Do you speak Français ! (interview de Laurent Eydieu, directeur du Satis)

Le SATIS, qui ouvre ses portes aujourd'hui et pendant 3 jours. Evénement de référence sur le marché de l’audiovisuel français, ce salon est le seul à couvrir à la fois les secteurs traditionnels et les nouveaux marchés. Cette édition 2014 sera riche en nouveautés avec, notamment, la volonté d’élargir les frontières et de faire du SATIS le salon broadcast francophone. Cette année, le SATIS retrouve également ses racines avec un retour à la Porte de Versailles, à proximité des diffuseurs.
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Rencontre avec Laurent Eydieu, directeur du SATIS.

Mediakwest : Cette année le SATIS marque une ouverture vers la francophonie, qu’est-ce qui a motivé cette orientation ?

 

Laurent Eydieu : Le SATIS ne sera jamais un concurrent des salons internationaux comme le NAB ou IBC. Néanmoins, nous avons une place à prendre sur le marché de la francophonie, et plus particulièrement par rapport aux pays du continent africain. Avant de nous lancer dans cette démarche, nous avons contacté des dizaines de personnes dans des chaînes de télévision, des institutions publiques, des groupes medias de ce continent. Il s’agissait de présenter le SATIS à ceux qui ne connaissaient pas notre événement, et de faire découvrir les nouveautés de l’édition 2014 à tous les autres. L’accueil a été positif, les professionnels africains ont des problématiques et des besoins identifiés auxquels nos exposants et partenaires peuvent répondre.

 

 

Au moment où nous avons entamé cette réflexion, nous n’imaginions pas que le continent africain ferait l’objet de tant d’actualités dans l’industrie des médias et du cinéma. De nouvelles chaînes françaises à destination de pays africains sont lancées actuellement par Canal+, Lagardère, la distribution du cinéma français devient une priorité pour Unifrance. En Afrique, le déploiement de la TNT est en cours. Selon l’engagement pris en 2006 auprès de l’Union Internationale des télécommunications, tout le continent devrait emprunter ce chemin d’ici juin 2015, même si ce déploiement semble plus vraisemblable en 2016. Cette évolution ouvrira significativement le paysage audiovisuel et donnera un coup d’accélérateur au secteur audiovisuel en Afrique. Mais derrière les progrès tels que la meilleure qualité de réception et la libération de fréquence, cette évolution est également synonyme d’enjeux économiques et culturels. De nouvelles chaînes devraient émerger et, dans ce cadre, la diffusion et la production de nouveaux contenus offriront des perspectives intéressantes pour les PME/PMI françaises de l’industrie audiovisuelle qui disposent de savoir-faire et de technologies de pointe.

 

 

MK : La conjoncture économique actuelle est difficile. Comment cela se ressent sur le SATIS ?

 

L. E. : Depuis plusieurs années, le secteur connaît des concentrations et la crise économique n’a pas épargné les acteurs de notre écosystème. Toutefois, nous apportons toujours la même qualité dans nos engagements vis à vis du marché. Certaines personnes assimilent les organisateurs de salon à de simples vendeurs de stands. Sur un salon comme le SATIS, nous investissons énormément car nous sommes conscients qu’un tel événement repose à la fois sur la présence d’exposants emblématiques mais aussi sur le partage de connaissances et les rencontres opportunes. Depuis plusieurs années, nous avons développé un cycle de conférences qui, au fil des ans, a pris une part importante, fédératrice. Cette année, nous allons accueillir des milliers d’auditeurs, plus de 120 conférenciers et mettre en place un plateau de TV avec le soutien d’AMP Visual TV. Ces conférences représentent la colonne vertébrale et la force du SATIS, il n’y a pas d’autres événements avec une telle diversité de sujets traités et de conférenciers présents. Les thématiques les plus variées y sont abordées, comme le Cloud, l’OTT, la virtualisation des process, le 4K, le développement d’applications audio, le second écran… Tous les ans, nous dégageons les grandes lignes au cœur de l’actualité et nous abordons ces thématiques sous ce prisme. Le nombre de visiteurs aujourd’hui pré-inscrits sur les conférences atteste de notre acuité à répondre à un grand nombre de questionnements de la part de nos visiteurs. En 2013, nous avions inauguré un cycle Expert, et cette année nous mettons en place le cycle « Production & Financement », l’une des conférences abordera le financement participatif côté investisseurs et porteurs de projets. Le SATIS est résolument en phase avec les questions technologiques et stratégiques que se posent les professionnels.

 

 

MK : Cette année, y’a t-il des nouveautés sur les Trophées ?

 

L. E. : Nous avons choisi de nous associer avec Mediakwest afin de démocratiser les Trophées. Tous les ans, les exposants proposent des produits innovants et, jusqu’à présent, un jury d’experts désignait les lauréats. Cette année, c’est le public qui vote. Les internautes pourront, sur le site du SATIS et sur celui de Mediakwest, choisir le produit qu’ils considèrent le plus innovant et pertinent dans les différentes catégories. Les visiteurs peuvent ainsi découvrir en amont des nouveautés produits et être proactifs dans la démarche.