Festival de Cannes et Baromètre FICAM : l’industrie cinématographique reprendra-t-elle son cap ?

Les inquiétudes et alertes répétées de la FICAM ces derniers mois au sujet de la santé de l’industrie cinématographique ont été confirmées par la publication du Baromètre du Long métrage 2015… L’économie de la filière cinéma s’est encore vue plombée par des délocalisations de plus en plus nombreuses. Le constat est d'autant plus affligeant que sur l’année qui vient de s’écouler on a pu assister à une remarquable croissance de la production...
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Un souffle de vitalité du côté de la production

La production de longs métrages d’initiatives Françaises en 2015 a atteint le niveau record de 189 projets produits contre 148 en 2014. Le nombre de semaines de tournage aussi a été revu à la hausse de 29%, les sommes injectées ont grimpé de 56% entre 2014 et 2015 et l’enveloppe globale s’est élèvée à 1 070 M€, une forte somme principalement portée par les films au budget de plus de 10 M€ (dont le nombre a doublé par rapport à 2014 où il n’était que 28).

Mais l’euphorie du baromètre s’arrête là: le volume des dépenses françaises affectés aux industries techniques n’ont progressé que de 15%, bien loin des 56% de progression de l’investissement global dans le Cinéma en 2015…

 

Une délocalisation qui asphyxie la production des longs-métrages…

Sur l’année qui vient de s’écouler, 36% des productions de longs métrages (en semaines de tournage) ont été délocalisées, soit 14 points de plus qu’en 2014, les productions de plus de 10 M€ atteignent même le taux jamais atteint de 74% : un triste record !

Dans le registre de la post-production, les prestations d’effets visuels atteignent un niveau de délocalisation de 60%… C’est un pan du savoir faire français, reconnu dans le monde entier, qui pourrait être mis en danger si la tendance ne s’inverse pas…

 

Le renforcement du crédit d’impôts cinéma: un atout

Les nouvelles mesures du crédit d’impôt cinéma, entrées en vigueur le 1er Janvier 2016, représentent une bouffée d’oxygène qui devrait permettre au cinéma de retrouver son lustre… Si tout se passe comme prévu, leur impact  se fera sentir dans le secteur des prestations techniques, de l’investissement et de l’emploi dans l’ensemble de la filière dès cet été. Ces mesures auront des effets positifs sur l’activité de la production française mais devraient également attirer davantage de productions étrangères.

Le navire reprend un peu son cap… Mais la FICAM, qui ne compte pas dormir sur ses lauriers, en appelle à la prise de conscience collective des professionnels pour redonner au cinéma Français la place de choix qu’elle a toujours occupé dans le monde !


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