Métronome sur France 5 : Du 5D, du vert, de la 3D et du compositing

4 épisodes, 5 siècles par épisode, 1 conteur : Lorant Deutsch...
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Des tournages au 5D dont certains en time lapse pour les sujets en extérieur, des scènes réalisées avec quelques figurants sur fond vert réincrustées en post production dans des décors virtuels en 3D.

Des vues aériennes d’une maquette de Paris pour montrer l’évolution de cette dernière au cours des 20 derniers siècles réalisées sur 3D s Max…

Voila le menu technique de Métronome, l’adaptation pour la télévision du best-seller du même nom de Lorant Deutsch, réalisée par Fabrice Hourlier.

Une production Indigènes Productions, Froggies media et Carpo 16 en partenariat avec la RATP pour France 5 dont le dernier épisode est diffusé dimanche 29 avril à 16h45. Une séance de rattrapage est déjà prévue en prime time cet été sur la chaine et les épisodes en version HD sont déjà disponibles dans le commerce.
Un budget de 1 000 000 € pour les 4 épisodes à relativiser avec les 8 000 000 $ par épisode de la série Le destin de Rome sur HBO (Diffusion en France sur Canal +)
Cela a notamment incité les producteurs à simplifier les petites fictions en décor 3D.
La création des univers 3D et le compositing ont été réalisés par les graphistes d’Indigènes Productions.

Quelques exemples de réalisation :

– Les démultiplications de personnages.

Au début du premier épisode, par exemple, Pierrick Grillet, chef modeleur, a réalisé une bataille entre des Romains et les Gos, les Gogos, les Gaulois.
Impossible de tourner la séquence avec des milliers de figurants. La séquence a donc été réalisée à partir de Plaques.
Des comédiens ont été filmés sur fond vert selon 3 axes définis à l’avance dans le scénario de la bataille. Les rushs de chaque personnage ont ensuite été détourés sur fond vert et triés pour former des Plaques de personnages en action selon 3 axes.
Sur 3DS Max, le chef modeleur a alors placé chaque plaque de personnages dans un décor virtuel de bataille qu’il avait conçu au préalable. En les démultipliant il ainsi créé une masse de combattants. Restait à désolidariser leur mouvement, ce qui a été possible par l’utilisation de plugins maison créés par Laurent Chea, Chef animateur.
C’est aussi Laurent Chea qui reprend chaque séquence réalisée par le reste de l’équipe en compositing. Son travail consiste, sur After Effects, à créer une unité tant côté couleur qu’au niveau de l’aspect de l’image entre tous les éléments – rushs, animations 3D, effets – dans une même scène. Les scènes ont ensuite été finalisées par la pose d’une « patine », une touche Indigènes Productions.

– La création des maquettes 3D de Paris :

5 maquettes de Paris par épisodes soit 20 maquettes au cours des 2 000 ans d’histoire de Paris racontés dans Metronome.
Conçues par Édouard Pican, modeleur, les maquettes devaient être au départ blanches mais c’est finalement un effet bois qui a été choisi.
Ces maquettes de Paris sont utilisées pour des plans aériens qui permettent de montrer l’extension de Paris tantôt rive droite, tantôt rive gauche, de voir les constructions et démolitions de remparts et de monuments au cours des siècles.
Ces maquettes ont été réalisées sur 3D s Max à partir des données rassemblées par un documentaliste, données parfois contradictoires cependant.
Le travail du modeleur a commencé par la réalisation du relief de Paris et de sa région grâce à des cartes actuelles. Il s’est ensuite inspiré des lignes de forces de chaque plan comme les axes routiers principaux pour tenter de reconstituer Paris en maquettes 3D.
Une vingtaine de types de maisons seulement a été réalisée pour illustrer l’évolution de Paris au cours des siècles. Cela commence avec des box, apparaissent ensuite plus de fenêtres et des colombages et ainsi de suite.
Une attention toute particulière a été portée à certains bâtiments emblématiques de Paris ainsi qu’à des détails énoncés et expliqués en voix off par Lorant Deutsch.
Petit détail qui a son importance, les maquettes ont été placées dans une pièce virtuelle elle aussi. Les reflets des murs de cette pièce apportent une richesse supplémentaire dans l’aspect de l’ensemble des cartes.

– Le tournage d’une séquence sur tournette pour le Baron Haussmann.

Dans le quatrième et dernier épisode de la série, on peut aperçoit le Baron Haussmann au centre d’une pièce devant son bureau. Seul le comédien jouant le Baron est réel. Le bureau devant lui et l’ensemble du décor sont bien virtuels et pourtant tous bougent de façon naturelle alors qu’une caméra réalise un mouvement circulaire autour du Baron devant son bureau.
Cette séquence particulièrement réussie a été réalisée à partir d’une astuce. En effet, aucune caméra n’a jamais tourné autour du comédien interprétant le baron. En fait, le comédien a été filmé, sur fond vert, par une caméra fixe, alors qu’il était assis sur une tournette qui, elle, réalisait plusieurs mouvements de rotation à 360° sur un axe. En post production, le mouvement de la tournette a été récupéré et l’effet inversé. Le baron est devenu fixe et c’est la caméra qui a récupéré le mouvement de rotation autour de lui. Un mouvement de rotation identique a été récréé sur le décor et l’ensemble a été assemblé pour obtenir le résultat visible dans cette série.

Liens vidéo disponibles :
Time lapse :
http://www.youtube.com/watch?v=tMyKE4xBg-8
Tournage sur fond vert :
http://www.youtube.com/watch?v=pU6QiVMp9eo
Tournette 3D :
http://www.youtube.com/watch?v=RnPwa7eSiuk
Le compositing :
http://www.youtube.com/watch?v=rjSlwTq7NI4
Création des maquettes 3D de Paris :
http://www.youtube.com/watch?v=GItzHFjpnMI