Le meilleur du HDR depuis 2010

Les technologies d’affichage HDR pour le cinéma et le Home-cinéma évoluent rapidement et apportent de grandes améliorations à la richesse et à la qualité de l’image. Toutefois, les normes techniques et le workflow pour la création et la diffusion de contenus HDR doivent encore être définis. Depuis la conception de l'Arrilaser et l'Arriscan, Arri a contribué à repousser les limites de l'image numérique à plage dynamique élevée ; il est impliqué dans les discussions en cours qui devraient faire du HDR un outil narratif important pour les réalisateurs.*
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Avec un HDR encore balbutiant, beaucoup de confusion et de désinformation existe encore dans toute l’industrie. D’autre part, un nombre croissant de productions en HDR voit le jour, telles que les séries Patriot, The Man in the High Castle, Mozart in the Jungle et The Grand Tour, diffusées sur la plate-forme Amazon. Ces séries ont toutes été tournées avec des caméras Arri, qui proposent une gamme dynamique inégalée depuis le lancement de l’Alexa en 2010. 

 

Quelle est la différence entre le tournage en HDR et la diffusion en HDR ?

Bien que les exigences soient négligeables pour la diffusion en HDR, et plus particulièrement pour l’Alliance UHD, il n’en est pas de même pour le tournage en HDR. Les images de n’importe quelle caméra devront être spécialement calibrées pour le HDR. Aucune image issue d’une caméra ne peut être diffusée directement en HDR sans un traitement préalable. Les images les mieux adaptées à la diffusion en HDR sont celles avec la plage dynamique la plus élevée et la colorimétrie la plus naturelle. 

 

Comment peut-on mesurer la plage dynamique d’une caméra ?

Les fabricants de caméras utilisent des méthodes de mesure différentes. Leurs revendications sur le nombre absolu de diaphragmes de la plage dynamique de leurs caméras ne peuvent pas être comparées. Le moyen le plus pratique pour évaluer la différence relative entre les différentes caméras est de filmer un essai identique à celui utilisé pour déterminer la latitude de pellicules. Pour ce faire, une scène est mise en place avec des chartes, des zones de hautes et de basses lumières et de vrais visages. Tous ces éléments permettent d’évaluer le rendu sur les peaux et sur les tonalités. Cette scène doit être éclairée avec une latitude de 10 diaphragmes et exposée avec des variations d’exposition d’au moins + 5 à -5 diaphragmes.

Les clips sous-exposés et surexposés doivent être étalonnés par la suite de manière à les faire correspondre à l’exposition normale. À partir d’un certain seuil d’exposition, des clips montreront un écrêtage dans les hautes lumières et du bruit numérique dans les basses lumières.  Un tel test révèle non seulement la dynamique de chaque photosite, mais également celle de l’ensemble du capteur. Les dynamiques peuvent être différentes en raison de caractéristiques telles que le bruit de transport ou du motif de bruit fixe.

Les directeurs de la photographie professionnels ne croient pas simplement en ce que disent les fabricants. Ils réalisent leurs propres essais. Nombreux sont les directeurs de la photographie qui nous ont dit que le paramètre le plus important d’une image est bien la plage dynamique. Raison pour laquelle ils choisissent Alexa et Amira après avoir réalisé des essais comparatifs. 

 

Est-ce qu’un taux d’échantillonnage élevé est essentiel pour filmer en HDR ?

Certains fabricants prétendent qu’un taux d’échantillonnage de 16 bits linéaires est essentiel pour le HDR, mais il est important d’établir une distinction entre la vitesse de transmission utilisée dans la caméra et celle utilisée pour stocker et transporter les images qui en résultent. Arri utilise 16 bits linéaires pour capturer et traiter les images à l’intérieur de la caméra, mais les assemble en paquets de 12 bits, que se soit pour les fichiers ProRes en Log C ou pour les fichiers Arriraw, avec une courbe similaire. Représenter des images numériques avec une échelle logarithmique constitue une allocation efficace des bits, car une quantité relativement égale de valeurs de code est affectée à chaque diaphragme. Cette allocation reflète également la réaction incrémentielle à la lumière de l’œil humain et elle emmagasine les mêmes incréments fractionnaires, tant pour les hautes lumières que pour les basses lumières.

Assembler les images en 16 bits linéaires produit des fichiers plus volumineux qui n’offrent aucun bénéfice supplémentaire. Les assembler en 12 bits permet d’obtenir des fichiers plus légers qui évitent une compression plus importante des données et des coûts supplémentaires sans compromettre la qualité d’image et les rend très pratiques pour une masterisation en HDR. Dans le même ordre d’idée qu’Arri a toujours déclaré que des meilleurs photosites sont plus importants que plus de photosites, pour le HDR, des bits mieux alloués sont plus importants que juste plus de bits.

Et Arri n’est pas seul à avoir cette attitude. L’industrie a pris conscience du gaspillage de l’encodage linéaire réalisé depuis des décennies. C’est pour cette raison que les images vidéo et numériques, le télécinéma et à présent la diffusion des formats HDR, tels que le PQ et le HLG, reposent tous sur un encodage non linéaire.

 

Faut-il visionner en HDR sur le plateau ?

L’opinion est largement divisée, car le workflow est à ses débuts et les moniteurs HDR pour le plateau ne font pas légion. Certains ne voient guère d’intérêt de visionner en HDR, tandis que d’autres le jugent essentiel. Arri offre les deux options. La caméra Alexa SXT permet le visionnage d’images en HDR sur le plateau, ainsi que l’Amira et l’Alexa Mini depuis sa mise à jour SUP 5.0. Cependant, la plupart de films actuels, étalonnés et diffusés en HDR, ont utilisé des moniteurs de plateau à résolution standard et les opérateurs ont simplement pris le soin de filmer une image bien exposée.

La raison principale de visionner en HDR sur le plateau avec les caméras Arri n’est pas d’éviter des problèmes techniques, tels que l’écrêtage des hautes lumières, ni les pertes d’information dans les basses lumières. La raison principale est plus de garantir que l’intention dramatique d’une séquence est correctement représentée tant sur les moniteurs en résolution standard qu’en HDR, et que le public ne sera pas distrait par des éléments lumineux ou des couleurs fortes finalement trop présentes en HDR.

 

* Cet article est initialement paru dans ICG Magazine