Les communicants surévaluent l’importance des réseaux sociaux et des influenceurs

Tandis que les professionnels privilégient les réseaux sociaux et les influenceurs pour communiquer, le grand public continue à s'informer majoritairement via les marques d’information et les médias traditionnels : chaînes TV d’information et presse online et offline... Voici un bien étrange différentiel de paradigme mis en évidence par une étude Kantar basée sur une enquête de terrain.
Etude Kantar , les communicants surévaluent l'importance des réseaux sociaux et les influenceurs © Austin Distel on Unsplash

La perception des experts des relations publiques quant aux sources d’informations ne concorde pas avec celle d’une majorité de consommateurs européens, c’est ce que révèle une récente étude Kantar Media menée auprès de +6 000 individus et +700 professionnels de la communication en Europe de l’Ouest.

Cette étude montre néanmoins une adéquation entre les professionnels et les consommateurs de la génération Z (16-24 ans) qui utilisent en priorité les réseaux sociaux comme source d’information. Cependant, seul 1 jeune de la GenZ sur 3 (36%) affirme prêter attention a la source des informations qu’il consulte sur les plateformes sociales. Quel enseignements en tirer alors que la capacité des influenceurs sociaux à susciter l’engagement envers les marques ne fait aucun doute ? Tout simplement qu’ il semble que les professionnels les considèrent comme plus importants qu’ils ne le sont en réalité d’ailleurs même pour la génération Z, les influenceurs sociaux se classent au cinquième rang des sources d’information qui gagnent en importance, derrière les marques médias.

« Notre étude révèle que les professionnels de la communication tendent à amplifier la rapidité des évolutions et l’adoption de nouveaux canaux médias pour consulter l’actualité et l’information » commente Denis Gaucher, Managing Director, Media – Kantar. « La diversité de croissance du paysage médiatique rend l’élaboration des stratégies de communication de plus en plus complexe, pour s’assurer de la diffusion du message sur des canaux à la fois appréciés et reconnus fiables. Les communicants doivent disposer facilement des données de qualité pour comprendre le comportement des publics et la performance des campagnes et ainsi démontrer leur valeur ajoutée à leurs parties prenantes en engageant une large audience ».

Dans l’exemple le plus frappant, les professionnels pensent que, désormais, les consommateurs utilisent davantage les influenceurs sociaux (52%) et les podcasts (43%). Pourtant dans la pratique, seuls 7% et 5% des individus déclarent y avoir davantage recours. À titre de comparaison, les données TGI de Kantar indiquent qu’en 2020 seulement 16% des consommateurs français ont écouté des podcasts, ou encore seulement 9% des britanniques.

Tout en donnant la priorité aux réseaux sociaux et aux influenceurs, les experts de la communication sont collectivement préoccupés par la dévalorisation de leur travail : 52% se soucient de la diminution de la confiance dans les médias et 36% sont inquiétés par le rôle de l’IA et des algorithmes dans la diffusion des informations. En France, l’inquiétude autour de la baisse de confiance dans les médias est plus marquée encore puisqu’elle préoccupe 66% des communicants !

Le rapport examine également les préoccupations actuelles du marché de la communication, la façon de tirer le meilleur parti des données ainsi que leur rôle pour démontrer l’impact des stratégies de communication sur la marque et sur les ventes.