Quand vous entrez dans les locaux du Labo Paris, rien n’indique que vous êtes dans une société de postproduction cinématographique, mais plutôt dans un lounge bar ou dans un appartement avec une décoration qui laisse la place aux éléments naturels (pierre, bois, métal). Il y règne une zénitude, loin de ce que pourrait être la frénésie d’un prestataire devant livrer, dans des délais de plus en plus courts, des longs-métrages. La société a travaillé sur cinquante longs-métrages en 2016.
2,4 millions d’euros d’investissement
Nous avions visité les lieux en exclusivité il y a plus de deux ans. À cette époque, les travaux commençaient tout juste et les choix techniques n’avaient pas encore été fixés. Le labo Paris se trouve dans un bâtiment annexe à celui de Dum Dum Films, dans le nouveau triangle d’or de la postprod et des effets visuels. Depuis notre visite, le Labo Paris a fait l’acquisition de quatre Baselight de FilmLight. Au total, entre les travaux de rénovation et les achats de matériels, l’investissement s’élève à plus de 2,4 millions d’euros.
« Le Labo est une société différente de celle de Dum Dum Films ; nous avons dû apprendre au fur et à mesure à travailler sur de la postproduction. Nous nous sommes entourés de professionnels et les choix techniques ont été importants. Nous sommes réellement épaulés par FilmLight qui nous apporte ses conseils et sa réactivité. Lors de la création du Labo, nous hésitions sur l’outil d’étalonnage. FilmLight nous a invités à Londres pour tester ses stations d’étalonnage et nous n’avons plus hésité. Nos étalonneurs maisons et les free-lance se sont formés rapidement. »
Le premier long-métrage traité par le Labo fut celui de Julien Rappeneau, Rosalie Blum et le tout premier projet fut le documentaire de Fredrick Wiseman, In Jackson Height. La création du Labo a également coïncidé avec les problèmes financiers de Digimage et d’Éclair. Plusieurs producteurs ont choisi la sécurité, ne voulant pas revivre le traumatisme de Quinta Industries et ont franchi la porte du Labo ; la plupart ne sont pas repartis.
« Baselight est un produit clé en main très stable et très intuitif », souligne Arnaud Borges. Il y a actuellement trois salles Baselight et une quatrième est en cours de finition. Pendant les premiers mois, le Labo travaillait en 2 x 8 heures sur chaque salle, mais pour éviter les surcharges de travail, la société a préféré investir dans une nouvelle salle pour s’offrir plus de souplesse. Les trois salles sont configurées de la même façon ; pour la partie visualisation, les images sont projetées via un projecteur Sony SRX 510 4K.
En termes de solutions de stockage, le Labo n’a pas choisi de solutions propriétaires ou de marques, mais a conçu son propre système avec un stockage centralisé.
Le Labo travaille majoritairement pour le cinéma : « Nos clients viennent du cinéma, mais certains d’entre eux font également de la télévision ; c’est pour cela que nous travaillons par débordement sur de la série. Nous avons ainsi postproduit la série Chronique parisienne, que réalise Zabou Breitman, produite par “Les films du kiosque” »
Pour rappel, Dum Dum Films possède 44 salles de montage, 80 stations Avid Media Composer et une dizaine de stations sont présentes chez la Compagnie générale des effets visuels, rue Yves Toudic, dans le Xe arrondissement parisien.
Quelques projets récemment postproduits par le Labo
Le Redoutable de Michel Hazanavicius
Le Petit Spirou de Nicolas Bary
Cherchez la Femme de Sou Abadi
Santa & Cie d’Alain Chabat
Maryline de Guillaume Galienne.
* Article paru pour la première fois dans Mediakwest #23, p.58. Abonnez-vous à Mediakwest (5 nos/an + 1 Hors série « Guide du tournage) pour accéder, dès leur sortie, à nos articles dans leur totalité.