Prise en main : l’URSA Blackmagic design, une caméra de postproduction

La caméra URSA de Blackmagic fut annoncée il y a un an lors du NAB. Cette caméra se voulait une rupture dans l’offre de Blackmagic design, tant par son design que ses fonctionnalités. Cette caméra est pensée postproduction, mais doit revoir certains défauts de jeunesse.
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La caméra URSA reprend le nom prestigieux URSA des télécinémas dont Blackmagic a fait l’acquisition il y a quelques années. Cette caméra est polyvalente, upgradable. Toutefois elle a également quelques contraintes. Elle est handicapée par son poids et son ergonomie, différente des autres caméras du marché, peut dérouter. En fait la caméra est très intéressante pour des configurations de tournage en plateau, en intérieur. Elle se positionne sur le marché de la fiction, du documentaire voire de la publicité. Il ne faut pas la considérer comme une caméra de reportage.

L’une des grosses originalités est le nombre d’écrans : il y en a trois ! L’écran principal est plus grand qu’une tablette, il fait 10“ et il est placé à gauche de la caméra. Blackmagic parle de «DOP Station », dédié au chef opérateur, cadreur. Les deux autres écrans sont plus petits, ils font 5”. Il y en a un de chaque côté de la caméra. Ils sont tactiles, et donnent un accès aux paramétrages de la caméra et aux réglages image et son. L’écran sur le côté droit de la caméra sera surtout utilisé par l’assistant opérateur et/ou le chef opérateur son. Il y a également 2 Vu Mètres de très grande taille à côté de l’écran. Ces écrans de contrôle ne sont pas rétro-éclairés et malheureusement, en pleine lumière, il est impossible de voir les informations. Ils sont toutefois de très bonne qualité.

La caméra est très simple d’usage et démystifie la prise de vue 4K. L’enregistrement se fait sur deux cartes CFast 2.0. Il est possible de filmer en HD jusqu’à 80 im/s ou 4K jusqu’à 60 im/s. ou 4K jusqu’à 60 images par seconde. Les cartes doivent être formatées en HFS+ ou exFAT.

 

Démarrage et prise en main

La caméra est extrêmement rapide au démarrage. Le bouton d’alimentation de la caméra est caché derrière l’écran principal. Sur le côté de cet écran, se trouve un ensemble de boutons pour contrôler la caméra (enregistrement, lecture, accès aux clips). La fonction Zoom permet de grossir l’image pour être sûr de sa mise au point. Il existe une fonction PGM qui permet d’alterner l’image de la caméra ou l’image en provenance de l’entrée SDI (qui peut provenir d’un mélangeur par exemple). Lorsqu’il s’agit de revoir les clips enregistrés, il est dommage qu’il n’y ait pas un accès par vignette, car là il faut sauter de clip en clip comme sur un lecteur de CD pour arriver à celui que l’on souhaite visionner.

Pour les optiques en monture EF qui sont compatibles, il est possible de piloter l’exposition. Une pression sur le bouton IRIS permet, en mode Vidéo, d’exposer avec une valeur moyenne entre les hautes lumières et les ombres. En mode FILM, l’exposition se fera en se calant sur les plus hautes lumières. Toujours avec les optiques EF compatibles, il est possible d’avoir le Focus en mode automatique en pressant sur ce bouton FOCUS. Il y a des réglages de Peak, Zebra pour s’assurer de la qualité de l’image lors des prises de vue. Il y a également un « Exposure Scope » qui affiche l’histogramme (contraste entre les hautes et basses lumières), un « Focus Scope » (histogramme qui indique la netteté de l’image) et « Audio Scope » (forme d’onde qui représente le son enregistré trois minutes auparavant et ainsi permet de vérifier si un son trop fort peut créer une saturation).

La caméra est somme toute assez lourde pour être portée à l’épaule et surtout il n’y a aucun contrôle possible sur le moniteur, il faut donc ajouter un moniteur extérieur raccordé sur la sortie 3G SDI. La caméra URSA est compatible 12 G SDI. Il est possible d’envoyer la vidéo HD ou UHD vers des équipements comme des routeurs, monitoring, mélangeurs…

 

En résumé

Le fait de disposer d’écrans tactiles est une grande réussite, l’utilisation et l’accès aux menus sont simples, l’ergonomie évidente puisqu’aujourd’hui tout le monde à l’habitude faire glisser un menu, un curseur avec son doigt. La caméra URSA est une extension de la postproduction sur le lieu de tournage. Les codecs des formats d’enregistrements sont immédiatement exploitables en postproduction. Le format CinemaDNG RAW est importable directement dans le DaVinci Resolve. Les autres formats pourront êtres importés dans un Avid Media Composer, Apple Final Cut Pro, Adobe Premiere, Smoke 2013…

Même si cette caméra souffre d’erreurs de jeunesse, elle a du potentiel, et surtout elle est dans un rapport qualité prix assez imbattable : 5600 euros HT.