Le WebRTC élargit sa base sur le Live (Extrait du compte rendu IBC 2018)

La latence du streaming est devenue une quête imminente de l’ensemble des acteurs industriels qui œuvrent au sein de la chaîne de distribution des contenus vidéo, en particulier sur les contenus live diffusés de plus en plus en OTT.
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Le Live sans latence était au cœur des démonstrations du fournisseur de CDN LimeLight Networks. Sur son stand à IBC, il montrait la faible latence (moins d’une seconde) de son offre Real Time Streaming, proposée à l’échelle mondiale et prise en charge nativement par les principaux navigateurs et terminaux numériques. Ce nouveau service prend également en charge l’intégration de données en temps réel, ce qui permet de développer des expériences interactives en direct et en ligne.

La solution de LimeLight Networks exploite le format de diffusion vidéo peer-to-peer WebRTC, qui s’impose toujours plus comme une référence en matière de communication web dans le secteur du broadband. En effet, sur cet IBC 2018, en dehors des précurseurs comme StreamRoot, de plus en plus de fournisseurs (Wowza, Quobis, Google…) explorent le WebRTC (Web Real-Time Communication), comme principal moyen d’atteindre une faible latence sur le web.

Rappelons que le WebRTC est une spécification combinée IETF et W3C en cours de déploiement dans le cadre du HTML5. WebRTC est une interface de programmation (API) Javascript développée au sein du W3C et de l’IETF. Il se présente sous la forme d’un framework (canevas logiciel) avec des implémentations dans les navigateurs web afin de permettre une communication de flux de données en temps réel.

Le but du WebRTC est de lier des applications comme la voix sur IP, le partage de fichiers en peer-to-peer en s’affranchissant des plug-in propriétaires jusqu’alors nécessaires. Dans une configuration désormais classique en cascade ou en étoile avec des serveurs relais, le WebRTC est proche du mode de fonctionnement d’un CDN et de ce fait bénéficie aujourd’hui d’un contexte favorable à sa généralisation : les limites en matière de buffering du Mpeg-Dash et HLS, l’émergence d’usages mixtes en OTT du live vidéo et de l’interactivité (Facebook Live, Microsoft Mixer…), de la volonté des éditeurs TV de diffuser leurs flux directement dans un navigateur web sans applications dédiées.

 

 

Chez Eutelsat, mais aussi chez l’éditeur logiciel indépendant Quadrille, on pouvait mesurer l’impact de l’OTT, y compris sur la distribution des chaînes live par satellite. En effet, Quadrille présentait une solution de distribution en multicast au niveau des têtes de réseau IP d’une région qui disposerait d’un déficit de backbone par exemple.

QuadrilleFast permet de transporter un signal encodé en streaming et de le jouer sur un smartphone du marché. Ce type de multicsast par satellite intéresse aussi les compagnies de navigation de croisière et aériennes.

 

 

À LA RECHERCHE DE LA LATENCE PERDUE

Voulant apporter sa propre pierre à la recherche de la plus faible latence vidéo en streaming live, Broadpeak montrait sur son stand, en partenariat avec Castlabs pour la partie player, un comparatif de plusieurs encodages et transfert.

Selon Nivedita Nouvel : « Quand on délivre du contenu en unicast, on a entre 30 et 40 secondes de délai et 70 % de ce délai est lié à la bufferisation dans le player, car le protocole http, qui n’est pas un standard adapté à la distribution vidéo en live, comprend un certain nombre de bursts irréguliers qui génèrent de la bufferisation. Là où certains fabricants proposent d’agir uniquement sur le player en intégrant le nouveau codec CMAF (Common Media Application Format) qui s’appuie sur des chunks (tronçons) plus petits de 2 à 6 secondes envoyés au fil de l’eau tout en gardant une distribution en réseau Unicast, nous démontrons, avec un comparatif grandeur nature sur une même vidéo, que le CMAF couplé à l’unicast ne suffit pas à éliminer le rebuffering alors qu’en multicast ABR on peut lisser le visionnage sur le terminal de l’internaute, de sorte qu’il n’y a plus de buffering et une latence tout à fait acceptable. »

 

 

DES PLAYERS VIDÉO DE PLUS EN PLUS COMPLETS ET PERFORMANTS

En écho à Broadpeak, le visiteur pouvait donc retrouver le CMAF également sous la forme d’une solution complète de streaming live sur le stand de CastLabs qui couplait la technologie de multi-CDN de Broadpeak avec son player à faible latence PrestoPlay disponible sous forme de SDK. CastLabs annonçait même qu’en utilisant une application de streaming vidéo basée sur son SDK PrestoPlay, les contenus encodés en CMAF peuvent s’afficher en moins d’une seconde, tandis que le rebuffering est éliminé par la technologie de Broadpeak.

À noter que CastLabs supporte la plupart des DRM du marché (PlayReady, Widevine, FairPlay Streaming) en version online, mais aussi embarquée dans une application pour les usages ayant des ruptures de connectivité.

 

De son côté, l’américain Wowza Media Systems montrait une solution de streaming déployable dans le cloud Azure de Microsoft et capable de descendre en-dessous des trois secondes de latence. Ce nouveau service de streaming s’intègre dans les terminaux via un SDK qui fonctionne à la fois sur des applications mobiles natives, sur des web apps ou encore via le player de Wowza.

Wowza Media Systems présentait également ClearCaster une solution matérielle dédiée spécifiquement à rendre l’encodage des live sur Facebook en HD (1080p, 60 fps) le plus fluide possible. En outre, cette solution à la fois matérielle et logicielle permet de faire du titrage et de l’habillage à l’intérieur des vidéos streamées. ClearCaster peut également distribuer un second flux en Simulcast sur le service de streaming dans le cloud de Wowza.

 

 

Extrait de notre compte-rendu de l’IBC 2018 paru pour la première fois dans Mediakwest #29, p.36/77. Abonnez-vous à Mediakwest (5 numéros/an + 1 Hors-Série « Guide du tournage ») pour accéder, dès leur sortie, à nos articles dans leur intégralité.