Avec une présence une flotte de plus de 60 cars-régies, 1 500 salariés et près de 300 millions d’euros de CA, le groupe EMG est le leader de la prestation technique audiovisuelle sur notre continent © DR
Ce repositionnement permet à EMG France de se concentrer notamment sur la HF l’un de ses piliers historiques.
Euromedia s’est restructurée : quelles sont les grandes lignes de ces évolutions ?
En fin d’année 2021, Euromedia a cédé son activité vidéo mobile au prestataire AMP Visual TV (Atlantic Media). Ce transfert ne concerne bien entendu que l’activité française du groupe, puisqu’EMG demeure le prestataire vidéo mobile numéro 1 en Europe.
Avec une présence dans une dizaine de pays, une flotte de plus de 60 cars-régies, 1 500 salariés et près de 300 millions d’euros de chiffre d’affaires, le groupe EMG est le leader de la prestation technique audiovisuelle sur notre continent.
Ce changement va permettre à l’activité HF d’EMG France de renforcer son positionnement en passant d’un métier de généraliste à celui de spécialiste du secteur.
Pour accompagner cette expansion, nous procédons actuellement à un nombre important de recrutements. Outre des postes de techniciens supplémentaires, nous venons de nommer un nouveau directeur commercial, Guillaume Tallard, qui va mettre à profit son expérience de plus de vingt ans dans le domaine du broadcast au service du développement de la filiale française.
En parallèle, nous misons beaucoup sur l’exploitation de nos technologies propriétaires dans le domaine de la HF sous la marque Livetools. Il s’agit plus que jamais d’un axe de développement majeur qui nous permet de poursuivre et d’accroître notre position de leader sur le secteur.
Suite à tous ces changements, nous entamons une mutation sans précédent : un changement d’identité avec l’intégration du nom EMG en remplacement d’Euromedia, avec une nouvelle charte graphique, de nouveaux cars HF, de nouvelles motos et bien entendu de nouveaux outils tels que la gamme des liaisons Livetools Fusion.
Nous allons également déménager notre siège social avant l’été et nous réinstaller dans de nouveaux locaux de l’est parisien plus modernes et plus spacieux afin d’accompagner notre développement. L’agenda 2022 est d’ores et déjà très chargé…
Sur quels marchés souhaitez-vous être présent et avec quels clients (sports, grands événements…) ?
Notre savoir-faire dans le domaine de la HF est éminemment reconnu avec son implication lors des plus grands événements sportifs, tels que le Tour de France, les Jeux Olympiques ou encore la Coupe du monde.
Nous souhaitons à la fois renforcer encore notre présence sur ces marchés historiques mais en parallèle développer une activité intermédiaire sur les événements de moindre envergure afin de diversifier notre champ d’action. Nous avons la chance de disposer d’outils remarquables développés par Livetools offrant à la fois évolutivité et flexibilité, ce qui rend cette approche possible.
Notre gamme va de la haute définition au 4K HDR, du H264 au H265, et permet d’assurer tous types de liaisons avec une souplesse et une agilité incomparables et surtout inégalées dans le domaine de la transmission HF. C’est ce qui fait d’EMG un acteur unique à même de répondre à tous les besoins et budgets du marché.
Quels types de prestations comptez-vous proposez ?
Outre les grands événements internationaux, nous allons accentuer notre présence sur deux axes : le sport évidemment qui reste notre moteur de croissance, mais nous allons également développer un grand nombre de solutions de captation via le cloud. Cette technologie est arrivée à maturité et permet une agilité dans l’approche des workflows tout à fait exceptionnelle.
Notre capacité à développer nos outils avec notre unité de R&D au sein de Livetools en fonction des mouvements du marché et des demandes spécifiques de nos clients nous permet de réagir très rapidement à des évolutions techniques nécessaires ou la naissance de contraintes soudaines nécessitant une adaptation.
EMG France c’est la possibilité de trouver au sein de la même entité une capacité à couvrir des événements, allant de la sortie de foule à une conférence du CAC 40 ou un match de football.
De quelles ressources pourrez-vous bénéficier (moyens techniques et humains) ?
L’avantage dont dispose EMG France est sa capacité à se positionner en spécialiste dans un domaine où les besoins en compétences sont élevés.
L’approche d’un prestataire généraliste considérant la HF comme un outil additionnel à un métier de production traditionnel ne nous semble plus dans l’air du temps. Le monde change et nous croyons beaucoup à la spécialisation plus qu’à la diversification, souvent synonyme de dispersion.
Nos trente salariés bénéficient d’une expérience de plusieurs dizaines d’années dans le domaine de la HF. Ils sont passionnés et engagés aux côtés de leurs clients avec un seul objectif à l’esprit : celui de faire de l’événement une totale réussite.
Quelles sont les valeurs ajoutées de EMG France ?
Nous sommes dans une logique que nous appelons « glocal » : la force d’une approche globale couplée à une démarche 100 % locale, adaptée aux spécificités du marché abordé.
Nous cumulons ainsi la force d’un groupe international de plusieurs centaines de millions d’euros à celle d’une équipe française de taille humaine (moins de quarante personnes avec l’unité de R&D, ndlr).
Parallèlement à l’activité HF France, nous bénéficions de l’apport de deux autres filiales spécialisées, l’une en Angleterre (BRF), l’autre en Belgique (Eurolinx).
Cette approche commune de « Team RF » nous permet de croiser des expériences très complémentaires à travers le monde et de mutualiser notre flotte de liaisons dans le cadre d’événements de très grande ampleur.
Comment la société se démarque-t-elle de la concurrence ?
Comme expliqué plus haut, EMG France se démarque par des outils propriétaires mis au point par la structure recherche-développement de Livetools. Depuis la SFP, il y a cinquante ans, et les premières liaisons motos, toutes les innovations ayant bouleversé le secteur de la HF sont à l’initiative d’EMG : l’introduction aux liaison numériques, des premières liaisons HD sur le Tour de France aux liaisons UHD mises en place sur les derniers Jeux Olympiques, nos produits ont remporté de nombreux succès commerciaux mais également de très nombreux prix d’innovation.
Le HD switcher ou le système Fusion en sont les derniers exemples en date et renforcent l’originalité et la supériorité de nos prestations.
Cette force d’innovation est la raison principale de la confiance que nous témoignent nos clients au fil du temps. Par-delà les outils bien entendu, la compétence de nos techniciens et leur expérience héritées d’un passé dédié à la discipline est un complément indispensable à cette force.
Est-ce que le « Remote Operationnal Centre » reste dans votre portefeuille et si oui quelles seront ses actions ?
Le ROC est un des piliers de notre développement dans les années à venir. Nous avons de tous temps considéré la « remote-production » comme un axe de développement majeur, tendance que la récente situation sanitaire n’a fait qu’accélérer. Un de nos principaux atouts pour cette application est la maîtrise de l’IP que nous embarquons dans nos liaisons depuis plus de dix ans.
Les opérations HF actuelles sont par nature assurées en remote-production, mais elles n’incluent pas encore (ou très peu) l’utilisation de réseaux IP privés ou publics pour le transport des signaux vers un ROC. Notre capacité à utiliser ces réseaux nous permet désormais d’assurer la connexion à un media center.
Outre les utilisations longue distance, nos liaisons nous permettent de télécommander les caméras, réceptionner une position GPS, compresser les flux et les transporter sur des réseaux IP.
EMG France inaugurera ses nouveaux locaux en région parisienne d’ici la fin du semestre, et nous avons d’ores et déjà prévu de donner au ROC une place prépondérante dans les dispositifs mis en place.
En termes de géographie, comment voyez-vous la part entre le marché national et international ?
Le marché est très équilibré entre marché local et international, notamment grâce aux partenariats avec des sociétés comme France Télévisions ou encore ASO. Nous assurons pour ces acteurs la quasi-totalité des courses cyclistes en France, ce qui représente un volume considérable.
Dans les années à venir, nous allons faire face à deux événements de prestige qui se dérouleront sur notre territoire : la Coupe du monde de Rugby en 2023 et les Jeux de 2024. En parallèle, nous accentuons notre présence internationale avec l’intégration de nouvelles productions premiums telles que les fameuses courses italiennes RCS dont font partie le Milan/San Remo et le Giro en collaboration avec nos confrères d’EMG Italie.
Nous sommes très fiers d’avoir la responsabilité de ces événements extrêmement suivis dans le monde, sur lequel notre expérience du Tour de France a su faire la différence.
Est-ce que la R&D est au cœur de vos développements futurs ?
EMG, pour maintenir sa position de leader mondial de la prestation HF, se doit de conserver une longueur d’avance permanente à la fois sur ses concurrents mais également par anticipation des besoins à venir chez ses clients. Notre unité de R&D Livetools est au cœur de notre stratégie de développement et représente un atout considérable sur la concurrence que nous souhaitons encore développer.
En ce sens, nos budgets consacrés à la recherche-développement sont en croissance permanente et nous permettent d’être confiants en l’avenir, avec à l’horizon 2024 un nombre important de révolutions technologiques à venir chez EMG.
Comment jugez-vous le développement de la 5G ?
Nous suivons de près le développement de la 5G qui à terme offrira certainement de véritables opportunités de synergies avec les technologies HF plus traditionnelles. À ce stade, il est un peu tôt comme lors de toutes les phases de déploiement pour déterminer le quand et le comment.
Nous connaissons les efforts entrepris par les opérateurs nationaux et multiplions les échanges et les POC avec leurs équipes de R&D afin d’être prêts à réagir dès que les conditions opérationnelles seront réunies.
Article paru pour la première fois dans Mediakwest #46, p. 12-14
