Grass Valley – L’innovation comme clef de voûte

Il est difficile pour une entreprise « hardware » d'effectuer un virage stratégique vers le software. C'est pourtant la « mue » qu'effectue actuellement Grass Valley. Depuis sa reprise par le groupe Francisco Partners, Grass Valley a revu ses fondamentaux, se rapproche de ses clients en ouvrant de nombreux bureaux en Europe, prend en compte leurs demandes et transforme leurs attentes en une série de produits, plateforme et services innovants.
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Grass Valley a décidé de recentrer ses activités sur trois axes principaux : news, live (entertainment & sport), et diffusion. Pour cela, la société propose un ensemble d’outils « modernes » dans leur utilisation, tirant parti des évolutions technologiques et des nouvelles habitudes de consommation. Pour revenir sur le devant de la scène, Grass Valley ne relâche pas ses efforts et mise sur des produits innovants. Ainsi l’entreprise dépense 20 % de son chiffre d’affaires en recherche et développement. Les principaux centres de R&D sont aux États-Unis, Japon, en Allemagne et aux Pays-Bas.

 

Nouvelle génération de caméra

Grass Valley a semble-t-il compris la logique économique actuelle, en proposant des produits dans un  environnement de services, et accompagne ses clients et le marché vers la délinéarisation de la production, avec notamment un paiement à l’acte, comme pour la proposition faite autour des caméras LDX.

La caméra LDX, ou plutôt faut-il parler de plateforme LDX, est équipée d’un capteur CMOS 2/3″ développé par Grass Valley. Dotée d’une grande sensibilité et d’une large plage dynamique, la caméra est disponible en différentes versions. Le coeur ne change pas mais selon les options logicielles choisies par le client, la caméra pourra travailler dans un nombre croissant de formats. En résumé, le client peut acheter pour une durée plus ou moins longue une licence. Ce principe d’e-licensing permet de baisser le montant de l’investissement en termes d’achat. Imaginons, un client prestataire dans la vidéo mobile peut acheter un parc de caméras LDX avec une licence de base. Pour un événement spécial dans une durée donnée, il prend une licence flottante. La caméra est compatible avec la transmission 3G, lui permettant par exemple de tourner en HD. Il existe 4 versions (Flex, Première, Elite, Worldcam). La version haut de gamme, Worldcam, la plus complète, travaille jusqu’en 1080p.

Toujours dans cet esprit « facilitateur », Grass Valley propose les berceaux d’accueil XCU pour les modules de transmission 3G des caméras LDX, qui permettent de passer les caméras par exemple d’un car vidéo à un autre très rapidement. Au final, un gain de temps (reconfiguration automatique des modules) et donc un gain économique. Tout est déjà câblé, il suffit de mettre en place la station dans le berceau et le tour est joué.

Grass Valley, toujours dans ce souci de pragmatisme, propose en partenariat avec la solution Mediornet de Riedel et JMG Support, la possibilité de transmettre plusieurs caméras sur une seule fibre, de transmettre différents types de signaux depuis toute entrée ou sortie. Cette technologie est utilisée par chaîne suédoise SVT.
Les distances entre la caméra et la régie peuvent atteindre jusqu’à 10 000 m.

 

Bien plus qu’un ralenti

Le serveur de relecture, K2 DynoS, vient titiller EVS. Ses points forts sont notamment une architecture moderne, un écran tactile très grand, facile à prendre en main et une orientation IP. Le K2 Dyno S, entièrement configurable, peut partager facilement des fichiers et les métadonnées associées. Il sera utilisable en pré-production, en important les habillages, les promos. Durant l’événement le Dyno S pourra relire  instantanément les fichiers en ralenti, créer des playlists, gérer des métadonnées, et même assurer des fonctions de montage. La solution de montage Edius est désormais embeddée dans K2 Dyno S.

 

Il est donc possible de faire du montage directement dans le serveur. Le serveur sera enfin utile en post-production, facilitant l’export des « highlights » vers le monteur, et pourra faire de la consolidation de contenus vers les archives. K2 Dyno S est polyvalent, versatile tant en termes de formats que de fonctionnalités. Ainsi, le DynoS est compatible avec le DVCPro, AVC-Intra, Mpeg, DNxHD. L’option ChannelFlex assure une configuration  sur-mesure des entrées/sorties, il est possible d’avoir quatre entrées et deux sorties, ou bien six entrées et une sortie. Cette option sera également requise pour le support jusqu’à 2 canaux HD à 3X ou 2X le Super Slow Motion. Là encore, Grass Valley privilégie l’option software, pour alléger la facture sur le matériel.

Les Dyno S peuvent travailler en mode collaboratif et se partager les fichiers entre plusieurs machines. La surface de travail tactile est la clef de voûte du système, et permet, après un apprentissage rapide, de gagner un temps précieux en production.

La version 3.0 de Dyno S autorise l’ajout d’un point de pause lors de la relecture. Cela sera utile pour mettre en évidence une action sportive. Lorsque le ballon touche le poteau des buts par exemple, ou lorsqu’un joueur est hors jeu.

 

GV Director, la créativité

Un constat : les diffuseurs réinvestissent vers les contenus. Ils ont compris que la valeur ajoutée réside dans les programmes. Toutefois les budgets restent contraints et GV Director les séduira. GV Director est un nouvel outil pour la production, il repense la façon de produire des contenus en associant dans la machine de nombreux outils comme un processeur vidéo, un générateur d’effets multicouches, un module de création graphique, un mélangeur audio, du ralenti…

Le GV Director, capable de gérer jusqu’à 8 caméras, autorise plus de créativité et est relativement simple à utiliser. Il peut travailler comme mélangeur/générateur d’effets en satellite d’un mélangeur principal ou en version « stand alone » pour de nombreuses applications. Le GV Director est intuitif, ce qui n’est pas le cas des mélangeurs traditionnels. Il est très efficace, facile à configurer et trouvera sa place dans les unités de vidéo mobile, dans les régies en flight case. Sa compacité, sa polyvalence n’ôtent en rien à sa créativité. En amont de l’événement, l’opérateur peut préparer sa liste d’effets, importer des séquences dans le serveur local. Le GV Director dispose d’un multiviewer intégré, une fonctionnalité de plus qui facilite le travail des opérateurs. Le GV Director n’a pas échappé à l’évolution actuelle des surfaces de contrôle, et le panneau de contrôle est tactile.

On a l’impression d’avoir une tablette iPad en face de soi, et du coup la navigation et les paramétrages apparaissent simplifiés. L’opérateur voit le clip sous forme d’une vignette, la plupart des formats (image, vidéo et graphiques) sont supportés. L’assignation de boutons se fait depuis l’écran tactile. Le GV Director repose sur un puissant outil d’authoring permettant de fabriquer des habillages complexes et puissants. Le GV Director est livré avec des librairies pour créer des effets facilement.

 

Stratus, une couche au-dessus

Stratus est une sur-couche qui est capable d’administrer l’ensemble des outils, des workflows avec une personnalisation de l’espace de travail. Stratus propose un écosystème complet pour récupérer les métadonnées, EDL, Proxies, entrées/sorties, et management des fichiers des applications Grass Valley et de parties tierces. Grass Valley possède une offre complète, de la prise de vue à la diffusion. Stratus peut être comparée à une épine dorsale qui administre l’ensemble des outils connectés sur le réseau. Les produits se reconnaissent les uns, les autres. Il devient simple d’échanger les médias de façon centralisée sur le réseau. Les workflow sont évolutifs et flexibles.