Lancée en 2017, la chaîne YouTube « Chez Jigmé » est l’une des chaînes culinaires les plus populaires en langue francophone de la plateforme… « Et, comme de plus en plus de personnes apprécient le contenu en direct, la décision de passer à Twitch a été naturelle. Tout comme celle de construire le workflow de diffusion de streaming autour de l’ATEM Mini Extreme ISO ! », explique le vidéaste qui tel un homme orchestre, cuisine, réalise et interagit avec son audience sans l’aide de personne !
Il utilise aujourd’hui des Blackmagic Pocket Cinema Camera avec des objectifs Micro 4/3. « Ces objectifs sont relativement bon marché, mais me permettent tout de même de contrôler le zoom électroniquement, que ce soit sur le plan de travail de la cuisine ou pendant la cuisson. » Chaque caméra est équipée d’un microphone à condensateur avec capsules interchangeables pour capturer les sons ambiants de la cuisine : « ces sons ambiants contribuent à produire un effet immersif et étonnent positivement celles et ceux qui découvrent la chaîne. »
Les sources des caméras sont acheminées vers l’ATEM Mini Extreme ISO via HDMI, où l’intégralité du flux audio est mixée dans l’ATEM Software Control à l’aide d’un préréglage créé par Jigmé.
Choix du matériel, workflow, formations, projets… Il répond à huit questions pour Moovee !
1. Depuis quand utilises-tu du matériel Blackmagic Design ?
Si je ne me trompe pas j’ai commencé aux alentours de 2017. J’avais à l’époque, comme à peu près tous les créateurs sur Internet, un Canon Reflex 5D. Et je guettais déjà de loin ce que faisait Blackmagic. A un moment j’ai dû accélérer un peu la production, et je me suis dit que c’était le moment de changer ma caméra qui était là depuis bien assez longtemps déjà. Je souhaitais passer sur la gamme supérieure avec un outil de l’ordre d’une caméra cinéma.
Blackmagic était le candidat idéal en termes de prix et aussi pour leur compatibilité avec les objectifs Canon, ce qui m’évitait des dépenses supplémentaires…. Bon, après je me suis quand même fait plaisir avec quelques objectifs cinés ! J’ai commencé avec l’URSA Mini 4,6K avant de repasser sur des caméras beaucoup plus petites car j’avais besoin de fixer des caméras au plafond.
2. Comment as-tu intégré la Studio Camera 4K Plus dans ton workflow ?
Je l’ai passée en caméra principale, sur un trépied fixe, elle ne bouge pas, c’est un angle master. Elle est reliée à un prompteur de la marque Ikan, lui même connecté à un ordinateur. Je l’utilise dans le cadre d’une production classique.
Le but du Prompteur n’est pas d’afficher du texte, mais surtout d’avoir les réactions du tchat sur Twitch, ça me permet de regarder la caméra en m’adressant en direct à l’audience.
La Studio Camera 4K Plus est donc en angle master pour les streams, mais possiblement en angle master pour de l’enregistrement classique pour des vidéos qui ne sont pas en direct.
3. Comment ton choix s’est-il dirigé vers la Studio 4K Plus par rapport à la 4K Pro ?
La 4K Plus est amplement suffisante pour mon usage. Talkback de la 4K Pro n’est pas forcément nécessaire, il est utile pour une régie de plusieurs personnes moi je gère tout tout seul avec stream deck et companion app et avec un mini retour écran caché sur le côté
Je n’ai pas non plus besoin de prise XLR, j’utilise des micros connectés : deux Octavas connectés en top shot en cuisson et découpe. Sinon et pour ma voix, j’ai un micro cravate connecté au ATEM Mini Extreme. J’avais juste besoin d’une caméra avec HDMI et la possibilité d’enregistrer en RAW.
4. Quelles sont les fonctionnalités que tu apprécies le plus dans la Studio Camera 4K Plus ?
Son premier atout, c’est l’écran : il est très confortable et son affichage du focus picking avec le nobe est une super découverte. J’aime aussi beaucoup la possibilité d’enregistrer sur du SSD, c’est hyper appréciable !
Un autre petit détail : les attaches de rail qui sont fournies permettent d’installer très vite le rig. La caméra est aussi polyvalente, et sa prise en main est ergonomique : elle est faite pour le streaming mais utilisée sur production classique, elle est toujours au top.
Mais surtout, je reviens sur le nobe, pour gérer la luminosité, le contraste et focus picking : c’est un atout incroyable !
5. Comment les produits Blackmagic Design participent-ils à la réussite de tes productions ?
Le point le plus important c’est l’approche “all in sur le stream” : tous les produits interagissent ensemble, je pense à l’ATEM facile d’utilisation, et conçu pour s’interfacer en toute transparence avec les caméras BMD. Cette approche m’a permis de développer à fond ce côté stream sur la cuisine qui est encore assez rare sur le twitch francophone.
L’écosystème décline par ailleurs des outils de captation qualitatifs et accessibles en termes de prix, cela me permet d’avoir du matériel très performant sans faire un trou énorme dans ma trésorerie ! En plus dans cet écosystème, il y a Resolve et sa possibilité de faire un étalonnage vraiment professionnel. Ce matériel me permet vraiment de produire un contenu dont je suis fier. En plus, j’aime le rendu de l’image, des capteurs Blackmagic Design.
6. Comment ta présence sur Twitch a impacté ton choix de matériel ?
80% du matériel que j’ai a été choisi en fonction de la problématique Streaming Live, avec le projet de tout faire facilement en solo, sans avoir de régie. J’ai orienté mon choix de matériel en fonction de ça. J’ai toutefois envie de produire un effet wahou avec plusieurs angles disponibles et des transitions que je peux gérer avec l’ATEM Extreme.
Le prompteur donne l’impression que je m’adresse à la caméra, et donc à l’audience qui tchat… Et c’est très appréciable pour le viewer quand il à l’impression que tu t’adresses à lui directement. J’ai aussi une imprimante thermique utilisée généralement pour les tickets de caisse en restauration. Elle me sert à imprimer un ticket de caisse quand je reçois un don ou un sub, avec le nom de la personne et un zoom sur le ticket de caisse… Cette scénarisation me permet d’augmenter l’engagement.
Tout ce matériel a été choisi parce qu’il est facile à déployer, facile à manipuler en solo et produit un effet wahou optimal.
7. Tu sembles avoir des connaissances techniques poussées, es-tu autodidacte ? Peux-tu nous expliquer comment tu as développé ce côté touche à tout et débrouillard ?
Oui, je n’ai pas fait d’école de cinéma ou de production, j’ai fait une LEA Anglais/Chinois. J’ai développé de l’intérêt sur la photo sur un coup de tête avec un oncle qui avait ramené à la maison un Reflex numérique, Canon 450D. J’ai appris sur le tas et en regardant ce qui se disait sur Internet dans les forums vidéo.
Photoshop, tout seul, c’était plus compliqué mais heureusement il existe beaucoup de tutos. J’ai aussi travaillé en CDI à l’Apple Store de Bordeaux, ce qui m’a permis d’approfondir mes connaissances en vidéo. En 2012 : la référence ultime de la production vidéo c’était Canon, et j’avais un Mark III que j’ai vendu pour un 5D Mark II. Grâce à Apple Retail, j’ai pu bénéficier de formations gratuites et j’ai tout appris en un mois. Pendant les pauses déjeuners, des regardais des tutos sur Final Cut et le soir je pratiquais à la maison en réalisant des mini clips.
J’aime bien m’arracher quelques cheveux, mais j’aime aussi trouver des solutions ! Aujourd’hui encore, je continue à essayer, et si je rate, je vais toujours chercher des conseils. Il ne faut pas hésiter à galérer un petit peu. C’est comme ça qu’on apprend efficacement et le moment où “ça enclenche tout et ça marche”, le moment où tout ce que tu voulais produire se produit est hyper gratifiant !
8. Comment souhaites tu faire évoluer ta chaine ?
Mon but c’est de toujours être au top de ce qui peut se faire techniquement parlant.
Twitch est encore un marché de niche où tout est à faire et c’est hyper excitant d’y être… J’ai envie d’y être reconnu comme la plus belle chaîne en termes de production de streaming. Que les gens arrivent et se disent « c’est incroyable, ces angles, transitions, zooms …Vous êtes combien ? » alors qu’en fait je suis seul !
J’espère bien être reconnu comme la plus belle prod mono-régie sur Twitch France ou même à l’international… même si pour international il va falloir que je m’améliore en anglais !
Je veux faire de la vraie création, de vraies oeuvres qui prennent du temps en recherche, production, montage. Il y a déjà des centaines de simples recettes tuto sur Youtube. Ce que je veux c’est montrer une façon de cuisiner plus qu’une recette…. Et éventuellement développer l’aspect historique, l’aspect produit lui-même et pourquoi pas aller rencontrer le producteur du produit, aller sur le terrain pour faire du documentaire… Donc pour résumer : je veux conserver mon effet wahou mais aussi le développer en extérieur !