CES 2012, Olé à OLED !

Quand MediaKwest vous annonce tout de go que le salon du CES de Las Vegas lorgne de façon insistante sur des technologies qui auraient pu rester exclusivement l'apanage du secteur pro, ce n'est pas une vue de l'esprit. Après notre papier enflammé sur le débarquement annoncé du 4K dans le secteur grand public qui n'en demandait pas tant, c'est au tour de la technique d'imagerie OLED d'entrer en piste.
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Habitués du salon du CES de Las Vegas, on assiste tous les ans à une sévère élévation des prestations des matériels dits « grand public » présentés. Finies les TV LCD bas de gamme rétro-éclairées à la bougie, place aux LCD « Edge LED dynamique », aux modèles plasma aux dalles supra peaufinées par Panasonic (identiques à celles introduites dans le secteur professionnel) et aux évolutions à la vitesse grand V de l’affichage sur grandes diagonales (Sharp, LG, Samsung et consorts proposaient de modèles 70 et 80 pouces à la pelle, en Full HD ou 4K/Quad HD). Au milieu de ce joyeux capharnaüm d’images, une technologie plus que prometteuse tente de jouer des coudes et de s’imposer : l’OLED. Pour mémoire, il s’agit d’une image créée par des diodes électroluminescentes organiques (donc auto émissives) dont les caractéristiques techniques laissent rêveurs : rendu des couleurs à 100 % du gamut NTSC, temps de réponse infime, ratio de contraste d’un million sur 1 (sans circuits d’optimisation à gogo), angle de vision large, extrême finesse de la dalle, pas de rétro éclairage nécessaire, pas de « clouding », uniformité sans faille, et piqué d’une précision absolue. Le mot « mirifique » s’applique à cette technique d’imagerie emplie d’espoirs, assez délicate à fabriquer en série, et coûteuse, mais dont nous avons vu les performances s’accroître au fil des ans.

 

L’OLED au CES : bis repetita, et plus encore si affinités

 

Il y a de cela 4 ans, Sony avait déjà présenté un modèle OLED de 27 pouces lors du CES, qui fut accueilli comme un choc par la profession. Depuis, chaque année, les fabricants se pointent avec quelques essais et variations diverses autour de l’OLED, qui tend à devenir une sorte d’Arlésienne au fur et à mesure que le LCD évolue techniquement grâce au Edge LED dynamique et aux nouveaux traitements de la vidéo, et ce, sans compter les performances accrues des TV plasma signées Panasonic (dalle NeoPro, ou autres). Nous en étions arrivés à nous demander si les TV OLED de grandes diagonales allaient enfin débarquer « pour de vrai », et à quels prix surtout !

2012 ! Alléluia, enfin des éléments de réponse, des prix, et même, ô joie suprême, des dates d’introduction européennes de modèles de grandes diagonales (des TV donc, et pas de monitors/TV de 27 pouces). Comme par hasard, ce sont les deux coréens LG et Samsung, les frères amis, qui s’y collent à l’unisson, dans un parfait ballet d’une symétrie d’intentions qui vire au mimétisme : même diagonale de 55 pouces et sans doute – à confirmer – une date d’introduction qui devrait se situer en juin/juillet 2012, pour les J.O. de London City.

Les deux fabricants présentaient respectivement leur modèle OLED 55 pouces 2012 sur leur stand, accompagnés d’une mise en scène digne du Festival de Cannes, avec spots, hôtesses, flash de caméras en non-stop et classe à revendre. S’il est encore difficile de départager le niveau de qualité de l’image entre les deux modèles qui ne diffusaient que des images de démo hyper calibrées, une chose est certaine : LG opte pour la 3D passive sur son modèle Full HD (donc image 3D en 540 lignes) et Samsung ne bouge pas d’un iota en misant sur la 3D active (soit de la 3D en 1080 lignes plein pot). Grâce à cette 3D active, Samsung peut en sus proposer un mode de visionnage dit « Dual Play HD », soit deux programmes distincts affichés par le même écran grâce aux lunettes actives (deux personnes peuvent donc regarder deux programmes différents sur le même téléviseur, en Full HD sur le modèle Samsung).

Autre point très important : ces deux téléviseurs OLED ne travaillent pas à l’identique techniquement. LG mise sur ce que l’on appelle le White OLED (ou WOLED, chaque pixel est le fruit de 4 diodes blanches, dont 3 sont dotées d’un filtre R, V et B), tandis que Samsung mise directement sur des trios de diodes rouge, verte et bleue.

Côté prix, il semble que les bestioles soient annoncées aux environs de 8000 Euros, chiffre qui n’a pas été pleinement fixé à l’heure de ce papier.

 

En conclusion :

Comme vous le constatez, le lancement officialisé de ces modèles OLED lors du CES 2012 rime avec des prix qui ne les placent pas à la portée d’un grand public qui, de toute façon, n’a sans doute que peu connaissance de l’existence de l’OLED en tant que technique d’imagerie. Cependant, il est indéniable que les fabricants coréens lancent un signal fort grâce à ces produits qui peut se résumer à un « nous sommes fin prêts ! ». Pour notre part, il est ostentatoire que, vu les résultats visuels expérimentés depuis des années, l’OLED (ou WOLED) semble sans conteste une excellente option de « remplacement » du LCD et du plasma dans les lustres à venir. Comme nous nous plaisons à le dire, le salon du CES pointe des directions, et le passé a prouvé que la plupart se vérifiaient peu ou prou. MediaKwest vous tiendra évidemment informés sur ces produits, et les testera dans ses pages dès qu’un modèle finalisé sera disponible.