
Dévoilée à l’occasion des 31ème Rendez-vous d’Unifrance, cette étude confirme a vitalité et la diversité de la production hexagonale.
Un seuil symbolique franchi pour la 4ème fois en 30 ans
En 2024, les ventes de programmes audiovisuels français atteignent 209,6 M€, en légère progression (+3 %) par rapport à 2023. C’est la quatrième fois en trois décennies que le seuil des 200 M€ est franchi (après 2017, 2022 et 2023).
Le montant global de l’export, qui inclut les ventes mais aussi les préventes et les apports en coproduction, atteint un niveau record de 401,2 M€ (+29,7 % en un an). Cette dynamique est portée par la hausse spectaculaire des préfinancements étrangers :
- 116,2 M€ d’apports en coproduction (+58,7 %)
- 75,4 M€ de préventes (+131,2 %)
Fiction et documentaire solides, animation en repli
La fiction reste le premier genre exporté avec 75,2 M€, soit 35,9 % des ventes totales. Des Séries « light crime » comme Tropiques Criminels ou Astrid et Raphaëlle ou encore des séries événements comme Cat’s Eyes ou La Fièvreportent cette réussite.
Le documentaire qui affiche une légère regression (–6,2 % sur un an) demeure au-dessus de la moyenne décennale avec 44,3 M€. Les thèmes porteurs à l’international incluent l’histoire, la science (Supernature), le sport (Futurs champions, le prix de la gloire) ou les affaires sociétales.
L’animation quant à elle recule à 46,1 M€ (–9,9 %). Si des franchises établies (Miraculous, Grizzy et les Lemmings, Molang) continuent de séduire, le marché souffre du manque de prises de risques des acheteurs et d’une forte baisse en Amérique du Nord (–36,8 %). L’animation reste toutefois le 2ème genre exporté (22 % de part de marché), avec un rebond marqué des préventes (+104 %).
L’Europe, premier marché de l’export français
L’Europe de l’Ouest demeure la première zone d’export avec 90,5 M€ (43,2 % des recettes mondiales). Elle devance désormais l’Europe centrale et orientale (16,6 M€) qui devient la 2e zone de vente (+1,5 point).
L’Amérique du Nord chute à son plus bas niveau historique avec 16,5 M€ (7,9 %), contre 19,2 M€ en 2022. L’Asie/Océanie recule également à 13 M€, au plus bas depuis 2008.
La Belgique confirme sa position de premier acheteur avec 24,4 M€ (+53,2 %), devant l’Allemagne/Autriche (12,6 M€) et l’Italie (12,5 M€). Les États-Unis tombent au 6e rang (7,7 M€).
Les plateformes au centre de la croissance
Les revenus issus de l’exploitation sur les plateformes étrangères progressent fortement : 40,9 % des recettes d’export en 2024, contre seulement 11,2 % en 2015.
Les droits TV (y compris 360°) restent toutefois dominants, avec 52,7 % des ventes.
Les droits multizones sont en hausse à 57,9 M€ (+25,1 %), portés par l’AVoD (16,6 M€, revenus doublés en un an).
Un secteur résilient dans un contexte tendu
Si les résultats sont encourageants, le rapport souligne des conditions de marché difficiles : restructurations, suppressions de postes, baisse des commandes, négociations plus longues et concentration sur les IP fortes. Les petits exportateurs sont particulièrement fragilisés.
Pourtant, ces performances confirment le dynamisme, la diversité et la qualité de la production française. La France reste la 2ème nation européenne la mieux représentée à l’international sur les plateformes SVOD et dans la programmation des chaînes étrangères.