Comment un workflow Blackmagic Design optimise la rentabilité des tournages Disney

Diffusé en avant-première sur la plate-forme Disney+, « Disney Safety » a été réalisé avec un workflow DaVinci Resolve Studio intégrant un système d’asset management de medias (DAM) et des outils : mélangeurs, enregistreurs, grilles de commutation et moniteurs Blackmagic Design.
Safety est disponible sur Disney + depuis la fin de l’année 2020. © DR

Même avant la pandémie de 2020, l’efficacité et la rentabilité étaient de mise tant sur les tournages qu’en post pour les productions au budget de plus en plus serré. Doug Jones, le producteur exécutif du film, savait que la réponse était d’améliorer le workflow sur le plateau, de supprimer les obstacles entre le tournage et la post, tout en permettant aux monteurs d’être davantage connectés aux décisions de la production.

Il y a des années, Jones, un fervent défenseur de la technologie, avait été l’un des premiers à encourager la réalisation de films entièrement numériques et à avoir pensé qu’il fallait tirer profit de la technologie. Ayant réalisé que de nombreux outils utilisés pour le broadcast sont également compatibles avec la production de longs-métrages, il a donné forme au workflow DAM. Jones s’est ensuite rendu compte que DaVinci Resolve combiné à l’équipement Blackmagic en plateau permettait non seulement d’obtenir un pipeline tout on-line mais également de gagner du temps et de l’argent.

En collaboration avec le réalisateur Reginald Hudlin, le cinéaste et membre de l’American Society of Cinematographers Shane Hurlbut, et le monteur Terel Gibson, ont réfléchi à la façon dont le pipeline pourrait rendre la production plus efficace. Le processus qu’ils ont développé est relativement simple et un seul technicien sur le plateau était requis pour le gérer.

Quand les caméras tournaient, elles déclenchaient automatiquement les Hyperdeck Studio Mini sur la station de travail de gestion des contenus pour qu’ils enregistrent simultanément, avec le time code correspondant, créant ainsi une séquence de lecture instantanée. Ce même flux vidéo était étalonné en direct sur le plateau avec DaVinci Resolve, permettant ainsi aux créatifs basés à distance de visualiser seulement la séquence étalonnée plutôt que l’image brute non étalonnée. La séquence étalonnée était donc disponible immédiatement.

Quant aux rushes, ils étaient disponibles deux fois par jour à la fois sur le plateau et à distance, une fois qu’ils avaient été mis sur un service de cloud sécurisé. Les images en direct et les plans pré-enregistrés étaient immédiatement disponibles sur le plateau grâce aux mélangeurs Atem 1 M/E Production Studio 4K et aux convertisseurs Teranex Mini SDI Distribution 12G. L’audio était géré par le Blackmagic Audio Monitor 12G.

Sur le plateau, ceux qui ont leur mot à dire quant à la post, comme les réalisateurs ou les DP, prenaient des notes sur les clips qui passaient par le DAM pour aller ensuite directement au montage. Même les notes du superviseur du scénario ont pu être ajoutées aux métadonnées et ainsi être vues immédiatement par les monteurs. Les plans originaux étaient téléchargés depuis des cartes de stockage puis transférés vers des disques Raid livrés à l’équipe de post plusieurs fois par jour.

Shane Hurlbut a apprécié de pouvoir communiquer si clairement et ce, jusqu’au plus haut niveau. « On a pu suivre toutes les métadonnées des caméras et les mettre dans notre système Raid, envoyer des plans à Disney et communiquer efficacement avec tous. En recevant les rushes du jour, le studio se sentait particulièrement connecté au film. » Ce système complet a permis aux créatifs de tous niveaux de se sentir impliqués, mais leur a aussi donné la capacité d’interagir.

« Le système nous a permis d’impliquer le studio dans la prise de décisions, car ils recevaient les rushes du jour. On tournait à Atlanta, on traitait les rushes à l’heure du déjeuner et à nouveau à la fin de la journée de tournage. Les gens du studio voyaient les rushes à 16h sur la côte ouest, juste avant de rentrer chez eux. Ils pouvaient parler à Reggie, aux autres producteurs. Tout le monde avait le sentiment d’avoir voix au chapitre et de faire partie du processus créatif. »

Le montage a commencé dès le premier jour de tournage, offrant un processus simultané unique qui permettait à la production et la post d’interagir. Le monteur Terel Gibson a installé le montage dans le même bâtiment que la production. « On était à proximité du tournage, ce qui était super. » Gibson a monté Safety intégralement dans DaVinci Resolve Studio.

En fait, le montage a commencé sur le plateau. Michael Smollin, le responsable des ressources, synchronisait le son avec les fichiers caméra, procédait à un étalonnage non destructif et créait une timeline de montage ; le tout dans Resolve. « Les rushes étaient livrés depuis le plateau et ingérés par le système plus rapidement qu’avec un workflow traditionnel. Travailler avec les rushes en Raw permettait de ne pas avoir besoin de transcoder. C’est comme si on était le labo. »

Les rushes pouvaient être vus six heures après le début de chaque journée et les rushes de l’ensemble de la journée sous seize heures. Le montage ne se faisait jamais plus de six heures après le tournage, ce qui a permis au processus de réagir aux changements et aux notes, y compris celles du studio.

Même si les outils de plateau permettent généralement d’apporter des corrections colorimétriques basiques à la volée, cette solution de gestion des ressources plus avancée a fourni des réponses rapides, directes et de haute qualité, répondant ainsi aux besoins du plateau et résolvant souvent les problèmes immédiatement. De la même façon, avec les rushes mis à la disposition des cadres du studio aussi rapidement, les changements colorimétriques souhaités pouvaient être appliqués immédiatement sur le plateau, puis renvoyés au studio pour approbation, ce qui offrait une réponse fluide et rapide.

Avec des délais d’exécution aussi rapides, les monteurs ont pu assembler des scènes le jour même du tournage, montant parfois des scènes alors qu’elles étaient en train d’être tournées. Le montage préliminaire était souvent disponible à la fin de la journée ou le lendemain. « Je ne me suis jamais senti aussi proche d’un tournage que lors de ce projet », dit Terel Gibson.

Durant la phase de finalisation, la collaboration a été une véritable réussite ; chaque membre de l’équipe travaillait à partir du même ensemble de données brutes. Tout le monde faisait donc partie du processus. Par exemple, quand un plan était étalonné, l’équipe de montage était invitée à mettre à jour et pouvait voir les corrections colorimétriques immédiatement. « On savait quand quelqu’un était en train d’étalonner une image ou de procéder au montage. On savait quand les effets visuels étaient insérés, quand une toute nouvelle piste audio était introduite », explique Hurlbut. « Grâce à ce canal de communication unique, chacun pouvait tout voir en direct. »

 

INSPIRÉ DE L’HISTOIRE DE RAY McELRATHBEY

Safety met en vedette Jay Reeves, Thaddeus J. Mixon, Corinne Foxx, Matthew Glave, Hunter Sansone et James Badge Dale. Le film a été réalisé par Reginald Hudlin, produit par Mark Ciardi (membre de la Producers Guild of America) et écrit par Nick Santora. Douglas S. Jones et Campbell McInnes en sont les producteurs exécutifs.

Safety est un drame s’inspirant de l’histoire de Ray McElrathbey (Jay Reeves), un ancien défenseur de football américain de l’Université de Clemson. Le jeune homme se retrouve confronté à une série de circonstances difficiles, mais sa persévérance l’aidera à triompher de nombreuses épreuves. Soutenu par ses coéquipiers et la communauté de Clemson, il triomphera sur le terrain tout en élevant Fahmarr (Thaddeus J. Mixson), son petit frère de 11 ans.

 

Extrait de l’article paru pour la première fois dans Mediakwest #40, p. 30-34. Abonnez-vous à Mediakwest (5 numéros/an + 1 Hors série « Guide du tournage) pour accéder, dès leur sortie, à nos articles dans leur intégralité.