Interview de Julien Levy, fondateur et directeur de Digital Immersion (Web TV)

Digital Immersion est une société de prestations techniques, de conseil et de services en production vidéo 360° fondée par Julien Levy. Ce dernier, qui est intervenu dans le cadre de la journée What’s next : Immersion 360, en octobre dernier sur Screen4ALL Forum, évoque pour nous le chemin parcouru par sa société, pionnière dans la production et l’intégration de ce format qui a le vent en poupe sur le web...
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«  J’ai créé la société Digital Immersion il y a sept ans, il s’agissait de la première société française à réaliser de la vidéo 360° en France, avec des caméras qui permettaient de faire du « live » 360°. Nous avons mené notre premier projet avec Orange Sport, dans ce cadre, nous avons principalement filmé des événements sportifs, que ce soit du foot, de la boxe ou du tennis, que nous transmettions en direct sur le site Internet d’Orange Sport et sur les applications mobiles. Puis, petit à petit, nous nous sommes dirigés vers le « corporate ». Aujourd’hui, nous travaillons principalement avec les agences de communication qui nous apportent des « briefs ». Nous sommes là en tant que prestataire technique pour répondre à leurs demandes et les accompagner dans la production de contenus immersifs.

Nous avons eu beaucoup de défis technologiques à surmonter. Le premier, il y a déjà sept ans de cela, concernait la puissance des machines et les bandes passantes. Nous sommes arrivés à un moment où personne n’avait pas suffisamment de puissance pour lire ces vidéos qui sont très lourdes et qui consomment beaucoup de ressources, tant sur ordinateurs que sur mobiles et tablettes. Nous avons donc dû trouver des solutions, par exemple pour mobiles et tablettes, développer des applications  tirant partie des accélérateurs graphiques, pour faire tourner ces vidéos 360° convenablement, à une bonne cadence d’images sur les téléphones.

Pour ce qui concerne la partie production, nous avons dû faire preuve d’ingéniosité… Le champ de l’image voit tout, on est obligés de cacher les techniciens, le caméraman qui va porter la caméra. Du coup, nous avons fabriqué des chariots électriques pour réaliser des travelings, usiné des pièces un peu différentes pour faire, par exemple, des vues subjectives. Nous avons par exemple  développé un casque qui supporte la caméra avec des contrepoids pour stabiliser quelque peu l’image et avoir les plans les plus fluides possibles.

Nous ne sommes pas fabricant, nous utilisons les caméras qui sont sur le marché. Il y a sept ans, il n’y avait pas de choix… Nous avons quelque peu détourné une caméra de télésurveillance pour pouvoir faire de la vidéo 360° !  Aujourd’hui, nous utilisons surtout des GoPro, mais nous avons  travaillons aussi avec des DSLR, des RED. Il existe beaucoup de possibilités, tout change très vite. Mais en termes de logiciels de postproduction et de lecteur vidéo, nous développons encore beaucoup en interne…

Depuis sept ans, nous cumulons un nombre important de références télévisuelle. En 2015, nous avons ainsi travaillé sur « The Voice » avec TF1. Nous étions sur le plateau pendant les « primes » de l’émission, au milieu du plateau à 360°. Chaque soir, sur le site MyTF1, nous comptions 10 000 à 12 000 utilisateurs qui se connectaient à la vue subjective de notre caméra 360°. Cette audience pouvait apprécier le programme depuis le centre du plateau et partager tout cela sur les réseaux sociaux. Ces expériences suscitent énormément l’engagement : elles sont sur tous les réseaux sociaux, les blogueurs peuvent les partager. »