Captation et plateforme VOD… MMEDIA, la culture comme énergie !

La société MMEDIA a été créée en 2011 par le chef d’orchestre Michel Swierczewski et, depuis sa création, MMEDIA n’a cessé de promouvoir la vitalité de la scène artistique et cultive la volonté de partager et transmettre une offre culturelle de qualité au plus grand nombre. La société réalise de nombreuses captations et dispose de sa propre plate-forme VOD qui porte également le nom de MMEDIA. Ce service de VOD comprend quatre chaînes (ClassicAll : musique classique, Jazzee : jazz et musiques du monde, Dramateek : arts du théâtre, et Cinefeel : documentaires de création et fictions). La ligne éditoriale de MMEDIA est résolument élitiste et patrimoniale, se démarquant ainsi de l’ensemble des chaînes de télévision publiques et privées.
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Ce qui anime son fondateur et président, Michel Swierczewski est de pallier le retrait progressif des chaînes publiques sur la captation d’œuvres musicales, de programmes culturels et plus particulièrement sur la musique classique.

« Nous avons créé originellement cette plate-forme pour réaliser la captation de concerts de musique classique et rapidement nous avons été submergés par les demandes, d’un côté des institutions culturelles, et de l’autre des producteurs indépendants qui souhaitaient que nous puissions collaborer. Le projet a été élargi pour que cela devienne une plate-forme culturelle globale. La grande originalité du projet est que ce n’est pas une plate-forme spécialisée mais culturelle au sens large », indique Michel Swierczewski.

Ainsi, MMEDIA s’intéresse autant à la musique classique, au jazz, à la musique du monde, au théâtre, à la production documentaire de création et plus récemment au cinéma d’auteur avec du long et du court-métrage.

« Au départ ce que le service public ne faisait plus, nous le captions, nous nous sommes tournés vers des programmes pointus, des œuvres rares, des artistes en devenir, des institutions culturelles négligées et vers la création contemporaine. Dernier maillon de notre offre, nous avons ouvert la plate-forme au cinéma d’auteur car il reste très peu en salle, généralement quand un film a fait sa carrière en festival, il disparaît dans les catalogues des producteurs et les films ne sont plus visibles », poursuit Michel Swierczewski.

La plate-forme est internationale, car les droits négociés par la société sont des droits mondiaux et le projet est patrimonial, comme insiste son président : « Nous signons des droits longs car ce qui est important est d’avoir cette mémoire. Nous ne sommes pas vraiment dans l’événementiel. »

 

 

Un modèle économique qui évolue

« J’ai fait le constat que recruter un abonné récurrent coûte cher en marketing. La plupart des plates-formes VOD sont déficitaires. Nous sommes partis sur un modèle différent qui a été de dire, en tout cas pour les premières années, qu’il nous fallait posséder tous les moyens de tournage, de production, de postproduction, et les savoir-faire techniques et que nous allions nous financer sur des services vendus aux producteurs. D’un côté, nous avons acheté des droits aux producteurs, nous avons été coproducteurs et, de l’autre côté, nous avons fourni les services de tournage et de postproduction. Désormais, nous entamons une deuxième phase de l’entreprise, avec un nouveau business plan qui inclut la valorisation, la monétisation de tous les droits que nous avons acquis. L’idée est de vendre, distribuer ces films dans un modèle BtoB, de trouver des investisseurs pour nous aider à mener les opérations de marketing et de vente pour enrichir notre nombre d’abonnés », souligne Michel Swierczewski.

MMEDIA souhaite développer également un modèle BtoBtoC et mettre en place des partenariats numériques avec les institutions culturelles qui ont un public ciblé. Cela permet d’optimiser les films coproduits avec MMEDIA et d’acquérir de nouveaux publics.

 

 

Une offre riche y compris en UHD

La plate-forme comprend 1 400 heures de programmes disponibles, soit plus de 200 programmes produits chaque année. MMEDIA diffuse des contenus jusqu’en 4K UHD. Les films sont encodés en douze résolutions différentes (quatre en SD, quatre en HD et quatre en UHD). MMEDIA utilise Content Agent de ROOT 6 pour faire l’encodage, et up-conversion des contenus. « Il y a beaucoup de téléviseurs compatibles UHD dans le monde, mais très peu de chaînes UHD et encore moins diffusant des contenus culturels. MMEDIA propose de nombreux programmes natifs en UHD. La plate-forme technique est à Aix-en-Provence, les serveurs de streaming sont sur OVH », remarque Michel Swierczewski.

Dans cette politique de production de contenus 4K, MMEDIA a fait l’acquisition d’une nouvelle régie et fait évoluer son modèle économique sur la captation de spectacles vivants. La réforme 2019 du CNC impacte beaucoup les captations de spectacles culturels. « Nous avons décidé de concevoir cette régie avec Visual Impact pour pouvoir proposer des captations en direct en UHD auprès des institutions culturelles. Cette régie multicaméra permet d’être en adéquation avec les contraintes économiques et autorise les institutions culturelles à devenir directement productrices. MMEDIA devient distributeur exclusif de leurs contenus. Les institutions deviennent propriétaires de leur patrimoine et augmentent leurs revenus. »

 

 

Première à la Seine Musicale

La nouvelle régie a été inaugurée lors d’un concert à la Seine Musicale début décembre. La base de cette régie, ce sont des caméras PTZ Panasonic 4K AW-UE150, un mélangeur Ross Carbonite seize entrées 4K UHD qui permet, selon les budgets et le type de programme filmé, d’ajouter des caméras 4K grand capteur. La configuration de base a été imaginée et conçue en collaboration avec Visual Impact pour faire une captation avec quatre personnes, ingénieur du son compris. « Nous sommes extrêmement satisfaits de notre relation avec Visual Impact. Ils ont, en fonction de notre cahier des charges, conçu une régie qui correspond pleinement à nos attentes. Elle est facile à déployer, mais pour autant c’est un vrai concentré de technologie. »

 

 

L’avenir

« Nous voulons créer une mémoire internationale du court-métrage. Nous sommes partenaires du Festival Tout Court d’Aix-en-Provence qui est l’un des plus importants en France. Nous avons démarré en interne, ce projet pour les 50 ans du GREC (Groupe de recherche et d’essais cinématographiques). Le GREC produit chaque année de jeunes auteurs qui, pour certains, sont devenus célèbres. Pour ses 50 ans, nous avons numérisé et restauré 50 contenus significatifs. Nous sommes également en discussion avec l’Agence du Court pour ce type de partenariat sur du moyen-métrage. Nous faisons appel aux moyens techniques de la Cinémathèque de Nouvelle-Aquitaine pour la numérisation des films. »

Avec ce nouveau business plan, MMEDIA souhaite renforcer sa présence dans la région du Sud-Ouest et profiter au mieux de l’écosystème local autour de l’image. Que ce soit la renaissance de la Victorine à Nice, sur Cannes avec projet d’école de Cinéma, à Marseille avec le Pôle de la Belle de Mai, les Studios de Provence, les séries tournées à Sète, Montpellier. MMEDIA veut notamment développer la postproduction, peu présente en région.

 

 

COMBIEN ÇA COÛTE ?

Pour un concert de 90 minutes, film terminé, avec les équipes et déplacement dans la France métropolitaine comprenant le montage, étalonnage et mixage multipiste éventuellement en 5.1, et livraison d’un master UHD HDR, il faut compter un budget de 7 000 euros HT. Pour un opéra, qui demande plusieurs journées de répétitions, le budget sera différent. Projet en cours.

 

Retrouvez la suite de l’article : Visual Impact conçoit une régie facile à déployer pour MMEDIA

 

Extrait de l’article paru pour la première fois dans Mediakwest #35, p.12/14. Abonnez-vous à Mediakwest (5 numéros/an + 1 Hors-Série « Guide du tournage ») pour accéder, dès leur sortie, à nos articles dans leur intégralité.