-forme genevoise de gestion des archives de l’UEFA pour enrichir les productions gérées depuis l’IBC, d’autre part de transférer les flux vidéo multi-angles, ainsi que les métadatas associées, vers la cité du Léman et Paris. « L’accès aux matches archivés était possible deux heures seulement après le coup de sifflet final », précise Nicolas Bourdon, directeur marketing.

Outre la distribution de séquences clés en multi-angles sur les applications « second écran », la production de 8 matches en 4K et l’augmentation du nombre de caméras (46, dont 36 dédiées au jeu, par match de poule), un autre changement notable par rapport à 2012 concerne l’abonnement à des RSS feeds (flux de news vidéo). Les ayants droit ont ainsi pu choisir à l’avance les contenus (interviews, conférences, entraînements…) qui les intéressaient, produits par les 43 équipes ENG formées pour l’occasion, et les recevoir automatiquement.               

Mais la principale nouveauté résidait dans l’implémentation de l’IngestFunnel (« entonnoir d’enregistrement »). Cette solution a permis aux équipes ENG d’envoyer directement leur matériel, avec toutes les métadatas associées, à l’IBC pour conversion au format AVC-I OP1A et transfert vers le serveur central (Livex).

 « Ce mécanisme de livraison ne fonctionne pas seulement pour les besoins de l’opérateur hôte, mais permet aussi à un détenteur de droits d’importer ses propres fichiers ENG via un Xfile », précise Luc Doneux, vice-président délégué, en charge des grands événements sportifs.

Au cœur du set-up mis en place par EVS, le Livex reposait intégralement sur la technologie XStore SAN. Utilisé comme plate-forme de partage avec les chaînes partenaires, celui-ci centralisait les flux Live (12 par match), tout le matériel ENG en provenance des différents sites, quatre canaux de contenus (conférences de presse, interviews…) en MDM1, quatre canaux d’ingest en bande de base, les produits édités à l’aide des stations Adobe, ainsi que les contenus multi-angles importés depuis la plate-forme C-Cast déployée sur site. Ses capacités ont été optimisées afin de pouvoir stocker 4 000 heures d’images en haute et basse résolution, constituées pour un tiers environ de flux Live et pour les deux autres tiers de programmes additionnels.

Pour l’accès au Livex, qui utilisait une bande passante à 30 Gbps, 29 stations de browsing (IPBrowse), 9 unités de stockage portables Xfly et 9 serveurs XT3 furent mis à la disposition des quatorze détenteurs de droits ayant commandé le service.

 

Trois configurations

Le browsing et l’import des contenus s’opéraient suivant trois configurations. Dans la première, les ayants droit présents à l’IBC ont opté pour un browsing en basse résolution (codec H264 à 2 Mbps) et importé les séquences utiles, sous forme de clips, en haute résolution (AVC-Intra à 100 Mbps) sur une unité de stockage Xfly2, d’une capacité de 8 Tb. Pour ceux à distance, une interface de browsing web (IPWeb) leur a permis de sélectionner et d’accéder à tous les contenus du serveur central.

Dans la deuxième configuration, une station IPDirector et un serveur XT3 (4u) étaient venus compléter la donne initiale afin de permettre aux ayants droit d’importer et de restaurer les clips pour une utilisation immédiate (playout).

Enfin, « la troisième configuration a consisté à ajouter une station de browsing IPBrowse aux deux précédentes », conclut Nicolas Bourdon. 

A l’IBC encore, EVS a fourni 38 stations IPBrowse et 30 stations IPDirector (17 pour le browsing, 13 pour le logging ou indexation) pour les besoins de l’opérateur hôte.

Par ailleurs, l’editing a fait appel à des stations Adobe Premiere Pro. Au nombre de trente-six, celles-ci avaient directement accès aux contenus stockés sur le serveur central, grâce à la solution de plug in d’EVS (IPLink) intégrée à l’interface.  

 

En route pour l’Euro 2020…

Enfin, dans l’optique de l’Euro 2020, qui sera pour la première fois décentralisé avec des matches dans pas moins de treize pays, EVS testera un nouveau workflow de production à distance (remote production) lors d’un match des huitièmes de finale.

Pour l’occasion, un mélangeur Dyvi sera utilisé, dont la caractéristique est de reposer sur une technologie IT. Le panel, entièrement géré par un système software, est relié par un réseau Ethernet à des processing modules (PM). Ces unités de contrôle vidéo gèrent jusqu’à 32 in et 16 out. Plusieurs peuvent être déployées sur un stade et connectées à un panel distant, permettant ainsi une mutualisation des ressources, typiquement pour une superproduction comme l’Euro.