FIPADOC 2026 : « prendre ses responsabilités » face au monde

La 8e édition 2026 du Festival international du documentaire, qui se tiendra à Biarritz du 23 au 31 janvier, entend faire du cinéma documentaire « une philosophie de l’action comme antidote à l’abattement. » C’est la promesse affichée par Anne Georget, sa présidente, et Christine Camdessus, sa déléguée générale.
FIPADOC 2026 : « prendre ses responsabilités » face au monde© Denica Tacheva

La prochaine édition du Festival international du documentaire de Biarritz (FIPADOC) met l’accent sur la responsabilité et l’engagement. « Nul ne peut se sentir, à la fois responsable et désespéré. » Cette phrase de Saint-Exupéry, extraite de Pilote de guerre, a servi de boussole aux deux organisatrices du festival lors de la conférence de presse organisée au CNC le 12 décémbre à Paris.

« En documentaire comme dans n’importe quel autre genre cinématographique, prendre sa caméra revient à prendre ses responsabilités. Responsabilité d’artiste, de citoyen, de témoin », rappele Christine Camdessus en préambule. Une ligne directrice assumée, dans un contexte international particulièrement tendu, que le FIPADOC entend aborder sans céder au découragement. 

 

Gaza et Ukraine décalent le regard sur les conflits

Comme chaque année, la sélection du FIPADOC s’empare des grandes fractures du monde contemporain. Deux conflits ont particulièrement mobilisé l’attention des programmateurs, Gaza et l’Ukraine. « Il ne s’agit pas d’ajouter du bruit au bruit, mais de proposer des films qui participent à la réflexion » insiste Christine Camdessus.

Concernant le conflit  israélo-palestinien, le festival a retenu deux propositions. Le Clown de Gaza d’Abdulrahman Sabbah suit le quotidien d’un père de famille, clown professionnel, qui tente de faire rire les enfants dans les camps de réfugiés, puis à Gaza.

Qui vit encore ? de Nicolas Wadimoff donne, quant à lui, la parole à des artistes, journalistes ou musiciens gazaouis partis en exil. Christine Camdessus précise : « C’est une façon de faire émerger le souvenir de ce que fut Gaza, loin des clichés, des amalgames et des anathèmes. »

Autre temps fort de cette édition s’avère être la saison ukrainienne organisée conjointement avec l’Institut français et l’Institut ukrainien avec l’appui du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères. Sur plus de quarante films reçus, le FIPADOC a choisi de privilégier des œuvres réalisées par des cinéastes ukrainiens.

« Pour rappeler que la culture reste une nourriture essentielle de l’âme, plus que jamais en temps de conflit », insiste Anne Georget. Cinq longs-métrages ukrainiens seront projetés à Biarritz et l’écrivain ukrainien Andreï Kourkov rejoindra le jury de la compétition nationale.

 

FIPADOC – un festival citoyen, engagé et européen

Pour l’heure, le FIPADOC poursuit le renforcement de son identité de « festival citoyen », développée depuis plusieurs années. Féminicides, démocratie, monde rural, mondialisation, changement climatique ou encore éthique médicale irriguent la sélection 2026.

En témoignent notamment Le Dilemme d’Hippocrate de Guillaume Estivie, un récit qui nous plonge au cœur d’un comité d’éthique hospitalier, ou encore L’Homme qui valait six milliards d’Eugene Jarecki, qui a reçu le prix spécial pour les 10 ans de l’Œil d’or à Cannes, en lice pour le Grand Prix Documentaire Impact.

Cette dernière compétition sera à nouveau associée au prix européen Human Rights in Motion, initié par l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, qui a renouvelé sa confiance au festival.

Côté focus territorial, l’Espagne et le Portugal seront à l’honneur, tant dans la programmation artistique que dans les Journées professionnelles. De nombreuses délégations internationales sont attendues, notamment en provenance d’Ukraine, du Nigeria, des Balkans, d’Asie centrale ou encore de Géorgie.

Le FIPADOC Pro accueillera par ailleurs 24 projets présentés en coproduction, avec une large place consacrée aux projets espagnols et portugais.

 

Le documentaire et le jeu vidéo se rencontrent à Biarritz immersive

Parmi les nouveautés marquantes de cette édition figure l’ouverture du festival au jeu vidéo documentaire, dans le cadre de Biarritz Immersive. « Pour la première fois, nous allons faire se rencontrer deux mondes qui s’ignorent parfois », annonce Anne Georget. Une conférence professionnelle accompagnera cette sélection, aux côtés des œuvres en réalité virtuelle.

Enfin, pour ceux qui n’auraient pas pu voir les films qui ont été primés à Biarritz, une reprise du palmarès est d’ores et déjà annoncée au Majestic Bastille à Paris, les 6, 7 et 8 février 2026.