Une femme dans la tech… Sept questions à Anaïs Libolt chez Dolby

A la veille de la journée internationale des droits des femmes, le 8 mars, Anaïs Libolt, responsable Home Entertainment chez Dolby France, fait le point sur son parcours de femme travaillant dans les nouvelles technologies...
Anaïs Libolt est responsable Home Entertainment chez Dolby France © DR

Quel poste occupez-vous actuellement ?

Je suis Responsable du Home Entertainment chez Dolby.  J’ai suivi des études à l’École Louis Lumière en section son, plus axées sur le cinéma, précédées d’une prépa et d’un diplôme de physique. J’ai également appris la musique classique et je joue du cor depuis mon plus jeune âge.

À la fin de mes études, j’ai réalisé́ un mémoire orienté vers les technologies dédiées au son multicanal à la télévision qui abordait le périmètre des métadonnées du Dolby Digital. Alors que mon projet professionnel était à l’origine orienté vers  le mixage, j’ai été sollicitée dans le broadcast où il y avait besoin de mes connaissances.

Avant d’intégrer Dolby, j’ai travaillé pour Canal+, TF1, Arte. Au bout de quelques années, je suis devenue « experte Dolby ». Ma connaissance de certains domaines comme le loudness en diffusion télévisuelle (niveaux sonores) m’a permis d’être en relation avec beaucoup d’intervenants dans la chaîne de production et de diffusion des contenus. J’ai été embauchée en 2010 chez Dolby sur un poste assez ouvert dédié à la télévision, j’était alors la première employée Française de cette société américaine. Avec le temps, mon périmètre s’est agrandit au Home Entertainment, c’est-à-dire le broadcast, le Home Cinéma, la musique, le gaming…

Mon rôle principal est de gérer les partenariats pour favoriser l’adoption des technologies Dolby dans les contenus et les services.

 

Pensez-vous qu’il y ait des obstacles à la réussite des femmes dans la tech ?

Je remarque que cela est de moins en moins le cas. De plus en plus de femmes occupent des postes haut placés, des rôles clefs dans les entreprises françaises ou internationales. En revanche, en tant que femme experte dans le secteur des nouvelles technologies, je dirais qu’il faut certainement plus prouver son expertise et sa légitimité qu’un homme aujourd’hui. A la fois parce que l’extérieur le demande, mais aussi parce que les femmes sont plus sujettes au syndrome de l’imposteur que les hommes !

A titre personnel, je ne suis pas à l’aise avec les situations de compétition où il faut se battre pour sa place ; le conseil pour les femmes (et les hommes !) est d’aborder l’entreprise comme l’équipage d’un navire : pour un bon fonctionnement, chacun doit être respectueux de sa place et de celle des autres, tout en ayant une vue d’ensemble.

 

Que peuvent faire les entreprises pour soutenir la carrière des femmes travaillant dans les nouvelles technologies ?

Proposer des formations régulières et intégrer les femmes de l’entreprise dans un processus de carrière évolutive, que ce soit d’un point de vue d’encadrement, commercial ou stratégique. Mettre en avant des « role models ». Favoriser la diversité des candidats lors des recrutements. Permettre des aménagements de carrière lors d’une maternité… Et intégrer des changements sociétaux bien au-delà du monde de l’entreprise ce qui passe aussi par valoriser les soft skills !

 

Comment envisagez-vous votre travail en tant que responsable et manager d’équipe ?

J’ai appris professionnellement avec des personnes respectueuses, favorisant la confiance et l’autonomie, cela m’a beaucoup influencé. J’ai tendance à penser qu’une bonne communication est la base du travail d’équipe et je valorise les moments d’échange. Encore une fois pour moi les « soft skills » ou compétences interpersonnelles sont tout aussi importantes que les compétences techniques.

 

Quel est la stratégie de Dolby pour être plus inclusif ?

Il y a au sein de Dolby plusieurs groupes de femmes, qui font partie de l’initiative « Diversity and belonging ». Ces groupes induisent une solidarité naturelle, mais mettent aussi en place des espaces de parole, des formations et des temps de rencontre. Il y a aussi des interviews de femmes publiées pour l’interne. Une attention est portée à ce qu’une chance égale soit donnée aux candidats de « la diversité » lors des embauches. Il y a également des initiatives pour sensibiliser les jeunes femmes à l’université et dans les écoles des filières techniques.

 

Comment envisagez-vous votre futur chez Dolby ?

L’entreprise a presque 60 ans et a su passer plusieurs révolutions technologiques dans le divertissement. Je crois beaucoup à sa capacité à innover pour permettre au grand public d’apprécier les films, la musique, les jeux… dans les meilleures conditions quel que soit l’environnement. J’ai toujours du mal à expliquer simplement ce que fait Dolby, mais s’il fallait le résumer à l’extrême : la touche de magie qui transporte le spectateur dans le monde du créateur !

Ce qui est intéressant, c’est le mouvement perpétuel et les avancées technologiques. Chez Dolby, plusieurs technologies ont été développées pour différents univers. Au départ, on ne parlait que du son 5.1 pour le cinéma et l’audiovisuel. Maintenant, on évoque aussi les images HDR, le son immersif Dolby Atmos, la musique, le gaming et encore plus récemment l’automobile. C’est passionnant de contribuer à l’amélioration des technologies du son et de l’image en lien avec nos partenaires.