DVB World : “Quel avenir pour la TNT ?” (Web TV – TDF)

Le monde du broadcast terrestre évolue rapidement... D’où la nécessité d'évaluer l'importance des changements et d'envisager leur impact à court moyen et long terme. Dans cette perspective, une mission d'étude du consortium DVB - composée de professionnels expérimentés, de grands acteurs mondiaux et européens - s’est créée. Le résultat de son travail d'investigation a été synthétisé dans un récent rapport, intitulé « Une vision à long terme du broadcast terrestre »... 
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Ce travail répertorie quatorze recommandations, nécessaires ou souhaitables, pour que le broadcast terrestre reste pleinement pertinent dans les dix à quinze prochaines années. Fait notoire, les changements identifiés par le DVB appellent à ce que la TNT s’adapte aux nouveaux paradigmes de consommation des médias, plutôt que de seulement améliorer ses performances techniques. En effet, si l’on envisage la technologie dans une perpective de viabilité, celles-ci, ne représentent pas un objectif prioritaire.

Vincent Grivet, directeur du développement de la division audiovisuelle de TDF, qui s’est exprimé au DVB World 2016 sur la question « What’s next for DTT ? » (Quoi de neuf pour la TNT ?»), s’est impliqué activement dans le travail d’enquête du DVB vis du numérique terrestre, il partage avec nous quelques retours d’information déterminants…

” Le travail du DVB sur l’avenir des moyens, à long terme (2025-2030), du broadcast terrestre a démarré il y a à peu près un an et demi. Le rapport qui en découle, titré « Long Term Vision of Terrestrial Broadcast », vise à esquisser ce que pourrait être, ce que devrait être diront certains, l’avenir du broadcast terrestre, dans un paysage qui change beaucoup. En fait, le broadcast terrestre était absolument incontournable et essentiel pour la diffusion de la télévision et de la radio il y a cinquante ans. Maintenant, le broadcast terrestre se trouve au milieu d’autres options. L’enjeu pour le DVB était de restituer le broadcast terrestre dans ce paysage très mouvant, qui bouge très vite.

Le travail est fini. Je pense que, globalement, il donne une vision positive de l’avenir du broadcast terrestre qui reste une plate-forme extrêmement puissante, extrêmement efficace pour délivrer, de manière massive, du contenu vidéo, avec des qualités qui n’arrêtent pas d’augmenter, des exigences qui augmentent.

Maintenant il devient sans doute indispensable de reconnecter cette plateforme avec un certain nombre de nouveaux comportements, de nouvelles habitudes. Pour l’instant, le broadcast terrestre n’est pas très connecté avec nos nouvelles manières de consommer les médias. Un bon exemple concerne tout ce qui est consommation à la demande, une consommation en forte croissance. Cette consommation ne vient pas remplacer la consommation de linéaire, elle vient plutôt s’additionner mais, pour l’instant, elle ne peut pas tellement, ou pas du tout, passer sur la plate-forme du broadcast terrestre. Or, ce serait quand même très avantageux d’arriver à ce mode de diffusion parce que la VàD représente des volumes très importants, avec des exigences de qualité qui sont exactement les mêmes que sur la télévision Live. On remarque que l’infrastructure broadband haut débit, qui est en général utilisée pour la consommation à la demande, n’est pas toujours au niveau pour la livrer. D’un point de vue qualitatif, il faudrait arriver à mieux connecter la plate-forme de broadcast terrestre avec les nouveaux usages des médias d’aujourd’hui. »

Parmi les quatorze recommandations qui figurent dans le rapport, il y en a une, de mémoire cela doit être la R4, qui consiste à recommander ou proposer qu’on puisse alimenter les différents terminaux qu’il y a dans la maison avec le signal que l’on reçoit en broadcast terrestre. Ce qui n’est généralement pas le cas. Dans le passé, en général, on avait un seul écran à la maison qui était le grand écran de télévision, cet écran était alimenté par le broadcast terrestre. Puis, les nouveaux écrans sont arrivés, le smartphone, la tablette, le PC d’abord, et ces écrans sont  déconnectés du broadcast terrestre. Ce qui, quelque part, est dommage, pour ne pas dire un gâchis dans le sens où, via le broadcast terrestre, on  peut bénéficier d’une richesse de contenus et une qualité de signal que, souvent, on ne peut pas répliquer avec le réseau broadband qui alimente les autres terminaux. L’enjeu, en fait, ce serait de brancher non pas seulement le grand écran de télévision, mais tous les terminaux de la maison sur le broadcast terrestre. Ce qui, techniquement, ne pose aucun problème, c’est juste une question d’écosystème, de norme et d’habitudes.”