Une pause historique pour le Sunny Side of the Doc 2026

L'annonce consterne l'ensemble de l'industrie audiovisuelle : il n'y aura pas de Sunny Side of the Doc en 2026.
Sunny Side of the Doc 2026 : une pause historique pour un marché essentiel du documentaire© DR

Après plus de 35 ans d’existence, le marché du documentaire rochelais, rendez-vous international incontournable pour la filière audiovisuelle, marque un temps d’arrêt.
Doc Services,  opérateur historique depuis la création de l’évènement, a fait cette annonce le 5 décembre. Une décision issue d’une analyse approfondie des conditions économiques et organisationnelles portée par un contexte fragilisé.

La suppression de l’édition 2026 résulte de la conjonction de trois facteurs :

• la perte de la principale subvention européenne,

• la baisse de soutiens économiques structurants,

• des contraintes organisationnelles qui ne permettent plus d’assurer un événement à la hauteur des attentes d’un écosystème mondial en pleine mutation.

Pour Doc Services, il est devenu impossible de maintenir le niveau d’exigence qui a façonné la réputation de Sunny Side of the Doc : un lieu où se financent les œuvres, où émergent de nouvelles voix et où se rencontrent auteurs, producteurs, diffuseurs, distributeurs et institutions de plus de 70 pays.

 

Un cycle qui s’achève… et un autre à inventer

Si 2026 marque une pause, l’histoire ne s’interrompt pas pour autant. Doc Services confirme la poursuite de son travail avec l’Amérique latine. Aux côtés du LatAm Content Meeting, Sunny Side organisera trois sessions de pitch à São Paulo du 13 au 15 avril 2026.

L’appel à projets reste ouvert jusqu’au 10 décembre 2025, prouvant que le lien avec les créateurs et les producteurs demeure actif.

Sunny Side of the Doc 2026 : une pause historique pour un marché essentiel du documentaire
Sunny Side of the Doc © DR

Cet arrêt ouvre aussi une période d’introspection nécessaire. Un possible retour en 2027 ne pourrait se concevoir que sur une nouvelle base, reconstruite par et pour la filière documentaire elle-même. Les responsables appellent à une refondation profonde pour imaginer le futur du marché.

 

Des paroles fortes pour un moment charnière
© DR
© DR

Pour Roman Jeanneau, président de Doc Services, cette suspension s’inscrit dans « la fin d’un cycle ». Évoquant l’héritage familial et la vision d’Yves Jeanneau, il rappelle que Sunny Side of the Doc est devenu est reste “une marque forte”, essentielle à la structuration du secteur.

Il exprime sa gratitude envers les partenaires et la communauté internationale qui ont permis à l’événement de porter haut le documentaire pendant plus de trois décennies.

De son côté, Aurélie Reman, directrice générale de Doc Services, insiste sur la dimension culturelle et démocratique du documentaire. Elle évoque une transition douloureuse mais nécessaire, liée à des contraintes qui dépassent la seule organisation. Mais Aurélie Reman affirme toutefois sa conviction : « Sunny Side mérite, en France et en Europe, un espace d’excellence et de partage, et son avenir dépendra de la mobilisation collective. »

 

 

 

 

 

Une filière appelée à se rassembler

Si l’annonce est lourde pour le secteur, elle ouvre également la perspective d’une réflexion commune sur le rôle, le format et le financement d’un marché devenu central dans la circulation internationale du documentaire.

Sunny Side of the Doc a, en effet,  bâti en 35 ans un espace unique pour les créateurs, les diffuseurs et les partenaires. L’enjeu est désormais d’imaginer la suite de ce rendez-vous indispensable à l’écosystème documentaire mondial.

Dans cetteprespective, l’équipe de Doc Services reste disponible pour accompagner les professionnels et répondre à leurs questions…