Le nouveau mélangeur Atem Mini… et pro à la fois © DRLors du précédent Moovee, nous vous avons présenté l’Atem Mini, un « game changer » dans la production audiovisuelle « live ». Un mélangeur multicaméra « physique » avec quatre entrées HDMI, la connexion à un ordinateur via USB-C pour permettre le streaming et une connexion sur le réseau en RJ45 pour en démultiplier les possibilités. Nous avions exprimé une attente, le multiview, auquel répond l’Atem Mini Pro. Pour souligner cette bonne nouvelle, une mise à jour du firmware des Blackmagic Pocket Cinema Cameras permet un pilotage via le logiciel Atem Software Control.
Contrôlez vos caméras
Au début du mois d’avril, Blackmagic a annoncé la version 6.9 du logiciel des caméras Blackmagic Pocket Cinema 4K et 6K. Elle offre de puissantes fonctionnalités « Studio » en lien avec l’utilisation des mélangeurs Atem.
Le logiciel Atem Software control, installé sur un ordinateur associé par réseau en RJ45 à un Atem Mini, peut alors piloter les optiques et les lumières de « tally » des caméras via les connectiques HDMI. Un opérateur peut également paramétrer à distance et faire correspondre la colorimétrie de quatre caméras connectées à un Atem Mini ou Mini Pro, pour un véritable rendu professionnel. Pour cela le logiciel Atem Software control doit également être mis à jour. Les mélangeurs Atem Mini ou Mini Pro sont connectés au logiciel directement via USB-C ou en réseau via la prise RJ45. Le logiciel présentait jusqu’à présent trois onglets : switcher, media et audio.
Pour gérer directement le mélangeur, préparer et affecter les médias et cartons de titres et mixer les programmes. Un quatrième onglet caméra est maintenant dédié au pilotage des caméras via HDMI. Le choix est laissé à l’opérateur de régler la colorimétrie avec une interface type CCU « traditionnel » (Camera Control Unit), ou via quatre roues colorimétriques proches des outils d’un logiciel d’étalonnage comme DaVinci Resolve.
S’ajoute à ces réglages la manipulation des réglages optiques (mise au point, zoom et iris), de la vitesse (shutter speed) et du gain ou de la sensibilité (ISO). Toutes les activités liées à la production peuvent être gérées chacune sur un ordinateur différent : commutation des sources, gestion des médias, mixage et maintenant pilotage des caméras. On peut alors placer le mélangeur dans la salle à proximité des caméras connectées en HDMI. Tous les opérateurs (à l’exception des cadreurs) étant au calme à distance, en régie par exemple.
Streaming live et enregistrement USB
L’arrière de l’Atem Mini Pro évolue très peu, mais la connectique RJ45 permet, sur ce modèle, une connexion directe vers le réseau pour y envoyer le flux vidéo encodé matériellement dans le mélangeur. On peut alors se passer d’ordinateur pour l’encodage. Pour streamer en « live » vers YouTube, Facebook ou Twitch, il suffit de renseigner la clé de streaming du mélangeur dans les réglages du service choisi.
Un onglet de l’Atem Software Control est dédié aux réglages du streaming ; on y retrouve l’indication du débit Internet nécessaire selon le type de vidéo. Cette information est également affichée dans la nouvelle fenêtre multiview. Pour charger de nouveaux services de streaming, les utilisateurs « techniciens » pourront aisément modifier les détails du profil de streaming dans un fichier XML. En connectant le mélangeur à un ordinateur et en partageant sa connexion Internet, ce dernier peut piloter le mélangeur tout en lui prêtant son accès à Internet. Les possibilités sont intéressantes pour disposer d’une station mobile de réalisation multicaméra « live » via le wi-fi ou même les connexions 4G ou 5G de téléphones mobiles.
Le flux vidéo de l’Atem Mini « tout court » est envoyé vers un ordinateur et un logiciel de streaming via la prise USB-C du « petit boîtier magique ». Sur le modèle Pro, cette même prise permet l’enregistrement du flux HD en 1 920 x 1 080, jusqu’à la cadence de 60 images par seconde, sur un disque dur externe SSD. L’enregistrement se fait en .mp4, H.264, dans la norme vidéo choisie lors du paramétrage du mélangeur.
Les longues sessions multicaméra peuvent être enregistrées, pour être remontées ou directement chargées sur YouTube ou Viméo par exemple. Une fonctionnalité permet l’enregistrement sur plusieurs disques, en utilisant un hub USB ou le Blackmagic MultiDock. Lorsque le premier disque est plein, l’enregistrement peut se continuer sur le suivant. Les réglages d’enregistrement et la sélection des disques sont faits dans le logiciel Atem Software Control.
Multiview
Dans un environnement multicaméra bien conçu, le réalisateur visualise toutes les sources pour effectuer sereinement son choix. Un moniteur nommé preview présente la caméra prête à être mise à l’antenne en remplacement de celle en cours de diffusion (program). Sur de nombreux modèles, notamment les modèles Atem supérieurs au modèle Atem Mini, une sortie multiview via connectique SDI ou HDMI permet l’affichage sur un écran de ces différentes sources et d’autres informations.
Nous avions remarqué ce manque sur le modèle Atem Mini testé dans le numéro 3 de Moovee. Au vu du tarif extrêmement abordable de l’outil, les utilisateurs comprennent ce manque, mais certains ingénieux « geek » ont mis en place des solutions de contournement à partir de concentrateurs d’affichage HDMI, notamment. Aujourd’hui le modèle Pro apporte cette réponse justifiant à elle seule le doublement du prix (Atem Mini : 289 €, Atem Mini Pro : 569 €).
Sur la partie droite du mélangeur, deux boutons M/V et PGM permettent de dédier la prise HDMI de sortie à l’affichage du multiview ou de la sortie Program. Sur l’affichage multiview, l’affichage de la vidéo de chacune des caméras est complété de son nom et d’un vu-mètre audio. L’indicateur tally des BMPCC informe également sur le choix de la caméra à l’antenne (en rouge) et prête à être commutée (en vert).
Conclusion
Trois ou quatre mini caméras et un Atem Mini Pro. Une régie multicaméra Pro complète, pour un budget avoisinant les 5 000 € hors accessoires, c’est impressionnant. Il est même possible de piloter le mélangeur à distance via la connexion réseau ou de construire une solution personnalisée autour du SDK (Software Development Kit) fourni.
Article paru pour la première fois dans Moovee #4, p.24/25. Abonnez-vous à Moovee (6 numéros/an) pour accéder, dès leur sortie, à nos articles dans leur intégralité.
