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L’étalonnage dans le workflow de postproduction

Depuis que FilmLight a lancé sa première version de Baselight, il y a plus de dix ans, le processus d’étalonnage des couleurs a énormément évolué. Autrefois strictement analogique et mécanique (basé sur la manipulation de pellicules), il est devenu hautement créatif.
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Depuis longtemps, la couleur représente pour le cinéma un ingrédient important de la narration, permettant de créer une atmosphère et de mettre en valeur les éléments clés de chaque séquence afin de guider le regard du spectateur. Ces mêmes techniques sont de plus en plus utilisées à la télévision. Les documentaires animaliers, par exemple, utilisent la couleur pour souligner des informations scientifiques.

 

De plus, les séries télévisées dramatiques ont tendance à se rapprocher des films en termes de qualité d’image et de narration visuelle. Elles font de plus en plus appel à un étalonnage soigné et créatif dans le cadre de leur workflow de postproduction, mais le monde de la télévision doit souvent travailler dans des délais très courts. L’étalonnage doit donc s’intégrer de manière fluide dans les workflows existants, car il reste rarement suffisamment de temps pour ajuster les couleurs à la fin.

 

Le temps imparti ne suffit pas non plus à réaliser d’autres tâches supplémentaires telles que la conformation et la gestion des versions. En revanche, si toutes ces fonctions sont ajoutées sur un même appareil, d’importants gains de productivité peuvent être obtenus.

 

La pratique de l’étalonnage évolue: alors qu’il était auparavant effectué dans l’urgence en fin de pipeline, il est à présent le fruit d’un processus plus cumulatif et plus collaboratif. L’évolution de la technologie ayant permis d’importants gains en puissance de calcul, nous pouvons aujourd’hui appliquer un étalonnage sophistiqué et non destructif à toutes les étapes du workflow. Il est possible d’appliquer l’étalonnage dans les systèmes de montage tout comme dans les systèmes de gestion des couleurs.

 

Cette évolution représente un pas en avant vers une postproduction réellement flexible, non linéaire et collaborative. La même scène peut être manipulée simultanément par le monteur, le responsable des effets visuels, le graphiste, la personne en charge du compositing, l’étalonneur. Les décisions créatives étant échangées sous la forme de métadonnées, les modifications faites dans une application peuvent être répercutées dans toutes les autres sans perturber leur workflow et sans nécessiter le transfert d’importants volumes de données.

 

Créer l’étalonnage

Pour la plupart des images filmées à l’aide de caméras numériques à l’heure actuelle, il est nécessaire en premier lieu de convertir le HDR (high dynamic range) et l’espace colorimétrique des caméras modernes afin de créer une image plus agréable à l’œil. Cette étape correspond au transfert de rushes « one light » ou « best light » à l’époque du cinéma sur pellicule, à cela près qu’elle peut être réalisée en direct, immédiatement après chaque prise.

 

Le plus simple est d’appliquer une conversion standard neutre de l’espace colorimétrique – le plus souvent à l’aide d’une LUT – afin de produire un résultat adapté à la visualisation. Cependant, les techniciens utilisent de plus en plus souvent cette étape pour produire des images présentant au moins quelques-unes des caractéristiques colorimétriques souhaitées par le réalisateur et le directeur photo pour le résultat final.

 

L’étalonnage en cours de tournage permet au réalisateur de veiller à ce que chaque prise s’intègre au film. L’étalonnage étant effectué en amont du montage, les monteurs peuvent également avoir connaissance de l’aspect final dès qu’ils commencent à travailler sur les séquences.

 

Il est possible pour cela d’utiliser une unité de traitement unique – par exemple le FilmLight FLIP – qui possède une série de LUT et de réglages visuels et applique automatiquement un de ceux-ci, ou de faire appel à un coloriste utilisant un système d’étalonnage simple, sur le lieu de tournage ou à proximité de celui-ci. Dans tous les cas, le résultat est que le réalisateur et le directeur photo peuvent évaluer chaque prise et éviter les surprises en fin de pipeline.

 

Pour que le workflow collaboratif réussisse, les décisions faites à ce stade ne doivent pas être intégrées aux images de manière définitive. Les décisions en matière de couleurs doivent prendre la forme de métadonnées, dans un format standard qui pourra être transféré aux côtés des images brutes. Les décisions relatives aux couleurs peuvent donc être cumulatives – l’étalonnage réalisé en cours de tournage étant ensuite ajusté en postproduction – et les contenus peuvent être transférés facilement sans nécessiter de rendu.

 

Cette manière de procéder peut être utilisée pour la télévision tout comme le cinéma. Notre client Allemand Grundy UFA, le plus grand producteur européen de programmes originaux pour la télévision, l’utilise pour accélérer ses productions. Pour sa série télévisée quotidienne Verbotene Liebe, l’entreprise dispose de plus de 50 décors de tournage. L’adaptation de l’éclairage et le calibrage des caméras à chaque fois qu’une unité de production change de décor représentent une importante contrainte de temps, tant au moment du tournage qu’en postproduction, étant donné que les coloristes doivent corriger de nombreuses imperfections.

 

Ce problème peut être résolu en attribuant des réglages standard à chaque décor à l’aide de FLIP. En appliquant ces réglages aux images filmées, le directeur photo peut déterminer rapidement si l’éclairage et les réglages de la caméra sont corrects, en comparant les images filmées aux images de référence.

 

Collaboration

Pour toutes les productions à l’heure actuelle, une fois que les images parviennent au studio de postproduction, tous les spécialistes commencent à travailler sur les images afin qu’elles correspondent à la vision du réalisateur. Dans certains cas, ils utiliseront à cette fin des images intermédiaires créées sur la base d’un traitement « best light », mais il est également possible d’implémenter des fonctions d’étalonnage des couleurs dans d’autres outils.

 

Si l’application utilisée pour le montage ou les effets visuels possède un plug-in Baselight Editions pour l’étalonnage, alors elle peut appliquer l’étalonnage à mesure que des ajustements y sont apportés, simplement en important les dernières métadonnées disponibles. Tous les acteurs de la chaîne travaillent donc avec l’étalonnage le plus récent, à mesure que le coloriste poursuit son travail en parallèle des responsables des effets visuels et du montage.

 

Le monteur et les spécialistes des effets visuels peuvent également apporter des modifications aux couleurs. Dans ce cas également il s’agit d’ajouter des métadonnées, ce qui permet à toutes les modifications d’être validées ou retravaillées en aval par le coloriste. Puisque chacun travaille à partir d’images brutes et que l’étalonnage est contenu dans les métadonnées, aucun changement n’est permanent.

 

En bref

Les technologies actuelles d’étalonnage constituent un processus continu du tournage jusqu’aux images finales, ce processus impliquant une collaboration simultanée des coloristes, des monteurs et des spécialistes des effets visuels, et non un enchaînement séquentiel de ces tâches. En plus de ces importants changements apportés au workflow, les progrès en termes de puissance de calcul et la baisse des couts qui en découle permettent l’intégration des meilleurs outils de gestion et d’étalonnage des couleurs.

 

Ainsi, la qualité et la créativité continuent d’être renforcées, mais également la productivité. L’étalonnage de qualité offert par Baselight sera donc disponible pour tous – du producteur de films à grand succès qui souhaite lancer son film en salles sans délai jusqu’au producteur de séries dramatiques qui doit créer l’équivalent d’un film chaque semaine et peut à présent garantir que chaque épisode respecte les mêmes critères visuels.