Cette présentation orchestrée entre Investissement Québec, la Délégation générale du Québec à Paris et Export Québec, avec le concours de la société MindTrick de Nicholas Routhier, dans le but de promouvoir les opportunités d’un secteur d’activité en émergence, a permis aux PME québécoises de mettre en valeur leur savoir-faire et d’établir de nouveaux contacts d’affaires.
D’autre part, elle a permis de démontrer aux représentants des entreprises françaises que, grâce à son écosystème créatif et dynamique, le Québec est un endroit rêvé pour s’implanter afin de développer l’expérience de la réalité virtuelle.
Screen4All, le forum des technologies disruptives pour le cinéma, la télévision et les nouveaux écrans et Mediakwest, étaient partenaires de cet événement. Avec près d’une centaine de participants inscrits et de nombreuses nouvelles relations d’affaires amorcées, la formule s’est avérée un grand succès pour tous les participants.
Les six entreprises québécoises présentaient un écosystème complet, de la prise de vue à la diffusion. Chacune d’entre elles étant un maillon de la chaîne. La société Arnoovo est une société de production VR spécialisée dans le live VR. La société est équipée de Nokia Ozo et a participé à de nombreux concerts et rencontres sportives.
La société Vantrix développe un ensemble de modèles de caméras originales et innovantes sur le secteur de la VR. Elle vient du monde du broadcast et s’intéresse depuis peu aux contenus immersifs. La qualité est vraiment haut de gamme avec des capteurs très haute résolution de 5 000 x 5 000 en 60 i/s en 10 bits. Il est possible d’avoir une fibre de 20 000 mètres entre la caméra et la station qui pilote la caméra. Vantrix 360 propose des solutions clé en main qui comprennent caméra, station d’acquisition et d’encodage.
Vantrix a conçu une caméra pour l’extérieur capable de résister à des températures allant de -20 à +40 °C. Un autre modèle est destiné à la prise de vue sous-marine, un autre peut enregistrer des images à 2 000 im/s et 1 000 im/s (cette caméra sert pour des crash tests). Les caméras 360 Vantrix ont des optiques fish eye et ne nécessitent pas de stitching. Les fichiers DNG Warp 25 G/s, la station a une capacité de 16 ou 32 To.
Pour les 375 ans de Montreal, un film (Kyma) a été réalisé avec une caméra Vantrix 4 000 x 4 000 et projeté au Platénarium de Montreal. Les caméras Vantrix peuvent être vendues, mais c’est surtout vers la location que se dirige la société. Vantrix propose des budgets de 10 000 $ US avec un technicien. À la vente, la caméra et la station coûtent 100 000 $. Sur le modèle haut de gamme, il est possible d’avoir 4 flux HD 1080p et donc d’utiliser la caméra dans une production HD conventionnelle.
Animer en 3D facilement
La société Nawmal propose un outil qui permet de générer ses contenus en 2D ou 360 en mono ou stéréo. Il est possible de produire très simplement des séquences avec des avatars et des librairies de décors et d’objets. La technologie existe depuis plusieurs années, mais Nawmal a redéveloppé nawmalMAKE dans le cadre de projets de formation avec, comme but, de concevoir plus vite et moins cher.
« Le marché de la formation est prioritaire. Nous utilisons un système d’intelligence artificielle pour contrôler les personnages. Il est possible de contrôler la scène comme le fait un réalisateur. Il n’y a pas besoin d’animer chaque personnage. Ils réagissent les uns par rapport aux autres. »
En cours de développement une version permettra d’exporter les contenus dans une scène 360, qui pourront être visualisés dans des masques VR 360. Dans nawmalMAKE, il existe une centaine de décors prédéfinis et pré-éclairés.
Quand l’utilisateur choisit un personnage, il est déjà « vivant », avec ses postures, et il y a des positions de caméras prédéfinies avec des marques au sol pour simplifier la réalisation. Lorsque l’opérateur tape une phrase dans l’interface d’un personnage, le lipsync fonctionne automatiquement. Il est possible de régler les regards automatiquement, les personnages regardent celui qui parle. L’animation peut être affinée ensuite, une fois les animations principales réalisées de manière automatique.
Détail amusant, il est possible de mettre de la vidéo dans les écrans de décor. Pour les décors, il est possible d’importer des photos ou des vidéos 360. Actuellement le logiciel ne fonctionne que sur Windows, mais un développement est en cours pour fonctionner sur toutes les plates-formes. La licence annuelle est de 1 800 € et ne comprend pas l’option VR.
LiveScale, la diffusion live en quatre clics
La société a lancé une offre BtoC qui permet de démocratiser la VR sur les réseaux sociaux avec une diffusion multiréseaux sociaux comme Facebook, Twitter, Snapchat. Il est possible de diffuser un flux sur dix réseaux sans abonnements pour 30 $ de l’heure.
La démonstration est impressionnante de simplicité. Il faut créer une chaîne, choisir une qualité de diffusion, un point d’ingestion, VR ou 2D, et le choix des réseaux sociaux. En deux minutes, on crée une infrastructure. Le transcodage se fait en temps réel et est adaptatif selon les sites web. LiveScale propose une version d’essai gratuite et ensuite la version de base est à 20 $ de l’heure (VR, HD et diffusion sur cinq réseaux sociaux).
SpherePlay est une plate-forme vidéo dédiée à la VR. Au début simple player BtoC, une version professionnelle a été conçue, qui vient s’intégrer dans les plates-formes vidéo conventionnelles. Le player supporte les périphériques VR, mais également non VR (HTML5, smartphone, PC et TV). Le point fort est de pouvoir disposer d’API et de pouvoir s’interfacer avec des CMS et ainsi d’enrichir l’expérience VR.
Il est possible de consulter sa page Facebook en même temps que des contenus VR. SpherePlay fonctionne en live et VOD et est utilisée dans de nombreuses applications pour des compétitions sportives au Canada. L’application a été téléchargée plus de deux millions de fois.
Cette conférence a permis de créer des liens entre les entreprises françaises et québécoises, permettant d’envisager de belles perspectives de développement.
Au bout de la chaîne
La société Vrvana, fondée en 2005, propose un masque hybride de réalité virtuelle et de réalité augmentée. Le masque offre un champ de vision de 120 °, soit trois fois plus qu’un Hololens. Les écrans Oled ont une résolution de 1 440p. La société propose un kit de développement pour Unity et Unreal. Les applications industrielles sont nombreuses, mais il y a également des possibilités pour du divertissement comme les parcs d’attractions. Reste à savoir si les développeurs trouveront le produit intéressant pour permettre son développement sur le marché.
* Article paru pour la première fois dans Mediakwest #22, p.72-73. Abonnez-vous à Mediakwest (5 nos/an + 1 Hors série « Guide du tournage) pour accéder, dès leur sortie, à nos articles dans leur totalité.