Le 4K, c’est pour après demain…

L’on sait déjà que les Jeux Olympiques  de 2016, et à moindre échéance la Coupe du Monde de football 2014 seront des vecteurs d’innovations technologiques en matière de captation et retransmission broadcast.
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La Fifa a notamment annoncée que la finale de la Coupe du Monde sera tournée et diffusée, à titre expérimental , en Ultra HD… Si à l’horizon de cet événement qui fera vibrer les téléspectateurs, l’on ne peut prédire qui va gagner, on peut en revanche déjà affirmer que seuls quelques happy few auront le loisir de regarder le fameux match en Ultra HD !

 

Adi Kouadio, responsable de Projet EBU (European Broadcasting Union) fait un point sur les déploiements de la technologie Ultra Haute Définition tout en nous livrant un état des lieux du paysage audiovisuel européen…

 

« Sur le dernier trimestre 2013, la coupe des confédérations a permis de tester le flux de production UHD avec au final des résultats plutôt concluants mais si la finale du championnat de football organisée par la Fifa en Juin 2014 sera aussi retransmise en Ultra HD, les sites de diffusion resteront limités.

 

Il faut savoir que d’une manière générale, les télévisions publiques européennes n’envisagent aucune diffusion 4K avant l’horizon 2017-2018. En matière de pénétration du marché, la technologie restera dans une phase très embryonnaire puisque les études prévoient qu’en 2017, seulement 3% des foyers seront équipés de téléviseurs 4K.

 

Pour le moment, il subsiste des lourdeurs technologiques au niveau de la production, notamment pour mettre en place des workflow efficaces et «bon marché»,  sans oublier que les caméras et surtout les optiques engendrent un surcoût conséquent.

 

En bout de chaîne, nous sommes aussi encore en phase de développement : il n’y pas aujourd’hui de  décodeurs numériques et les écrans restent très chers », commente Adi Kouadio avant de poursuivre : « Aussi dans l’ensemble, à l’EBU, restons-nous dans une attitude d’observation, d’expérimentation et de recherche, d’autant que nos membres sont toujours dans une période de consolidation de la HD, il ne faut donc pas brûler les étapes.

 

En effet, aujourd’hui, à peine plus de 12% des chaines publiques européennes ont franchi le pas de la migration HD, malgré la maturité de cette technologie, alors, il est un peu prématuré de se projeter au stade suivant !

 

La pénétration des écrans 4K sera très lente puisque des études prévoient qu’en 2023, seuls 13% des foyers européens devraient être équipés. Les premières chaines de télévisions qui adopteront l’UHD auront certainement une approche simulcast, c’est à dire qu’une infime partie des programmes sera disponible en UHD et que la majorité des programmes sera toujours en HD (NDLR : les téléviseurs UHD pouvant convertir (up-scaler) automatiquement le signal HD en signal UHD, le téléspectateur est toutefois en mesure de profiter partiellement d’une image « augmentée »).

 

 

Comme cette technologie n’est pas disruptive, le format conserve pratiquement les mêmes workflows qu’en HD et à 90% les même équipes, on peut donc lui prédire un bel avenir mais dans un premier temps, elle sera plutôt réservée à de l’évènementiel, et, d’après moi, elle ne trouvera sa légitimité et un retour sur investissement qu’avec des services complémentaires en parallèle.

 

 

Je vous délivre tout ces messages avec objectivité: j’aime les belles images et je suis impatient de voir une vraie expérience Ultra HD dans tous les foyers, aussi je voudrai remercier tout ceux qui s’inscrivent déjà dans l’aventure car pour qu’une technologie s’installe, il faut développer une demande ce qui ne peut s’opérer sans pionniers ! Cependant si vous-vous lancez dans l’aventure, prenez le temps de bien maîtriser la technologie afin offrir une expérience qui supplante de loin la HD.»