C’est dans ce contexte que Takis Candilis, directeur général délégué à l’antenne et aux programmes, a pris la parole en ouverture de la conférence. Il a précisé que le déplacement de France 4 vers le numérique avait été annoncé sans date et qu’il nécessiterait beaucoup de travail de la part des équipes de France Télévisions : « La suppression d’une chaîne linéaire induira une redéfinition du périmètre de toutes les chaînes puisque tous les programmes de France 4 ne pourront disparaître totalement de la diffusion hertzienne… ».
Il a aussi évoqué l’ampleur de cette migration en termes de contractualisation et de droits d’auteurs. En même temps, a-t-il poursuivit « l’on ne peut ignorer l’accélération de la consommation sur le digital et nous devons changer de paradigme vis-à-vis des nouveaux usages qu’il s’agisse des programmes jeunesse, de fictions, de magazines ou de documentaires. » Il a d’ailleurs annoncé la mise en chantier d’une dizaine de séries de fiction sur le digital.
Enfin, il a recueilli une salve d’applaudissements de la part des producteurs présents dans la salle en déclarant : « Il est hors de question d’abandonner les programmes jeunesse mais nous allons imaginer avec vous, le transfert vers le digital. France Télévisions reste le premier accompagnateur de financement et de diffusion de la production télé, je l’affirme fermement et solennellement. »
Avec un budget de 30 millions d’euros par an dont 50% sont affectées à la création originale française, le service public français se positionne actuellement comme le premier partenaire de production européen et se sont non moins de 11 nouvelles séries qui seront lancées sur France 4 en 2018… A l’autre bout de la chaîne, le groupe diffuse 5900 heures d’animation dont 2900 heures d’animation françaises et 1800 heures plus spécifiquement sur France 4.
Tiphaine de Raguenel, Directrice des activités jeunesse de France Télévisions et directrice exécutive de France 4 a complété l’intervention de Takis Kandilis : « On ne sait pas de quoi demain sera fait mais il va falloir l’imaginer ensemble … C’est à nous d’envisager le calendrier vers le numérique, le processus sera long mais il faut le considérer maintenant, en concertation avec les producteurs et les pouvoirs publics… »
Tiphaine de Raguenel a présenté quelques chiffres qui soulignent l’urgence de prendre le temps de la migration de France 4 puisque les enfants, qui consomment deux heures de télévision par jour, la regardent encore à 80% en direct, 10% en délinéarisé et 10% via des plateformes.
Dans ce contexte, le groupe de chaînes publiques est leader national en termes d’audience jeunesse. Son offre touche en effet 5 millions d’enfants de moins de 15 ans par mois, soit près d’un enfant sur trois regardant France 3, France 4 ou France 5 : à ce jour, le dispositif actuel fonctionne donc plutôt bien…